LORDI - Paris Avec : LORDI, FATAL SMILE, BRANDON ASHLEY AND THE SILVER BUGS |
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Date du concert : 18-02-2009 | |
Lieu : Elysée Montmartre - [ 75 ] | |
Affluence : NC | |
Contact organisateur : | |
Chronique : 22 février 2009 , réalisée par Pump-Kins - Photographe : Pumpkins | |
Le retour des stars de l'Eurovision à Paris était, bien entendu, très attendu. Le fait que Lordi ait gagné ce concours de chanson international a visiblement amélioré la popularité du groupe, mais aussi changé les fréquentations de leurs concerts : on y vient en famille; Papa, Maman et les enfants. La salle est bondée et l'organisation du concert semble, à première vue, plutôt médiocre (et tout cela sera vite confirmé). Les portes ouvrent très en retard, mais le show ne tarde pas à démarrer.
C'est à Brandon Ashley and the Silverbugs d'entamer les festivités, et à ce niveau, ils décident de mettre le paquet en invitant, pour l'ouverture du set ainsi que pour la plupart des morceaux, une personne dont la nature sexuelle paraitrait plutôt douteuse si cette demoiselle n'était pas quasiment nue. En effet, selon les titres, les tenues (du moins ce qu'il en est) changent; le plus étonnant c'est que c'est déguisé en pom-pom girl que la jeune femme est le plus vêtu. En plus de la gogo danseuse, l'attitude "glam-goth" du quator qui arbore débardeur résille (ce qui, visiblement, ne va pas à tout le monde), veste en latex, et mèches indécentes, dénote légèrement avec le décor Lordien qui se dresse derrière eux : carrelage vert de cabinet médical, embrasure de porte avec rideau en plastique, le tout copieusement arrosé de sang. La prestation scénique n'est pas extraordinaire : malgré les efforts visibles du bassiste, tout de résille saucissonné, pour faire réagir la fosse, le groupe semble tourné vers lui-même et ne donne en pâture finalement aucune émotion à l'auditoire. Le leader semble lui-même oublier qu'il est sur scène accompagné de ses musiciens, puisqu'il déclare "We are Brandon Ashley !" et omet d'ajouter "and the Silverbugs", ce qui peut légèrement faire grincer des dents. Ils jouèrent des hits de leur discographie, tels que "Coma Drama", un des morceaux les plus entrainants du genre, et sur lequel la voix du chanteur ressemblait fortement à Whiplasher Bernadotte (Deathstars), ce qui n'est pas le cas sur album. Ils interprétèrent, entre autre, un autre morceau de leur album Nothing Lasts Forever, "Rock'n'Roll Suicide", qui remporta un fier succès puisque bon nombre de métalleux de la fosse allèrent jusqu'à secouer la tête. On se demande alors ce que fait Brandon Ashley and the Silverbugs (qui fut appelés "la réponse italienne à Marylin Manson") en première partie des finlandais de Lordi. Mystère. 3/10 Pour poursuivre dans le "too much glam", l'Elysée Montmartre accueille cependant un groupe d'un autre genre : en effet, nous quittons le Dark Electro de Brandon Ashley and the Silverbugs, pour le Heavy Metal à l'esthétique excessivement recherché (Tommy Lee, sort de ce corps !) des suédois de Fatal Smile. Donc, oui, en résumé, le groupe en fait beaucoup. Mais cela fait partie du show et est parfaitement assorti aux cheveux peroxydés du leader. Le groupe met tout en œuvre pour tenter de conquérir un auditoire qui aime mieux les monstres aux griffes acérées plutôt que le "bronzage-du-parfait-floridien" du frontman. Mais les efforts sont cependant à saluer : ils tentent de faire participer le public en faisant répéter les refrains (plutôt simple au niveau des paroles) sur le rythme de la batterie, et s'obstinent à parler à un auditoire typiquement français qui n'entend rien à l'anglais ("C'est notre dernier morceau et après nous partons, vous êtes d'accord ? - OUUUUAIIIS ! - Euh... Non... Eh bien ! Vous voulez un ou deux morceaux de plus... ? - DEEEUUUXXX !"). Le frontman ne perd pas son optimisme face au peu de personne qui répond à ses nombreux "Ohhh ! you are fan-tas-tic ! I wanna play every night in Paris !". La voix du frontman est plutôt intéressante sur album, car simplement supportable; en live, il nous inflige des effets de voix les plus invivables. Certes, la fosse ne comprend pas l'anglo-suèdois, mais par contre elle finit par adhérer totalement à la musique des Fatal Smile, si bien qu'on ne compte plus le nombre de têtes qui se secouent au sein du pit. Il faut dire que les riffs accrocheurs s'enchainent dans des morceaux tels que "Hip Motherfucker" ou "Learn Love Hate" (de leur deuxième album Neo-Natural Freaks (2006)) ou les nombreux titres tirés de leur dernier opus World Domination (2008) avec "Straight to Hell", "S.O.B" ou encore l'irrésistible "Run For Your Life". Cependant, même si ces titres sont vraiment taillés pour le live, on ne peut que remarquer une certaine redondance. Serait-ce la sélection des morceaux qui, favorisant les titres les plus accrocheurs, aurait créée cette répétabilité ? Ou alors toute la discographie est comme ça ? Deuxième mystère de la soirée. 6/10 Les "accrédits photo" ayant été distribués de manière excessive (ne faisant que confirmé la nouvelle notoriété du groupe), les photographes eurent la bonne surprise, peu avant l'entrée en scène des monstres finlandais, d'apprendre que seuls quelques-uns d'entre eux seraient autorisés à aller mitrailler le groupe dans l'espace-photo. Les autres, lâches dans la fosse et toujours contraints par des restrictions strictes, devaient se débrouiller avec les moyens du bord. Excusez donc, tout d'abord, les médiocres clichés résultant de leur set. C'est sous un accueil des plus chaleureux et bruyant que Lordi pose ses "platform shoes" sur scène. On voit tout de suite que le cadre fait partie intégrante de l'atmosphère déjà particulière qui règne dans la salle. En plus du décor de cabinet médical sanglant et désaffecté, présent pour les premières parties, des éléments ont été ajoutés : on trouve de nombreuses têtes de mort déposées en hauteur à la droite de la scène, ainsi que des bocaux emplis de cerveaux ou d'yeux précieusement conservés dans du formol. La batterie est aussi originale, car les cymbales sont accrochées au bout d'énormes chaines. Peu avant que le groupe n'entame son set, alors que la fosse est plongée dans le noir, quelqu'un cri, à juste titre : "Fuck Michel Drucker" (ce dernier s'étant copieusement moqué du groupe lors de son passage à l'Eurovision, et ayant même conclu sa harangue irrespectueuse par "Les finlandais n'ont jamais gagnés l'Eurovision, et ce n'est pas avec ça qu'ils y arriveront"). Ce qui provoqua, bien évidemment, l'hilarité générale dans le pit. Le set démarre alors dans une ambiance bon enfant. Les costumes sont vraiment énormes, ce qui ajoute au cachet de leur prestation. On remarque évidemment que le synthé de Awa a une grande place dans les morceaux, son son est très présent. De plus, la voix du chanteur est également mise en avant, et les chœurs omniprésents qui l'accompagnent sur album, sont totalement inaudibles en live. La claviériste se retrouve, vers le début du set, seule sur scène et interprète l'interlude qu'est "The Rebirth of the Countness". C'est à ce moment qu'arrive un couple de mort-vivants, qui exécute une valse au centre de la scène. Awa abandonne son synthé, s'empare d'un pieu et vient transpercer la mariée. L'auditoire est abasourdi mais ne peut s'empêcher de rire et d'encourager le groupe. On se rend ensuite compte que ces scènes d'exécution viendront ponctuer le set : le chanteur démembrera un bossu peu après, et Kita décapitera un samouraï mort-vivant, avant d'embrocher sa tête sur un piquet de sa batterie. On aura également le droit à un solo (mais un vrai solo brut, sans aucun accompagnement musical) de Amen, brillamment interprété, qui le conclura en beauté par un "Double Devil Horns" qui lui est cher. Mr Lordi, le chanteur, change fréquemment de tenue : sur l'intro' "SCG IV", sur laquelle se superposent cri de nouveau-né et berceuse au xylophone, le frontman arbore un bonnet de nuit, ainsi qu'un sac rempli de confetti qu'il lancera sur un public émerveillé; puis il changera pour un tablier de cuir recouvert de sang, un masque de peau et un saut contenant plusieurs bras (durant le morceaux il brandira fréquemment un des bras, et l'utilisera même pour se gratter le dos); sur un morceau d'Arockalypse, il sera même affublé d'un chaperon de loup; ou encore, sur "Devil is a Loser", il endossera ses ailes qui se déploient petit à petit. C'est un véritable spectacle auditif mais aussi visuel : on ne compte plus le nombre de fois où le frontman utilisera : bazooka aux détonations monstres, lance-flamme, mais aussi poupée décrépie qui crache des étincelles par sa bouche. Il rapportera également une scie circulaire qui, après avoir émis des gerbes d'étincelles, arrosa l'auditoire de (faux) sang. "On se croirait à Watain", comme dirait l'autre. Pendant un de leurs titres phares Mr Lordi se transforme en chirurgien et commence à opérer un personnage allongé sur scène, qui semble tout droit sorti de BeetleJuice de Tim Burton. Le leader mange les entrailles du patient, sous les acclamations du public. Sauf que, *effet de comique*, le patient en question est encore vivant et se redresse inévitablement, après que les membres du groupe le force à se rallonger une bonne dizaine de fois. Pour accompagner ces scènes glauquissimes, les morceaux accrocheurs de leur dernier album (Deadache (2008)) se rallient : "Man Skin Boot", "Girl Go Chopping", "Bite It Like a Bulldog", "Deadache" ou encore "Raise Hell to Heaven". Hélas, c'est déjà le rappel; et le groupe a évidemment gardé pour la fin leurs deux hits, "Would You Love a Monsterman ?" et "Hard Rock Hallelujah", sur lesquels le groupe se déchaine totalement : l'intro' de ce dernier morceau est entamé par le synthé de Awa qui s'arrêtera et boudera le public à plusieurs reprise, le trouvant trop peu bruyant; Amen et sa guitare exécute une danse qui leur est particulière; des lance-étincelles sont installés au bout dans manches de guitares et de basse, ainsi qu'au manche de la hache qui sert de pied de micro au frontman. En bref, c'est un réel numéro, un show grandiloquent, un spectacle époustouflant. S'ajoute à cela, une prestation musicale du groupe juste excellente . A ce niveau, aucun mystère : les membres de Lordi demeurent les Rois du Monster Metal. 9,5/10 no images were found |
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