CHRONIQUES CONCERTS

Après le Festival de Millery Samedi 11 Avril, nous nous retrouvons le lendemain Dimanche 12 dans ce cher Lyon's Hall où nous attend une belle soirée extrême avec cinq groupes proposés par Neurolepsia, qui a invité en tête d'affiche l'un des pionniers du Grind Français INHUMATE. La nuit s'annonce donc mouvementée pour pas mal de gens qui ont fait le déplacement et attendent de pied ferme l'ouverture des portes.

Pour le début des hostilités on nous propose du death/black avec AESIRS, groupe local. Aesirs, chez qui nous trouvons un fort penchant pour Immortal, possède des compositions intéressantes mais ce soir il y a comme un malaise et quelques approximations se font entendre un peu trop souvent pendant leur set. Malgré la fougue du frontman, le reste ne suit pas. La raison provient sûrement du changement récent de leur line-up avec nouveaux guitariste et bassiste, alors attendons que tout cela se mette en place pour une prochaine fois car le combo jusqu'à présent n'a pas déçu.

Au tour maintenant de NEUROLEPSIA de venir nous ramoner les conduits auditifs avec son metal extrême qui mélange avec bonheur un black/death enragé avec des envolées symphoniques aux claviers. Il vont défendre sur scène leur nouvel EP "From Oblivion" dont un titre figure sur la nouvelle compilation de Pavillon666. Ce qui frappe d'entrée avec Neurolepsia, c'est sa puissance de feu, un son énorme et une chorégraphie scénique assez impressionnante. Tout est en place, et leurs compositions font mouche puisque devant la scène ça commence à brasser, c'est bon signe. Le nouveau chanteur est bien intégré maintenant et les musiciens sont irréprochables du point de vue technique, alors on se régale, il n'y a pas photo !

La suite, c'est un combo Breton de Rennes se nommant ORIGIN' HELL qui s'installe devant nous. Il nous envoie sans crier gare son thrash-death brut, violent et old-school dans un registre où l'on retrouve les bonnes influences de Slayer et des classiques de Sepultura. Ça arrache bien, c'est net et carré, mais le courant ne semble pas passer avec un public qui choisit majoritairement d'aller prendre l'air à l'extérieur. Alors pourquoi ? Peut-être qu'une certaine linéarité se fait jour et qu'aucun détail original de vient pimenter la sauce brutale pourtant bien exécutée. Leur set se déroule donc dans une ambiance assez froide et sans relief. Une autre fois peut-être !

Pou réchauffer les sens du public rien de tel qu'un show des Stéphanois de MITHRIDATIC. La formation commence à se faire un nom dans le milieu underground avec ses prestations "coup de poings" d'où personne n'en ressort indemne. Tout le monde est maintenant rentré et s'agglutine devant l'estrade en buvant les accords lents de guitares d'intro, le calme avant l'orage en quelque sorte. Le frontman arrive et commence à tirer dans la foule. C'est parti pour un moment de folie incontrôlée. Dés le début c'est la guerre dans le Lyon's Hall, la salle éclate littéralement, pour les amplis tous les potets sont dans le rouge. Le mélange black/death nihiliste du combo ravage tout sur son passage comme une tornade noire et suicidaire. Et leur fameux titre "Guillotine Supremacy" ne vient que rajouter de l'huile sur le feu. Sur fond de rythmique époustouflante, les guitaristes nous envoient des riffs tranchants comme une lame de rasoir et le frontman relance sans arrêt un public très remuant. "Foutez le bordel" est son maitre mot et tout le monde s'en charge de la scène jusqu'au bar. Ce fut énorme et excellent comme d'habitude Nous aurions souhaité encore plus de titres mais il faut laisser la place au groupe de fin de soirée

Il est tard mais tout le monde attend de prendre une nouvelle dose d'extrême pour se défouler encore et encore. En effet personne ne semble fatigué après l'ouragan Mithridatic et l'on sent que ça va faire mal avec le grindcore des Alsaciens de INHUMATE qui écument les salles de concerts depuis bientôt 20 ans. Visiblement leur prestation n'a pas pris une ride. Comme souvent le groupe fait monter la pression avec des gémissements et des ricanements. Le frontman ménage le suspense. Et puis tout part en "live" sur scène, mais aussi devant. C'est le grind pur et dur qui nous pète à la figure, c'est le festival inorganisé et anarchique dans une salle où les mordus du style s'envoient contre les murs, contre la scène. On vient exciter le frontman, puis c'est lui qui se fait porter par l'assistance le micro à la main. Il fait chaud, la sueur, la bière, mais pas encore les cervelles se mêlent dans un fouillis inextricable. C'est l'ambiance grind à son paroxysme. "Les "gruiks" ont attiré même un cochon qui monte sur scène, c'est vous dire ! Personne ne regarde sa montre, tout le monde reste ici cette nuit. Pour les derniers brûlots tout le monde est sur scène et les membres d'Inhumate jouent devant, ambiance assurée. Fin du show à 1 heure du mat, tout le monde est fatigué, mais ravi.

Les organisateurs ont eu "du nez" ou du "groin" en nous proposant cette affiche métallique et extrême en diable. Le public a suivit même pour un Dimanche soir. Alors évidement nous remercions tous les groupes et l'assistance qui ont fait trembler le Lyon's Hall encore une fois et c'est tant mieux !