POST HELL - PARIS
Avec : HERRSCHAFT, VOLKMAR, DEXY CORP
  Date du concert : 27-06-2009
  Lieu : Scène Bastille - [ 75 ]
  Affluence : NC
  Contact organisateur :
 
 
 
  Chronique : 03 juillet 2009 , réalisée par GOHR - Photographe : Gohr
   
Un concert à la Scène Bastille est souvent l’occasion de coréalisation de formations peu connues. Ce samedi 27 juin 2009, ce sont trois groupes de Métal-industriel qui se partagent l’affiche, à savoir les valeurs montantes françaises HERRSCHAFT et DEXY CORP, ainsi que le trio australien VOLKMAR.

Les hostilités furent ouvertes par HERRSCHAFT, quatuor parisien. Ce qui marque d’emblée est l’importance du Black-métal sur le groupe. Tout d’abord cela se ressent au niveau du look, mais aussi des mélodies assez sordides jouées par les musiciens. Certes, ces dernières sont remises à une sauce technoïde, mais elles tiendraient tout à fait leur place dans un album de EMPEROR. La présence est bonne, notamment menée par les deux guitaristes assez présents et un chanteur assez charismatique. On reprochera néanmoins à ce dernier l’utilisation perpétuelle d’une énorme distorsion vocale ce qui en vient à fatiguer assez rapidement le public (grosso modo on a l’impression que Donald – oui, oui, le canard – s’est mis au métal) et rend incompréhensible le moindre échange avec ce dernier. Un peu d’expérience semble encore manquer à cette formation, dont les atouts sont indéniables, le plus important étant sans doute cette façon percutante de mélanger des samples parfois à la limite de la Hard-tech et un Métal plus classique.

Après un court changement de plateau c’est aux Australiens de VOLKMAR d’entrer en scène. Malheureusement, le trio ne comporte pas de batteur (le troisième musicien n’étant autre qu’une charmante claviériste qui ne décrochera pas un sourire pendant le set), bref de quoi casser un peu la dynamique, d’autant plus que le public est beaucoup moins réceptif et présent que lors du premier groupe. VOLKMAR ne se démonte pas pour autant et nous offre un Métal industriel teinté d’influence Rock et Thrash, de qualité. Avec un peu de MINISTRY sur les passages violents, un peu de PAIN sur les refrains accrocheurs, le groupe joue un peu sur tous les terrains et bien que sa musique soit bien conçue, il n’y a jamais de moment où le show parvient à décoller. Il faut dire qu’une seconde guitare aurait un peu gonflé le son, que le chant gagnerait à être un peu plus péchu, sans oublier le problème de la batterie posé ci-dessus. Malgré cela, un morceau très bon viendra un peu briser la monotonie au milieu du set, lorsque nos musiciens s’attaquent à une chanson dont la mélodie est très clairement inspirée de folklore épique. Un groupe pas mauvais, mais qui semble un peu fragile malgré deux albums à son actif.

Enfin, pour achever cette soirée, arrive DEXY CORP. D’emblée le groupe nous montre une grande maîtrise de la scène. Je reconnais d’ailleurs le guitariste de ces derniers, qui n’est autre que le gratteux live de CIGUE, or ce dernier ce soir me paraît encore plus en forme que d’habitude. Ce qu’il y a de très marquant est cette faculté avec laquelle le groupe retranscrit cette ambiance bancale et de torturée, marque de fabrique de son album « Fragmentation ». Les samples et autres arrangements sont bien présents sur scène mais le côté live très Rock’n’roll est d’une efficacité imparable. Un p’tit coup de manzana ou de whisky entre chaque chanson et le hurleur est prêt à repartir encore un peu plus chaud pour le prochain titre. Finalement, il y a un certain goût pour le « Punkisant » qui ne laisse pas de marbre et c’est ce côté destroy et pourtant très carré du point de vue musical, qui fait la richesse du groupe. On sent une certaine alchimique qui parvient à faire tenir ensemble des pièces très différentes, pour un résultat glauque et prenant. Malheureusement trois quart d’heure de set sont assez courts pour pouvoir vraiment profiter du potentiel de DEXY CORP qui pourrait sans aucun doute nous en montrer un peu plus.

En conclusion, le concert gagna en puissance tout au long de sa progression. Néanmoins, on regrette quelques approximations pour VOLKMAR qui n’a malheureusement pas été soutenu par le public, malgré une performance d’une certaine qualité.

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