CHRONIQUES CONCERTS

Sorastrella organisait ce week-end trois soirées intitulées Sorastrella Brewtal Rock Feast. Lors des trois concerts le groupe a enregistré son premier album en direct. Ce Samedi 9 Mai, seconde nuit de l'évènement, trois groupes sont venus participer à la soirée pour soutenir donc Sorastrella. Beaucoup de matériel sur la scène du Lyon's Hall pour un son réglé au taquet.

Les membres de SORASTRELLA débutent les hostilités, bien concentrés, enregistrement oblige. Le groupe est égal à lui-même, bien pro, bien cohérent, ne laissant rien au hasard. Leur musique est inclassable et c'est cela qui surprend, qui interpelle et qui au final fait leur force et leur originalité. Ce soir l'assistance du Lyon's Hall découvre où apprécie religieusement, les compos de ce groupe particulier, compos qui vont du rock au death en passant par du folk blues sans négliger des touches ambiant et progressives. Le tout est distillé par un chant clair féminin envoûtant, rempli d'émotions et bousculé tout d'un coup par les sons gutturaux qui s'échappent de la gorge du bassiste. On note un gros travail du côté de la batterie bien présente et semblant dynamiser le tout. Deux guitaristes chatouillent les 6 cordes de leurs instruments pour des envois tout en arpèges se déclinant en riffs énervés. A peine partis dans des mélodies presque susurrées qu'il faut revenir à la réalité brutale où le duo basse-batterie nous emmène dans le monde extrême du métal. Sorastrella n'est pas un groupe à dégustation immédiate, pas d'urgence mais une saveur atypique à savourer sur la longueur, et aujourd'hui nous avons été rassasiés.

Le combo suivant nous vient de St-Etienne dans la Loire voisine. DREAM FOOL DISEASE va bénéficier pour sa prestation d'un bon son qui mettra en valeur ses titres bien thrash et même thrash n' roll par moments. Dream Fool Disease semble en grande forme et il nous le fait savoir en dynamisant un thrash aux allures old-school avec la voix du frontman qui nous fait penser à celle de Mille Petrozza (Kreator). Mais ce serait trop réducteur de s'arrêter là pour classer leur musique. Des éléments plus modernes viennent pimenter des morceaux où l'énergie prend souvent le dessus. Les musiciens semblent se donner à fond même dans des aventures plus binaires plus rock'n'roll. Est-ce le lieu, est-ce le son, est-ce l'expérience accumulée de la scène et la cohérence du combo qui fait que devant nous leur prestation soit impressionnante de maturité ? Et ce n'est pas l'interprétation bien sentie de "Troops Of Doom" de Sepultura qui viendra contredire cet état de fait. Leur show a surpris dans le bon sens du terme.

Viennent ensuite les bâtards du death Lyonnais DEATHAWAITS qui, depuis le début de l'année accumulent avec bonheur des prestations ravageuses dans les grandes et petites salles de la région. Alors nous pourrions dire qu'ils ont tout cassé encore une fois et terminer la chronique, mais il vaut mieux rentrer un peu plus dans les détails. Si les titres "District" et "From Now On" annoncent la couleur, le set prend de l'ampleur avec 'Exterminate" et "What The Fuck" qui font monter les degrés d'intensité dans une salle peu remplie mais qui bouge bien quand même. Une reprise judicieuse de RATM vient donner un second souffle au quatuor qui se déchaine sur scène, basse ronflante, batterie en forme, guitariste qui nous envoie des arpèges vicieux et frontman toujours sur la brèche souvent plus core que death. Le penchant grind ressort aussi par moments et le mélange est détonnant, il n'y a pas photo ! A bientôt donc pour de nouvelles aventures décapantes de brutalité métallique.

Il se fait tard et comme d'habitude le dernier groupe de l'affiche va devoir jouer devant un public absent. Mais non ! Pas ce soir, en effet la bonne ambiance instaurée par ceux de Deathawaits va se poursuivre avec les thrashers fous de SKOX qui sont souvent en limite du death bien arraché. Et malgré de petits ennuis techniques au démarrage ça va déchirer pendant un bon moment dans ce bon vieux Lyon's Hall. La musique de Skox est efficace, le guitariste et le bassiste ne sont pas des "manches" et des soli bien plaçé mettent de l'huile sur le feu dans des envois musclés où l'on retrouve les ingrédients qui ont fait la force des Slayer, Pantera et autre Sepultura. Leur démonstration est donc sans appel, redoutable et tranchante de riffs. Eux aussi nous servent une petite reprise, le classique "Raining Blood" de Slayer. Et puis pour le rappel réclamé évidement ce sera un peu de Pantera. Mission accomplie, tout le monde est content, que du bon ce soir !

Bien sûr les soirées "underground" ne remplissent pas les grandes salles, c'est un fait. Mais ce soir la cinquantaine de personnes présente dans cette petite salle de Vaise-city à Lyon a prit son pied avec quatre formations de qualité, alors que demande le peuple ! Merci à tous et particulièrement à ceux de Sorastrella qui ont organisé cette petite nuit bien sympathique, bien rock, bien métal.