BUZZCOCKS - Paris
Avec : BUZZCOCKS, SACRED SAILORS
  Date du concert : 19-03-2009
  Lieu : Trabendo - [ 75 ]
  Affluence : NC
  Contact organisateur :
 
 
 
  Chronique : 29 mars 2009 , réalisée par Maggy May - Photographe : Maggy May
   
20h00- le Trabendo. Ouf ! Je suis enfin arrivée vivante à la salle. Il faut dire que ce soir, au Zénith, une queue monstrueuse s’est formée pour The Killers. Mais pas besoin, de payer aussi cher et de prendre froid pour voir de vrais tueurs.

Quelque peu en retard sur le timing, je l’avoue, je m’engouffre dans la salle à moitiée vide et me laisse emporter par la tornade suédoise des Sacred Sailors. Le public est sans voix face à ce groupe d’une énergie incroyable. Ils sont venus défendre leur troisième album « Tune in Turn on », une petite merveille rock/garage. Les Sacred Sailors terminent leur tournée européenne ce soir au Trabendo.
Ils prennent plaisir à nous faire découvrir leurs titres comme « here we go again » ou « i got a fever ». Manne, le chanteur se déchaîne totalement et parcours la scène comme une furie avec ou sans tambourin. Sa voix ni trop aigüe, ni trop grave rappelle le timbre typique des chanteurs rock anglais. L’énergie qui de la scène dégage est tout simplement incroyable. Le public et les photographes ont du mal à suivre cette véritable pile électrique emportée par le dynamisme de la musique. Un superbe show sur des rythmes entraînants, des compos accrocheurs et un jeu scénique à vous scotcher sur place. Arrivés tout droit de Gottenberg en Suède, The Sacred Sailors sont à suivre de près dans la grande lignée des groupes comme The Hives et les Killers à leurs débuts. Ils ont du talent et on en redemande !

Après un petit interlude Gainsbourg et voici le moment tant attendu. La salle est remplie à craquer et pour ceux qui croyaient encore que le punk était mort, il fallait venir ce soir au Trabendo pour voir un public éclectique et spectaculaire. Tout les punks dans l’âme sont là. Même si certains ont abandonnés la crête pour laisser place à la calvitie naissante de la cinquantaine, d’autres ont revêtis les docs Martens et les jeans troués pour l’occasion. Les jeunes générations de keupons abordent chacun leur style suivant ainsi la doctrine punk « Be yourself and F*** everybody ». De la punkette secrétaire au keupon des squats parisiens en passant par la midinette aux chaussures roses . Mais chacun garde précieusement un accessoire commun : un perfecto, des badges, des docs Martens ou l’indémodable crête. On vient aussi se détendre en costard cravate après le travail, histoire de pouvoir enfin échapper à la pression sociale dans une ambiance 100% ‘Anarchy’. Toutes les générations, tous les styles sont là pour revivre l’espace d’une heure et demi l’esprit punk des 70’s.

Pour leur tournée « Another Bite Tour 2009 », les Buzzcocks reprennent sur scène les albums qui ont fait leur succès « Another Music in a different kitchen » (1978) et « Love bites » (1978) dans leurs intégralités. Résultat, une salle chauffée à blanc et lorsque Pete Shelley apparaît sur scène on a presque oublié que ce bon monsieur a presque 60 ans. Malgré les rides, les cheveux blancs et la petite bedaine, tout est oublié dès le premier accord lancé. Nous voilà revenu en 1979, cette année où les Buzzcocks sont devenus les nouvelles icônes punk alors que dans le même temps, le monde artistique perdait une grande figure du punk, Sid Vicious. Quelle ironie du sort, si on y réfléchit bien. Ce sont les Sex Pistols qui ont fait découvrir les Buzzcocks en acceptant le pari fou de Pete Shelley et Howard Devoto de venir jouer à Manchester en 1976.
Ce qui nous confirme que nous sommes bien revenus fin des années 1970 dans un squat de Manchester, c’est le niveau sonore très…old school. On a connu mieux au Trabendo.

Mais rien de mieux qu’un bon son de guitare mal réglé pour refaire naître l’esprit punk. Dès les premiers accords de ‘Fast cars’ le public se lance dans un pogo géant qui secoue tout la salle. Steve Diggle, survolté, enchaîne les riffs sur sa Telecaster blanche devant un public déchaîné. Pendant près d’une heure quarante, ‘les papys punk de Manchester’ nous font revivre l’avènement du pop-punk avec des titres qui ont fait leur succès : ‘Fiction Romance’, le scandaleux ‘Orgasm Addict’ (interdit de diffusion lors de sa parution), ‘Ever Fallen in Love ‘, le fabuleux ‘ Harmony in my head’, ‘Pulse Beat’. Malgré une retombée d’ambiance au milieu du set, les Buzzcocks ne perdent pas le rythme. Steve Diggle agite sa Telecaster comme une mitraillette de sons. Les titres s’enchaînent tellement vite par ailleurs qu’on ne saisit pas tout de suite que les Buzzcocks reviennent déjà pour le rappel. Et quel rappel ! Pete Shelley et ses acolytes exécutent neuf titres sans pause pour nous laisser presque hébétés. Dommage peut être que le show fût aussi rapide. On aurait aimé rester avec eux fin 1970- début 1980. A cette époque où on pouvait encore trouver du travail tout en criant NO FUTURE. Ce petit voyage dans le temps à tellement marquer certains, que l’on a même eu droit à une petite bagarre à la fin. Les raisons de cet affrontement ? Aucune idée, les vigiles sont très vite arrivés. Eh oui nous sommes bien revenus en 2009 !

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