Filthy fest - Clermont Ferrand
Avec : DEAD SHAPE FIGURE, TURISAS, MOONSPELL, CRADLE OF FILTH
  Date du concert : 02-05-2009
  Lieu : La Coopérative de Mai - [ 63 ]
  Affluence : 250
  Contact organisateur :
 
 
 
  Chronique : 06 mai 2009 , réalisée par Chart - Photographe :
   
Quatre groupes venus de Finlande, du Portugal et d’Angleterre réunis sur une tournée avec pour tête d’affiche CRADLE OF FILTH et MOONSPELL, voilà qui a de quoi rassembler pas mal de monde pour un bon petit samedi soir. Et bien il semblerait qu’à Clermont Ferrand justement, ce soir-là, on avait peut-être autre chose à faire. On ne peut pas dire que le Filthy Tour ait vraiment attiré les foules. Environ 250 réservations pour une salle de 1 500 places, il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Plusieurs explications, suppositions et autres spéculations sont sûrement possibles. Peu importe, les groupes eux sont là et vont bien nous le montrer.

20h30 – Le coup d’envoi est donné par DEAD SHAPE FIGURE. Ils nous viennent de Finlande et sincèrement, leur musique m’aurait fait parier sur une origine suédoise. Ils officient dans un Thrash Death aux teintes parfois Hardcore qui leur aurait valu une très bonne place en première partie d’un IN FLAMES ou mieux, AT THE GATES. Mais tant mieux s’ils sont là parce que leur musique est terriblement efficace et leur énergie sur scène est incontestable. Galzi au chant parcourt la scène de gauche à droite, de droite à gauche, descend au plus proche de la fosse, monte sur les retours… Bref, ils sont là pour chauffer la salle et malgré quelques timides pogos et un début de circle pit exécuté à la demande de Juhani à la guitare, c’est quand même partie gagnée pour eux. On regrettera tout de même, outre la petite demi heure qui leur est réservée sur cette affiche, un début de concert avec une salle à demi remplie.

21h15 – C’est au tour des finlandais de TURISAS de pointer le bout de leur nez sur scène. Accoutrés de peaux de bêtes, le visage grimé de peinture de guerre, le tout recouvert de sang bien rouge, c’est dans cette tenue que le groupe envoie son Folk Metal. Cette formation de six musiciens est vraiment taillée pour les concerts. C’est de loin le groupe de la soirée qui aura le plus réussi à faire bouger la salle, à grands coups de chansons à boire de la bière. Il faut dire aussi que la présence d’un violon et d’un accordéon sur des riffs taillés sur mesure pour partir défourailler du troll, c’est forcément d’un apport considérable !
Mais le clou de la soirée, c’est cette fameuse reprise de BONEY M, « Rasputin.» C’est simple, pendant l’introduction, la salle est divisée en deux. La partie de droite a pour leader le violon et doit chanter sur la mélodie. L’autre partie de la salle avec l’accordéoniste pour leader, chante en alternance. Et quand le morceau finit par démarrer… Wall of Death !!!! C’est simple mais c’est super efficace pour retourner une salle en moins de deux minutes. Et en plus, « Rasputin » en version metal, il fallait avoir l’idée, une vraie réussite ! Toute la salle chante à tue tête pendant le refrain ! TURISAS part sur un « Battle Metal » qui donne envie de découvrir un peu plus ce groupe…

22h15 – MOONSPELL arrive sur scène. Personnellement depuis un certain temps, je trouve que MOONSPELL est devenu moins intéressant. Je dirais que le dernier vrai bon album, c’est « The Antidote ». A part quelques titres sur les deux derniers, ce n’est plus trop ma tasse de thé. Par contre, pour les avoir vus quatre fois sur scène dont deux en moins d’un an, le groupe assure toujours autant. Le charisme de Fernando RIBEIRO n’est plus à prouver. Ce type dégage vraiment quelque chose et ce soir, il est visiblement ravi de jouer ici, à Clermont Ferrand, pour la deuxième fois dans la carrière du groupe. Au niveau du show, MOONSPELL bouge bien, sûrement pas autant que DEAD SHAPE FIGURE, mais bon, ce n’est pas la même énergie non plus.
Le groupe bénéficie d’un écran géant en guise de toile de fond, ce qui leur permet de modifier l’ambiance sur chaque morceau. Anneke (ex-THE GATHERING, AGUA DE ANNIQUE) y ferra une apparition pendant le titre « Scorpion Flower.» C’est de loin, le titre que je préfère sur les deux derniers albums. Sa puissance en live est remarquable. Même « Luna » enchaîné à sa suite a du mal à en dégager autant. La petite surprise de la soirée est l’invitation lancée à Paul de CRADLE OF FILTH, pour le légendaire « Alma Mater.»
MOONSPELL termine son show après une petite heure sur fond de pleine lune pour le morceau rituel de fin de set list, « Fullmoon Madness. » MOONSPELL par le passé, a été assez critiqué sur sa façon de faire qui allait un peu à contre courant. Il est vrai qu’un album comme « Sin/Pecado », nullement représenté en concert aujourd’hui, fait la part belle à la prise de risque. Personnellement, je me demande si ce n’est pas à cette époque que le groupe était le plus intéressant parce que plus personnel. Peut-être qu’un jour, ils y reviendront…

23h30 – La scène a été dégagée pour laisser place à tout l’attirail de CRADLE OF FILTH, cercueil, squelettes sur la batterie, le pied de micro, une croix énorme posée au milieu de la scène… On se croirait dans la salle des horreurs de Madame TUSSAUDS à Londres. Musique d’introduction, suivi de « Shat out of Hell », « Gilded Cunt » et « Dusk and her Embrace.» Le groupe démarre bien son concert. Tout le monde a l’air plutôt en forme et bien en place. Sarah JEZBEL DIVA est visiblement absente sur cette tournée. C’est Rosie SMITH au clavier qui assurera quelques partie chant, notamment sur « Nymphetamine » où elle reprend toute la ligne de chant originalement exécutée par Liv KRISTINE sur album.
CRADLE OF FILTH a connu tellement de remaniements de line up, de hauts et de bas, qu’avec le temps, j’avais fini par décrocher. Visiblement, le groupe a, à l’heure actuelle, un très bon line up. Tout le monde assure bien ses parties et le son est propre, clair et distinct. Ce n’était vraiment pas le cas pour eux pendant une très longue partie de leur carrière, ce qui leur a énormément nuie. Même Dani semble s’être assagi avec le temps. Les ayant vus eux aussi quatre fois, j’avais le souvenir d’un chanteur bien énervé qui passait beaucoup de temps à s’agiter et à ne rater aucune occasion de le faire savoir quand il n’était pas content.
Ce soir, l’ambiance est beaucoup plus professionnelle que dans mes souvenirs. Le show comprend une sorte de faucheuse géante qui pointe le bout de son nez sur « Dusk and her Embrace.» A deux ou trois reprises pendant quelques titres, une espèce de bourreau monte sur le fond de la scène pour faire des étincelles avec une ponceuse électrique et une plaque de métal posée sur son torse. L’heure que dure la prestation des anglais est certes très professionnelle mais pas vraiment enthousiasmante. Je dirais que cela vient principalement du choix de la set list. CRADLE OF FILTH est responsable de l’écriture de titres tellement mémorables dans son passé lointain qu’il est difficile pour un fan de la première heure de se reconnaître dans ces nouveaux morceaux. Ce n’est pas qu’ils soient mauvais ou quoi mais il manque ce truc qui faisait de CRADLE OF FILTH un groupe vraiment à part. A moins qu’à l’époque, c’était tellement nouveau que cela suscitait vraiment de l’admiration. C’est dommage que tous les problèmes techniques maintenant réglés ne l’aient pas été à l’époque… La salle n’a pas non plus l’air vraiment convaincue par cette prestation loin d’être mauvaise mais peut-être décalée par rapport à ce qu’est aussi devenu le metal extrême d’aujourd’hui.

La soirée aura finalement duré près de quatre heures ce qui est loin d’être négligeable. Tous les groupes ont indéniablement donné le meilleur d’eux-mêmes pour satisfaire au mieux le public. Je reste tout de même sur un sentiment étrange face à MOONSPELL et encore plus face à CRADLE OF FILTH, je me demande si ces deux groupes n’ont finalement pas atteint un sommet qu’il leur faudra franchir s’ils veulent garder la place qui leur revient de droit. CRADLE OF FILTH est prêt scéniquement pour reconquérir un public depuis longtemps dispersé. Seront-ils à nouveau prêt un jour pour détrôner leurs anciens rivaux de DIMMU BORGIR qui eux ont vraiment grimpé les échelons et, par le même coup, récupérer de cette vieille gloire passée ?

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