EUROPEAN EXCOMMUNICATION TOUR 2009 - Paris
Avec : NUNSLAUGHTER, SATHANAS, NIRNAETH, EVYNKAR
  Date du concert : 21-03-2009
  Lieu : La Miroiterie - [ 75 ]
  Affluence : 160
  Contact organisateur :
 
 
 
  Chronique : 25 mars 2009 , réalisée par Pump-Kins - Photographe : Pump-Kins
   
La Miroiterie (Miroit' pour les intimes), squat dit "artistique" du XXème arrondissement de Paris, accueillait ce soir-là dans ses locaux les groupes d'une affiche concoctée par les braves de Battle's Beer : Evynkar et Nirnaeth, deux formations de Black Metal parisien, l'un débutant, l'autre confirmé; ainsi que Sathanas et Nunslaughter, deux groupes américains prenant plaisir à mélanger Black, Death et Thrash avec brio. Caedeath, initialement en première partie ne joua hélas pas, pour la simple et bonne raison qu'ils ne daignèrent pas faire le déplacement.

Revient de droit à Evynkar la lourde de tâche de démarrer la soirée, puisque Caedeath manque à l'appel. Ce n'est pas une besogne facile, surtout pour un groupe qui fait sa première scène. Mais c'est cependant avec beaucoup de professionnalisme que le quatuor francilien entame un set compact qui ne laisse aucun répit aux pogotteurs de la fosse. L' "esthétique" de la salle est, malgré elle, "true evil" (peinture des murs écaillées, cagots fixés aux murs pur dissimulés les fils qui s'en échappent, sol en terre, bancs instables le longs des murs, étagères décrépies, etc...) et ajoute un certain cachet à la prestation de nos amis de Evynkar. Quant aux "lights", ils laissent quelque peu à désirer : un seul vieux spot jaune est braqué sur la scène en continu et fait office de tout éclairage, ce qui stoppe légèrement le possible dynamisme de leur prestation. De toute manière, le Black Metal n'est pas un style qui permet aux musiciens de sauter dans tous les sens à s'en déboiter les clavicules. Les membres font preuves d'une très grande concentration, même face à un son pas des plus géniaux (conséquence de l'acoustique médiocre de la salle) : les "vocals" sont carrément inaudibles lors du premier morceau, mais après quelques réglages, l'ensemble s'améliore et ce son qui demeure assez "crade" ne fait qu'accentuer la "darkité" de leur musique. Face à eux, c'est avec étonnement que je découvre un auditoire totalement déchainé d'où les coups fusent, à tel point que ces pogotteurs incontrôlables perturbent les musiciens, leurs micros, pédales, et branchements, mais cela ne s'entend pas. A noter également que le choix de la setlist est des plus originaux. En effet, ils n'ont, à ce jour, produit qu'une seule et unique démo', mais ils ne jouèrent aucun titre issu de ce Blasphem Your Cult (2008) : nous avons donc eu droit à de nouvelles compo' ("The Rite of Evil Incarceration", "God's Desecration", "Black Cult Slaughter" ou encore "Operation Gommorah"), des reprises de Beherit et Von, et, pour finir comme il se doit, leur morceau éponyme (qui se nomme en toute logique"Evynkar"). C'est donc assurément une setlist improbable mais qui crée son petit effet. Même si Evynkar doit penser à améliorer les possibles contacts avec son auditoire, on ne peut que louer leurs efforts pour sortir un peu des sentiers battus.

C'est ensuite Nirnaeth qui entre en scène face à une foule que je qualifierais d'inexistante puisqu'encore à l'extérieur en train de siroter une bière accoudée au comptoir (quand je vous dis que la Miroit' est exotique !). Mais, dès les premiers accords, la salle se remplie à moitié et le show peut alors s'amorcer. Curieusement, l'ambiance est beaucoup moins à la violence que précédemment, mais la formation parisienne est nettement plus applaudie entre les morceaux. On remarque que les musiciens ont une plus grande aisance sur scène que leur prédécesseurs même s'ils demeurent tout aussi distant vis-à-vis de leur auditoire. Et cette facilité sur scène s'apparenterait presque à une lassitude coutumière à la vue de l'impassibilité du chanteur. Le bassiste semble tout aussi passif aux cotés d'un guitariste très expressif (et j'irais même jusqu'à dire : enjoué) et ce, même malgré sa tendinite. Ils exécutèrent peu de titres de leur premier album Thrown Athwart The Darkness (2006) (à savoir "War", "Nirnaeth Arnoediad" et "Black Metal Wrath") mais nettement plus de morceaux de leur prochain opus Splendour of The Abyss : "My Misanthropy", "Let Me Inside", "Grace Beyond The Flesh", "Inertia" ou encore, pour clore le set "Spirit Elimination". Leur passage, ce samedi soir à la Miroiterie, sera donc une excellente mise en bouche avant la sortie de leur nouvel album, prévu pour un futur proche.

La notoriété des formations qui vont suivre (à savoir Sathanas et Nunslaughter) n'empêche pas les batteurs respectifs des deux groupes de se balader les mains dans les poches autour des stands de merchandising tout en discutant, le sourire aux lèvres, avec les gens venus les voir. En bref, des mecs vraiment cools.
A l'entracte, errant telle une âme en peine dans la salle désertée, j'ai l'honneur d'assister à un strip-tease de Jim Sadist, batteur de Nunslaughter, et donc à la découverte d'une chose qu'on ne voit que trop peu : un slip kangourou blanc sur un Blackeux.

Je m'apprête à commettre un crime contre l'humanité; que dis-je : un blasphème (j'y suis autorisé puisqu'on traite de Black Metal) en bafouant les principes les plus fondateurs de toute l'Histoire du live report : relater les passages de Sathanas et Nunslaughter en même temps, dans un seul et même paragraphe. Et ce, pour la simple et bonne raison qu'ils nous ont proposé des prestations quasi-identiques (mais pas pour autant médiocres, bien au contraire !) : habilité et aisance sur scène typiquement américaine, grande maîtrise des instruments et des morceaux, tchatche époustouflante avec l'auditoire (Jim Sadist de Nunslaughter étant la juste représentation du charisme), sincère volonté de la part des frontmen de chauffer le public en le faisant participer, morceaux entrainants piochés dans leur large discographie (5 albums pour Nunslaughter et 7 pour Sathanas) qui sont d'autant plus très bien exécutes, et dont les riffs aiguisés accentuent la montée de température du pit.
Le public est très réceptif à la musique des deux formations américaines. L'ensemble est clairement plus "Thrash" que les groupes précédents (ces derniers tirant essentiellement sur un Black parfois Death). Ceci peut sans doute expliquer pourquoi l'ambiance se transforme en une atmosphère indéniablement plus chaleureuse à ce moment là du concert en comparaison avec les premières parties (et aussi sans doute parce que l'auditoire est nettement plus imbibé d'alcool qu'au départ).
Ce sont donc des prestations très réussies pour nos petits américains qui, sans faire d'efforts visibles, ont accompli l'exploit de conserver leur titre de groupes complets et confirmés, tout en conquérant le cœur de ceux qui les découvraient tout juste.

Malgré l'arrivée intempestive des "anti-faf", à la sortie de la salle, venus pour se "bastonner" (je cite), la soirée se termine alors dans la joie et la bonne humeur (tous au Black Dog pour la release party de Psoriasis ! (ou presque).

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