CHRONIQUES CONCERTS

C’est une file d’attente déjà respectable qui se présente dès 18h30 devant la salle du Ninkasi Kao, accueillie par quelques soucis d’organisation : ouverture des portes retardée, fouille inexistante à l’entrée…et il faudra donc patienter jusqu’à 20h30 et entendre les premiers sifflets et huées d’impatience pour que s’activent enfin les techniciens. La confusion règne alors sur scène (clavier posé à même le sol, pied de micro mal réglés) lors de l’apparition de Magica, et les roumains, sans doute un peu gênés par la déambulation des techniciens semblent avoir du mal à entrer dans leur set. Le heavy métal qu’ils nous proposent reste toutefois de qualité mais sans grande originalité (avec une basse et batterie un peu « en dedans »), malgré le déploiement de charmes de leur sympathique chanteuse. Volontaires et dynamiques, les musiciens se décrispent au fur et à mesure des morceaux et font apprécier la qualité des duos et dialogues clavier/guitare ; c’est sans complexe qu’ils lancent la reprise de Nightwish « Nemo », il fallait oser, Magica l’a fait et plutôt bien fait (même si Tarja manque !). Le public semble alors plus convaincu et c’est dans une ambiance nettement plus décontracté que les roumains attaquent leur dernier titre, rejoins sur scène par les musicien de Nightmare, hilares, courant dans tous les sens et mimant le jeu de scène avec leurs étuis de guitares…un passage de bonne augure pour la suite du programme !

Les chevelus de Nightmare s’engagent donc sur scène dès 21h et entrent immédiatement dans leur show, mené par un Jo Amore complètement survolté, dynamisant les spectateurs, bondissant aux quatre coins de l’estrade. Visiblement heureux de retrouver le public tricolore après presque un mois de tournée européenne, le groupe régale le public (un peu timide, où les innombrables preneurs de photos remplacent les traditionnels pogotteurs) d’un heavy métal magistral et bien rodé, et sait communiquer son énergie et sa bonne humeur. Les vannes pleuvent et l’ambiance de fête atteint son paroxysme lorsque les membres d’After Forever surgissent sur scène, mannequin en plastique en main (celui ci ira se perdre et se faire démantibuler dans la foule), histoire d’ajouter une touche de pagaille supplémentaire ! Musicalement, le show est irréprochable, saluons l’excellent «mind matrix schizophrenia », la participation en guest star de « Jeannot », premier guitariste de Nightmare, ainsi que la performance à la guitare d’Alex (tu t’en tires pas mal pour un vieux LBCP !). L’heure de set passe très rapidement, (conclue tout de même par un petit pogo, le seul de la soirée), une heure éclatante montrant aux sceptiques, mais y en avait-il ? que la place de Nightmare figure sans contestation parmi les très grands du heavy métal.

Au tour des hollandais de After Forever de prendre le relais. Ceux-ci apparaissent au cœur d’éclairs de stroboscopes et de flash et cheveux aux vents (elle aussi le vaut bien), l’impressionnante (tout d’abord physiquement) Floor lance les paroles du premier titre de « Remagine ». Surprenants par leur présence et leur aisance, les musiciens d’After Forever enchaînent les titres tirés de Remagine et aussi beaucoup de Decipher. Le public appréciera particulièrement le look « pyjama » du claviériste, l’excellent travail de Luuk van Gerven à la basse, ainsi que de nombreux titres puissants où seul le chant guttural domine. Pour cette dernière date de leur tournée européenne, le groupe ne montre pas sa fatigue et donne tout, axant leur jeu sur la mise en avant de leur chanteuse, qui en abuse, alternant déhanchements lascifs et furieux headbanging, et usant d’accessoires tels que cape ou serre tête « cornes de diable ». A noter l’ecellente reprise de Metallica « for whom the bells tolls » avec synthé et énorme rythmique. On ne compte pas non plus le nombre de bières descendues par les deux guitaristes, n’oublions pas non plus le passage d’une assistante technique sur scène, avec sous son bras un ordinateur portable diffusant un film X…histoire de motiver ces hommes…
Ce 19 Février laissera le souvenir d’une soirée totalement délirante au niveau de l’ambiance scénique, pour le plus grand bonheur des spectateurs ; une tournée qui s’achève donc dans la plus totale apothéose !