La NUIT DES OMBRES Part 1 - Grenoble Avec : ROSA CRUX, Nocturnal Depression |
|
Date du concert : 18-04-2009 | |
Lieu : Fort de la Bastille - [ 38 ] | |
Affluence : 300 | |
Contact organisateur : | |
Chronique : 22 avril 2009 , réalisée par S.Y.L. - Photographe : S.Y.L & Flash | |
Quelqu'un a écrit un jour « Rosa Crux, c'est un show à ne rater sous aucun prétexte ». Alors, quand le dit show se produit au cœur du lieu historique de la Bastille de Grenoble, avec un accès se faisant par téléphérique? Voilà qui s'appelle faire les choses en grand; les organisateurs ont effectivement vu haut, faisant déjà de cette première édition de la Nuit des ombres un événement d'exception bien avant son commencement.
La file d'attente au pied du télécabine indique que le public s'est également bien préparé et après cette montée pour le moins insolite, voir le fort de la Bastille parsemé des silhouettes vêtues de noir des fans crée déjà une ambiance toute particulière. L'entrée en matière se révèle pourtant laborieuse, avec une présentation du Cirk des mangeurs de Lune minimaliste et peu captivante, tombant un peu à l'eau sous l'orage naissant. Une procession se forme, et c'est avec lenteur que tous se hâtent vers le lieu principal des réjouissances : une salle de pierre souterraine où la lumière des bougies joue avec le profil des arcades, où les spectateurs peuvent se disperser à leur aise, bref le lieu idéal pour le déroulement d'une soirée gothique par excellence. La soirée ayant pris du retard, certains patienteront devant les numéros de jonglerie du Cirk des mangeurs de Lune, d'autres opteront pour la ballade romantique entre les arcades de cette salle surprenante et vraiment bien trouvée. Mais déjà, beaucoup s'orientent spontanément vers la scène où le matériel de Rosa Crux est déjà présent : percussions, clavier, carillon, en attendant impatiemment la venue des musiciens. Depuis leur dernier passage à Marseille, en 2004, le groupe n'avait guère honoré de scènes de sa présence. Autant dire que ce soir, les français vont se donner les moyens d'offrir aux amateurs une prestation des plus mémorable. En guise d'introduction, la fameuse « danse de la terre » revue de manière cybernétique, les mouvements de la danseuse produisant des sons résonnant sur la pierre. Dans une obscurité presque totale résonnent alors les premier accords incantatoires, appuyé par des chœurs, une bouffée d'émotion jailli et les frissons ne tardent pas à venir courir le long de la colonne vertébrale. Connaissez vous beaucoup de groupe jouant uniquement éclairés à la bougie, utilisant un véritable carillon, une contrebasse électrique, des percussions automatisées et un chœur? Puissante et captivante, la musique qui se développe ne tarde pas à hypnotiser complètement l'auditoire, subjugué par l'atmosphère unique qui se dégage des planches. Les musiciens se montrent particulièrement impliqués et concentrés dans leur musique, à l'image des choristes qui donnent de leur voix, et d'un chanteur en pleine réussite. Le style, particulièrement prenant, et la vigueur avec laquelle sont assénées les mélopées, contrastent d'ailleurs avec l'attitude, humble et tout en réserve, parfois timide entre deux morceaux, de ce chanteur/guitariste, néanmoins capable de centraliser toute l'attention d'une seule ligne de chant. Les compositions (avec une set list best of du groupe) de Rosa Crux prennent toute leur ampleur dans ce contexte de soirée unique, le visuel dégageant une intensité toute particulière, avec quelques petites variantes comme un passage soliste sur Noctes Insomnes, ou un remplacement de lignes de texte par une cornemuse. Et toujours ces frissons qui n'ont de cesse d'apparaitre...un silence...une chauve souris passe...et s'installent les deux danseuses prêtes à accomplir leur rite, entourant les spectateurs d'un épais nuage (et tenace) de poussière de Terre. Final en apothéose? Ou presque, puisque la prestation n'est pas terminée. Encore trois titres pour un rappel, Rosa Crux enfonce définitivement le clou d'une prestation émotionnellement forte, aux ambiances mystiques et somptueuses, en un mot : grandiose. Tous semblent émerger d'une longue transe et peu à peu, chacun s'éparpille dans la salle. Loin d'être terminée, la soirée change de ton, avec l'arrivée sur une deuxième scène du groupe Nocturnal Depression. Étrange tout de même de réunir sur une même affiche un groupe de black métal pur, et un groupe de goth et de rassembler en une même place, deux public qu'a priori tout oppose? Peut seront en tous cas à se presser véritablement dans les premiers rangs. Tout comme Rosa Crux, Nocturnal Depression voit sa musique prendre une toute autre dimension, avec des ambiances malsaines accrues par le décor naturel environnant. Les grenoblois posent les bases de leur style : un true black très sombre et glacial, et des vocaux qui le sont tout autant, mais les débuts se font délicats, avec un premier titre passant inaperçu auprès des spectateurs. Aucun applaudissements, voilà qui jette un froid, ou alors est ce la façon de manifester leur haut contentement de la part des « true metalleux »? Une poignée lancera tout de même le pogo pour la suite, mais rien à faire, peu seront à les rejoindre. Après l'éclat Rosa Crux, la prestation de Nocturnal Depression paraît du coup très standard, peu d'amateurs ce soir pour apprécier, mais là encore la soirée n'est pas terminée. Car pour danser jusqu'à l'aube, rien ne vaut un bon DJ ! Mais pour une bonne partie, ce sera retour en téléphérique, et le départ de cette ambiance surréelle pour un retour aux lumières de la ville. Le contexte, le lieu, tout était réuni pour faire de cette première nuit des ombres un événement particulier, objectif atteint avec brio. Qui dit « part 1 » dit « part 2 »? mais en attendant, des jours après, la musique de Rosa Crux résonne encore en tête (et les vêtements noirs devenus blancs de poussière à nettoyer), certaines prestations sont réussies, d'autre sont tout simplement inoubliables. no images were found |
|
Chroniques de concerts – details