THE BLACK DAHLIA MURDER - Lyon
Avec : The Black Dahlia Murder, CEPHALIC CARNAGE, Psycroptic, SYLOSIS
  Date du concert : 08-02-2009
  Lieu : Ninkasi Kao - [ 69 ]
  Affluence : 300
  Contact organisateur : http://www.myspace.com/myreferencevents
 
 
 
  Chronique : 11 février 2009 , réalisée par Black.Roger - Photographe : Black Roger
   
"Extreme people for extreme music", telle pourrait-être l'annonce de ce concert du Dimanche 8 Février 2009 au Ninkasi Kao de Lyon. My Reference Events, comme d'habitude a mis les petits plats dans les grands pour nous présenter une affiche de brutal métal et la soirée promet d'être bien chaude et remuante à souhait, alors messieurs les musiciens, envoyez les décibels S.V.P. !

La première formation à se présenter sur le ring nous vient de Grande-Bretagne. C'est donc SYLOSIS, représentant bien le retour d'un certain thrash se faisant jour dans la perfide Albion, qui ouvre les hostilités. Après la sortie de son excellent dernier album "Conclusion Of An Age", le combo est un peu attendu au tournant. Cette tournée actuelle va lui permettre de défendre sa musique sur scène, et nous allons voir ce soir ce qu'il en est. Les premiers titres nous montrent que les musiciens tiennent bien la route et leur thrash/death carré nous fait comprendre d'entrée que leur set va arracher, ça c'est sûr ! En fait le combo Anglais nous propose une bonne recette avec un mélange assez réussi de thrash old-school et d'éléments plus modernes, le tout servi par un gros son, excellent ! Les compositions sont variées et le public adhère bien vite. Des passages épiques et de petites avancées prog varient les plaisirs. Du coup leur gig passe bien trop vite à mon goût, mais bon la suite des évènements n'attends pas et il faut conclure. Grosse impression donc, la découverte de la soirée, rien de moins !

Voyons maintenant le cas PSYCROPTIC. Je les avait appréciés lors d'un concert, il y a déja quelque temps à Limoges où ils assuraient la première partie de Deicide. Aujourd'hui les bonnes impressions de l'époque vont elles être confirmées, pas sûr. Leur dernier méfait "Ob (servant)" sous le bras, voilà le quatuor Australien qui démarre son set à fond les manettes avec d'entrée le chant guttural/hurlé de Jason, le frontman qui officie maintenant depuis 3 ans au sein de la formation. Et puis une batterie énorme renforce l'idée de brutal death envoyé par le groupe "in your face". Du côté guitare les riffs sont incessants. Les compositions sont relativement complexes et on nous propose donc un death technique, peut-être trop en fait. Car les titres manquent un peu d'accroche ce soir et le son semble un peu étouffé tout de même. Les cassures de rythmes incessantes ne contribuent pas à motiver une fosse qui se fait timide et statique. Au final on va dire que ce n'est pas le bon jour, ni la bonne prestation. Il manque peut-être aussi un second guitariste pour étoffer le tout. Même le batteur assez époustouflant de maitrise et le frontman enragé ne tenant pas en place installent une certaine linéarité anesthésiante dans la brutalité, il faut le faire ! Nous réclamons la suite de toute urgence !

Cette suite a pour nom CEPHALIC CARNAGE. Les dérangés du cerveau du centre des USA ont l'air très attendus parmi le public de ce soir. Depuis 16 années, leur nom est synonyme de grind déjanté, mais pas seulement. Il est maintenant l'heure de passer à table pour déguster les recettes style "pochette surprise" des Américains. Les morceaux de "Anomalie" (2005) et les anciens titres remasterisés du premier album de 1998, vont constituer le plat principal de ce banquet grindcore.
Avec CEPHALIC CARNAGE, il faut s'attendre à tout et à tout moment. Avec une puissance de feu lourde de conséquences nous goutons à leur spécialité, c'est à dire le mélange de style destructeur et déstructuré. Nous passons allègrement des titres courts et agressifs aux morceaux plus longs, lourds et dévastateurs. Tout est bon à écouter et à vivre avec ce grind/death qui devient grind/thrash ou même grind/jazz, quel régal ! Par moment sur scène on s'adonne aussi aux "joies" du sludge. Il faut avoir les yeux et les oreilles partout car le spectacle est total, guitariste jouant les épaules par terre et les jambes en l'air, bassiste venant gratouiller son instrument laissé sur les retours (lanière cassée), frontman grogneur charismatique, tout y est et le public se délecte tout en ravageant la fosse. Et puis que dire de ce titre de black-métal interprété par les musiciens masqué de corpse paints et cloutés en diable ! Leur show va rester dans les mémoires et marquer les esprits c'est indéniable, il risque bien d'être le clou de la soirée, géant !

On attends maintenant le groupe en tête d'affiche, et sur les planches on s'affaire pour installer le matériel nécessaire et le grand "back-drop" de THE BLACK DAHLIA MURDER.
Pour la petite histoire, l'idée du nom du combo vient du fait de ses membres à faire un doigt d'honneur à la mascarade du petit monde merdique d'Hollywood et ses petits meurtres entre amis. De ce côté là on adhère, mais qu'en est-il de la musique, et sur les planches qui plus est ? Le groupe de Detroit à l'image d'un MC 5 d'antan de la même ville des États-Unis, semble vouloir donner un coup de pied dans la fourmilière métal. Pour cela tout est bon, death, thrash, hardcore, et devant nous ça crache d'entrée dans les enceintes et les micros avec un growleur/aboyeur se défonçant littéralement dans tous les sens. Devant l'estrade ça déménage un maximum, vous pensez bien avec ce déluge sonore non-stop. Mais voilà, le hic, c'est qu'au bout de trois ou quatre titres nous avons l'impression qu'une même compo est jouée sans fin. C'est un peu toujours pareil à l'image d'un deathcore répétitif. La rhytmique est branchée sur le 240 bpm avec des pointes à 260.Tout ceci devient lassant au bout d'un moment. Rien n'arrive en fait, à nous empêcher de regarder la montre et d'un certaine façon je dois avouer que j'apprécie lorsque retentissent les dernier accords, pas de rappel tant mieux ! Les avis du public semblent partagés, mais je pense tout de même que THE BLACK DAHLIA MURDER n'a pas convaincu sur la durée, le public Lyonnais (et d'ailleurs), présent au Ninkasi Kao en ce Dimanche frileux de Février.

Deux groupes ont fait la soirée, deux autres sont passés à côté. L'équilibre est là et nous tenons tout de même à remercier encore une fois les organisateurs émérites de My Référence Events pour nous avoir donné l'occasion de satisfaire notre curiosité en matière de musique "qui fait du bruit".

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