REPERKUROCK 4 - Lyon Avec : PARABELLUM, TAGADA JONES, L'ESPRIT DU CLAN, ULTRA VOMIT, BANANE METALIK, TASMANIAC, TROÏDES, HYSTERY CALL |
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Date du concert : 18-04-2009 | |
Lieu : Transbordeur - [ 69 ] | |
Affluence : 900 | |
Contact organisateur : | |
Chronique : 24 avril 2009 , réalisée par Black.Roger - Photographe : Photos et texte par Black Roger et Hudgard | |
Que se passe-t-il ce Samedi soir au Transbordeur où déjà vers 17 heures une longue file d'attente s'étire sous le soleil de cette fin d'après-midi ? Et bien tout ce monde attend l'ouverture du Reperkurock, 4ème édition, et troisième volet du Reperkusound organisé par Médiatone. Ils sont tous là, punks, rockers, coreux, métalleux, pour cet évènement qui va accueillir sur les deux scènes de la célèbre salle de concert Lyonnaise, pas moins de 8 groupes navigants dans les eaux troubles du rock au sens large du terme.
Ouverture des portes à 18 heures, tant pis pour les retardataires et ceux qui possèdent des billets où l 'heure du concert indiquée est 20 heures ! La première "giclée" sur la scène du transclub se fait à 18 heures 25 précises. Pavillon666 ne reculant devant aucun sacrifice a délégué deux chroniqueurs qui vont se partager les commentaires avec chacun 4 groupes en ligne de mire. En effet les gigs des combos s'enchainent du transclub à la grande salle et parfois se chevauchent (niveau horaire seulement). C'est Hystery Call qui ouvre le bal, et bal il y a, quand on voit le look élégant et un peu détonnant des musiciens : haut de forme, têtes de mort, rose dans les cheveux, smoking : le groupe annonce la couleur, ce soir, en ouverture, nous aurons du rock tirant vers le rockabily. Et quel rock!!! Les musiciens sont en place, les compos intéressantes, le chanteur à la contrebasse est charismatique et sa voix rauque et groovie ne laisse pas le public (déjà nombreux) de glace. On sent que chacun prend son pied sur scène, et le public est déjà réactif alors pour une fin d'après-midi, c'est sous des applaudissements chaleureux que le groupe enchaîne son set mêlant compos classiques du genre, et compos plus originales. On a envie de danser le rock, de chanter, de swinger. Le groupe ne déchaînera pourtant pas les passions, mais tout le monde passera un bon moment. C'est au tour de...Parabellum. Étonnant, pourquoi un groupe placé en tête d'affiche joue en deuxième position? Pour sûr, ceux qui comme moi pensaient les voir en dernier vont sans doute être très déçus en constatant à 22h qu'ils les ont raté. Et ils ne devraient pas. Ce groupe, mythique, des vieux de la vieille, qui en ont vu (et qui ne manquent pas de nous le rappeler entre chaque morceau, ce qui à la longue devient vraiment lassant), tout le monde les attendait. C'est d'ailleurs un Transbordeur remplit quasiment aux 2/3 qui fait face à la scène. Mais c'est indéniable, le groupe est has been. Que ce soit la musique, les paroles, l'attitude du groupe, les interventions du chanteur, tout est dépassé, et franchement on s'ennuie à mourir. Pourtant le groupe semble se faire plaisir sur scène, et est aussi énergique qu'il peut l'être, avec un set bien carré, préparé, au niveau des light, de l'intro, du son, rien à redire. Mais il manque quelque chose, c'est palpable, le public n'est pas dedans et ce ne sont pas certainement pas les réflexions faussement « djeuns » du chanteur qui vont changer les choses. Il faudra attendre le dernier quart d'heure pour qu'enfin le public réagisse en masse, avec les tubes du groupe. Très décevant. On enchaîne avec Ultra Vomit. Et que dire, sinon que cette soirée sera définitivement leur soirée? Le Transbordeur est quasiment plein à craquer, et le public, dès les premiers accords, est déchaîné. Il faut dire que le groupe est rôdé, carré, mais le côté ultra professionnel du groupe ne met pas un franc délire de côté. Sérieusement bons sans se prendre aux sérieux, les musiciens s'éclatent sur scène, et ça contamine toute la salle, même ceux qui, visiblement, n'étaient pas venus pour ce groupe, même les jeunes dames qui, choquées au départ par la... poésie toute en finesse des paroles, finissent par reprendre en cœur « une souris verte » et « caca pipi salope couille poil », un énorme sourire aux lèvres...C'est là tout le charme d'Ultra Vomit, un groupe qui a le mérite de faire chanter une salle, de faire en sorte que tout le monde s'amuse, tout en restant un groupe qui fait de la musique, et qui la fait bien (comparé à d'autres groupes de ce genre). On aura de franc fou-rires,tous les gros tubes du groupe seront joués avec brio, et un son déchaînant les enfers. Alors certes la finesse n'est pas au rendez-vous, mais bordel de cul, ça fait du bien ! Enfin, c'est devant une foule pas encore très nombreuse, la majorité étant encore entrain de s'en mettre plein les yeux dans la grande salle, que Tasmaniac entame son show...Et on a l'impression que le show suit le rythme de l'affluence, car plus la salle se remplit, plus le show monte en puissance et en énergie. Pour tout dire, au début, le public ne semble pas convaincu par ce groupe assez proche du style que faisaient les Troïdes. Troïdes, qui, rappelons-le, ont enflammé le club. Les musiciens de Tasmaniac ont de la peine à rentrer dans le show, ce qui donne un certain flottement dans la salle, qui durera les trois premiers morceaux environ. Mais très vite le groupe montre ce qu'il a dans le ventre, et le soutien du public, de plus en plus chaud, donne des ailes aux musiciens, qui sautent, se déchaînent sur scène. Côté musique, on retrouve ce mélange (d'où le terme fusion) de reggae/ragga, metal, rock, groove, très bien dosé. Tout est carré, le chanteur est impressionnant, les paroles ont un sens, le public le comprend. C'est donc un concert réussi pour les Tasmaniac, qui quittent la scène sous un tonnerre d'applaudissements... Troïdes se présente sur la petite scène, le transclub donc, mais bien vite la salle se remplit. Vous dire que le combo est très attendu est un doux euphémisme, car le combo pssède déjà un large public qui le suit de concerts en concerts. Le frontman, une bouteille d'eau dans une main et une bouteille de gros rouge qui tâche dans l'autre nous demande "vous êtes ici...?" à l'image de son nouvel album d'où il va extraire des titres puissants et festifs, mais pas seulement, on rit "jaune" par moments. Dès de départ c'est l'émeute devant la scène, voilà un groupe qui met le feu avec son métal en fusion. Leur show est vivant, efficace avec une basse dominante qui groove à qui mieux mieux. A son métal d'origine Troïdes a rajouté beaucoup d'éléments rencontrés lors de son déjà long parcours, dub, ragga, free-jazz etc... Et le mélange est imparable, ça brasse, ça déménage, ça ne laisse personne indifférent même chez les "purs et durs" du métal dit classique. Bon public, public bougeant, public "destroy", public surpris, tout se mélange comme les compositions de Troïdes qui font un malheur ce soir au transbo, excellent ! L'Esprit Du Clan quant à lui s'est installé sur la grande scène où il va pouvoir gesticuler, mouliner et se déplacer à l'aise sur les titres notamment de son dernier chapitre, le 4ème, intitulé "l'Enfer C'est Le Notre". D'ailleurs c'est sur ce morceau du même nom qu'il lance sa machine de guerre pour nous écraser les tympans avec son métal/hardcore de haute volée. L'Esprit Du Clan regarde le monde c'est à dire ce soir la masse très remuante collée contre les barrières de sécurité qui participe à cette explosion de riffs core et thrashisants. Les deux grogneurs/aboyeurs ne tiennent pas en place et vont exciter les musicos qui participent eux aussi au déploiement de force et d'énergie propre au hard-core. L'Esprit Du Clan va puiser dans tous ses chapitres (albums) sauf le II, pourquoi ?. Si vous en avez le courage, allez le leur demander ! Alors ce soir ce fus l'enfer, le notre, le votre, celui à tout le monde avec ses désirs, ses drogues, ses mélancolies, son avenir et ses regards sur le monde. Textes engagés et enragés sur des riffs incisifs qui nous ont bien tranché les cellules grises pendant un bon moment. Alors, bravo pour ce set à la hauteur de la réputation, maintenant grandissante du Sextette Parisien. Que faites vous ici devant nous, au lieu d'être restés devant votre télé pour ingurgiter de la variété bien aseptisée ? Voilà en gros l'annonce faite par les punk/rockers déjantés de Banane Metalik. Certains dans l'assistance sont venus de loin, de Marseille notamment pour un spectacle de la Banane qui va être haut en couleurs, mais pas seulement. Avec un décor où se côtoient des musiciens zombies, des crânes et des cierges sur les amplis, le spectacle peut commencer. Et quel spectacle, le transclub n'est pas assez grand pour contenir les punks, les rockers et autres rebelles qui s'éclatent dans tous les sens, slamment, se marchent dessus, s'écrasent contre les retours. Il faut dire que le groupe n'a pas son pareil pour envoyer un rock n' roll puissant, énorme avec des musiciens complètement allumés. C'est le strip-tease chez les morts vivants avec une danseuse étoile excitant les freaks en tout genre sur fond de gore/metal/punk/horror trip etc... Il faut le voir pour le croire, c'est hallucinant de groove de théâtralité et de refus du conformisme ambiant qui caractérise notre société préfabriquée et pré-digérée. Je comprends maintenant pourquoi beaucoup ont fait le déplacement pour leur show. Spectacle musical underground dont vous ne sortirez pas indemnes car vous risquez de recevoir en plus un coup de contrebasse électrique qui virevolte, et des lambeaux de peau caoutchoutés se détachant du frontman survolant les premiers rangs. C'est sexy, c'est macabre, c'est déroutant, c'est jouissif en diable, que voulez vous de plus. Ne ratez jamais ce groupe si il passe près de chez vous, vous m'en direz des nouvelles, et nul doute que vous ne deveniez un nouveau zombie du gore n'roll. La nuit du Reperkurock va se terminer sur la grande scène avec le punk/hardcore de Tagada Jones. Ce sont un peu les fils spirituels des groupes Français de punk/rock des 80's. les punks Bretons vont donc nous présenter pendant plus d'une heure un rock revendicatif certes, mais musicalement bien convenu. Après seulement une poignée de titres, une certaine linéarité se fait sentir. Après des prestations de la soirée bien remuantes et groovy, tout cela semble bien statique. Leur bon punk/rock mélodique semble bien contenter une masse de fans inconditionnels qui suivent ce quatuor rebelle depuis une quinzaine d'année. Personnellement j'ai trouvé leur prestation un peu ennuyeuse, à la fois longue, et très (trop) répétitive dans les compositions. Et je ne doit pas être le seul car bon nombre d'entre-vous ont quitté prématurément la salle. Il faut peut-être noter aussi que le fait d'avoir joué en dernier après des combos bien "rentre dedans" n'a pas du arranger les choses, alors à revoir et reécouter dans d'autres conditions. Extinction des feux, le Reperku cuvée 2009 n'a pas déçu loin s'en faut, quel éclectisme dans la programmation ! Une soirée qui fait date dans l'année, tout le monde semble avoir bien apprécié et c'est bien là le principal ! Merci aux organisateurs, Mediatone pour ce "fest" où le rock sous toutes ses formes est mis en exergue pour notre plus grand plaisir. no images were found |
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Chroniques de concerts – details