CHRONIQUES CONCERTS

En ce Samedi 17 Janvier nous voici donc à l'Assommoir, l'un des lieux incontournables des soirées underground rock/metal Stéphanoises. A vingt heures ça balance encore pour les trois groupes qui vont se succéder sur la petite scène de ce bar rock. Pendant ce temps les musicos à tour de rôle se gorgent de pizzas et de frites dans une ambiance conviviale.

Une bonne heure plus tard, on s'agglutine devant l'estrade pour le premier combo de l'affiche qui s'annonce bien variée ce soir. Pas mal de monde est entré maintenant et voici SORASTRELLA de la Région Lyonnaise qui s'installe. Sorastrella, formation mythique et inclassable surprend et attise notre curiosité. Voici une présentation sommaire du tableau exposé devant nous, une chanteuse à la voix légère, fragile mais avec du caractère à la Loreena McKennit s'oppose ou se complète, c'est comme vous voulez, avec Big Ben qui rugit de sa voix death en martyrisant de belle façon les grosses cordes de sa basse. La belle est la bête en somme ! Une guitariste distille les miaulements de sa six cordes, quand au batteur il change de rythme toutes les cinq minutes ou presque. Alors, qu'est-ce que ça donne ? Et bien c'est prenant et surprenant, le gros son métal coule dans leurs veines pour se décliner en rock classique, en blues puis en prog, vous me suivez ? Non, et bien tant pis pour vous, vous avez raté quelque chose alors la prochaine fois ne manquez pas ce groupe original décapant et envoutant. Excellent !

Place maintenant au métal/rock de DREAM FOOL DISEASE qui débarque avec sa démo de l'été dernier sous le bras. Cette démo bien foutue au demeurant, nous présente des titres que le combo devra défendre sur les planches maintenant. Ce soir les musiciens semblent bien en place, le mélange rock, métal et des accentuations thrashisantes réussit à nous accrocher et c'est déjà un bon point pour cette formation. C'est brutal et groovy à la fois, la lourdeur métallique ne l'emportant jamais sur des compos à la limite du hard-rock. Mélange assez réussi, tout le monde a l'air de bien apprécier dans la petite salle et c'est bien là le principal. Mais, car avec moi il y a toujours un mais, la voix rocailleuse du chanteur montre parfois ses limites par rapport aux enregistrements studio. Mais cette considération n'engage que moi. L'ensemble tient bien la route tout de même et la démonstration d'aujourd'hui fut assez convaincante, groupe à suivre donc avec intérêt.

Changement de style pour la suite avec FLAAF PROJECT, groupe de la région Stéphano/Lyonnaise si je puis m'exprimer ainsi. Dès les premiers titres nous avons vite fait de les classer punks tout simplement. Mais au fil de la prestation on se rend compte que le terme est par trop réducteur pour classifier leur musique. Certes le bon punk enragé et engagé est bien présent, mais pas seulement. C'est aussi du rock n' roll rebelle qui décape. Ce sont des lourdeurs métalliques avec des grattes qui tranchent dans le vif, là où ça fait mal comme leurs textes revendicatifs qui réveillent notre cerveau anesthésié par une société où tout est programmé et sécurisé, le bonheur en quelque sorte ! Mais retournons à nos keupons qui ce soir ont la forme car ça joue vite et bien sans approximation dans l'urgence. Petite reprise de Barrio Populo, puis on s'achemine vers la fin du set, mais le combo revient nous balancer dans les gencives une reprise de Sepultura, le bien vu "Refuse/Resist". Et puis un dernier titre puissant, ravageur se termine sur un larsen surréaliste qui voit les musiciens s'effondrer très lentement sur scène. C'est terminé, rentrez chez vous après ce show intense pour le corps et l'esprit.

Résultat des courses, une soirée découverte à l'Assomoir, ça fait du bien croyez moi. Notre musique préférée a encore de beaux jours (de belles nuits) devant elle, preuve en est avec ces petits concerts où la qualité est au détour du milieu underground bien effervescent actuellement.