CHRONIQUES CONCERTS

Me voilà de retour au CCO où je n’avais pas mis les pieds depuis Vader et ses compatriotes du dernier Brutal Gones Fest. Mais c’est un son bien différent qui a animé la salle de villeurbane, un son au bon goût de bières et d’Harley Davidson, ça a respiré le cuire et les belles filles…place au bon vieux hard rock, qu’on aime retrouver comme un ami d’enfance que l’on salut en frappant dans le dos, un pichet à la main !
Metal is da laaaaaaaaaaaaww !!

La foule ne fut pas abondante comme on pouvait s’en douter compte tenu du succès encore trop récent de nos 4 suédoises mais nous avons été assez contents de voir plus de 200 personnes franchir les barrières.
La soirée a débuté avec un groupe local, en première partie de Crucified Barbara sur cette seule et unique date, les Tears of Rage. Ils nous ont délivré un hard rock qui mise avant tout sur son efficacité et sa prévisibilité que sur une quelconque originalité. Mais il faut noter que le chant était assuré par une grande blonde à la voix rauque ce qui donne un certain charme au groupe. La chanteuse l’avait d’ailleurs bien compris et je regrette un peu que son jeu de scène n’ait été fondé que sur son physique plus que sur l’énergie développée par la musique. Mais le guitariste principal était là pour remonter le dynamisme visuel du groupe et au fond, ils ont bien assuré leur concert.

Le groupe suivant fut le seul combo entièrement masculin de la soirée, il s’agissait des français de Hellsuckers, mais en regardant d’un peu plus près les tenues et la posture de certains des musiciens, on en a conclu que la virilité vraie et digne de ce nom ne serait pas au rendez-vous ce soir ! Peut-être, mais il avait une de ces pêche !
En effet, le groupe est arrivé déguisé avec perruque et fausses dents pour l’un, casquette et lunettes type Village People pour d’autres, pour nous balancer un hard rock aux intonations joyeusement punks avec une énergie à revendre, le tout pendant une heure !

Voici un groupe qui fait autant rire que bouger et ça fait plaisir de pouvoir se lâcher à notre tour devant cette avalanche de bonne humeur. Même si pour le coup, le public lyonnais m’a semblé si mou et tristounet… Visuellement le groupe s’est vraiment donné à fond, chaque membre avait son truc à lui et l’ensemble se ressentait comme une confrontation de personnalités bien assumées comme les groupes de punk peuvent l’être. Je donnerai une mention spéciale au bassiste qui n’était rien d’autre qu’un contrebassiste ! Sa participation était visuellement impressionnante surtout lorsqu’il levait sa contrebasse au dessus de sa tête !

L’énergie n’a pas faillie, le chanteur sautait et virevoltait toujours avec la même fougue du début à la fin. Petit clin d’œil à la dernière chanson quand tous les musiciens (à l’exception du batteur évidemment) se sont réunis au centre de la scène pour nous jouer les derniers accords de la soirée, tous en communion d’où transpirait une complicité et un plaisir de la scène très communicatif. Ils ont ainsi clôturé leur set en beauté avant de laisser la place à la tempête suédoise.

Après une attente assez longue mine de rien, le temps de préparer la scène, les filles arrivèrent. A peine Nicki (batterie) fut-elle montée sur scène que les hommes de la salle s’enflammèrent (il faut dire qu’elle avait malencontreusement laisser son joli string dépasser de son pantalon!).
Crucified Barbara a ouvert son concert avec la poignante «Play me hard » afin de mettre tout le monde d’accord : elles jouent bien, leur musique et leur son sont bons et en plus elles sont belles ! Que demander de plus me direz-vous ? Et bien rien ! Il n’y a rien à redire et j’espère qu’elles feront ainsi taire toutes les mauvaises langues (cf. interview).

Revenons au concert. Les filles ont servi un hard rock assez couillu dont les vocaux sont assurés par Mia, la guitariste principale, avec une justesse et une hargne impressionnante enveloppant sa présence d’un charisme certain même si elle était tellement concentrée sur son jeu qu’elle en oubliait son public ! On lui pardonnera son premier solo un peu timide, il faut dire que le 14 avril était le véritable premier concert de la tournée puisque le 12 à Paris fut un show acoustique. On sentait qu’elles avaient un peu la pression et c’était assez touchant au fond. Pour les autres (Klara et Ida), même si la présence est parfois discrète, le jeu et le visuel étaient quand même là; dans un balancé de cheveux ou lorsqu’elles s’approchaient des micros pour assurer les backing vocals, ou lorsqu’elles se retrouvaient toutes les deux au milieu de la scène en face à face, toutes deux cachées par leur chevelure blond-suédois. Nicki, ce joli petit bout de femme en a de la force à revendre derrière les fûts et si le groupe a aussi cette puissance et cette virilité quelque part, c’est grâce à elle !

Set list puissant qui a repris l’album du groupe avec l’incontournable « In Distortion We Trust », mais qui comprenait aussi une reprise des American Dog, groupe apprécié des Crucified ainsi qu’une nouvelle compo qui laisse présager qu’un album est en cours (cf. interview).
Le groupe entame donc sa tournée avec une maîtrise certaine de leur musique, de leur jeu et de leur visuel (à noter les fausses fleurs enroulées aux pieds de micros !) mais on sent qu’elles ne sont pas encore très à l’aise face à cette foule masculine qui semble est représentative de leur public (les filles dans la foule se comptaient sur les doigts d’une seule main). Le groupe a le potentiel pour véritablement nous en envoyer plein la vue et c’est avec l’expérience qu’elles prendront le peu d’assurance qui leur manque afin de nous crucifier pour de bon les oreilles et les yeux !