EDGUY - Paris
Avec : EDGUY, ANDRE MATOS, HEAT
  Date du concert : 11-01-2009
  Lieu : Elyséee Montmartre - [ 75 ]
  Affluence : 600
  Contact organisateur :
 
 
 
  Chronique : 21 janvier 2009 , réalisée par GOHR - Photographe : Gohr
   
Il y a des choses surprenantes tout de même. C’est la seconde fois que la presse torpille un nouvel album de EDGUY et que les fans se plaignent d’une certaine baisse de qualité et pourtant, la queue devant la salle de l’Elysée Montmartre est ce soir assez imposante, d’autant plus que les allemands ont eu la bonne idée de faire un tour dans la capitale un lundi soir.

Le premier groupe à ouvrir ce soir est tout simplement inconnu au bataillon puisqu’il s’agit de H.E.AT. D’emblée ce qui interpelle est le jeune âge du groupe, dont les musiciens semblent avoir moins de la vingtaine. Autant dire que pour eux l’enjeu est de taille puisqu’ils ouvrent non seulement pour EDGUY, mais aussi ANDRE MATOS (ex-Angra), musicien talentueux et réputé. Toujours est-il que le groupe s’en sort à merveille. Bien que son Hard Fm ne propose rien de neuf, le groupe montre qu’il possède de sérieux atouts, tels qu’une présence scénique incontestable et une sérieuse capacité à trouver des plans accrocheurs. Le tout fait mouche et en quarante cinq minutes, toutes aussi intenses les unes que les autres, les suédois ont réussi à se mettre le public parisien dans la poche. Les fans de EUROPE apprécieront sans aucun doute.

Après un bref changement de plateau nous passons du Hard-rock de H.E.A.T au Heavy-métal puissant et mélodique de sieur ANDRE MATOS. Le petit, mais non moins génial chanteur est un individu singulier. A la fois il parvient à être extrêmement kitch (il est une sorte de chanteur de Power-métal archétypal) et à la fois il en impose énormément. Non seulement son timbre est puissant, mais il y a quelque chose dans la présence scénique qui lui est propre. On apprécie sa façon dont les morceaux semblent l’habiter. Tantôt il est souriant et manipule avec dextérité sont pied de micro dans tout les sens, tantôt il est à genoux, semble presque atterré. Bref, notre brésilien est un personnage capable de faire le spectacle à lui seul et on en vient presque à oublier ses musiciens pourtant excellents. Une mention spéciale ira néanmoins à son batteur, qui semble d’ailleurs assez jeune, et dont la performance est saisissante. La surprise de ce soir aura été sans aucun doute la chanson bonus de l’édition japonaise de « Time to be free ».

Après un dernier changement de plateau, c’est aux allemands tant attendus de prendre possession de la scène de l’Elysée Montmartre. Une toile sur laquelle est représentée un château peint, orné du visage figurant sur la pochette de « Tinnitus Sanctus » fait office de décor, ce qui d’emblée nous fait imaginer que l’accent sera mis ce soir sur les récentes productions du combo. Pourtant, il n’en est rien et une grande partie du set sera consacrée au vieux Speed-métal du groupe. Les balances sont précises, et la voix de Tobias Sammet est, comme à l’accoutumée, assez monstrueuse. On apprécie beaucoup chez EDGUY ce second degré permanent et ce côté très décalé de leur attitude. Bien que le groupe soit passé à une esthétique sombre avec son nouvel album, rares sont les intermèdes durant lesquels Sammet ne lance pas quelques blagues. Une d'entre elles, d’ailleurs, fut assez intéressante puisqu’il dit, non sans second degré je le répète, que le dernier album était « commercial ». Malgré cet humour permanent et ce côté décontracté, on peut supposer que le groupe en a assez des critiques que subissent leurs nouveaux albums, plus orientés Hard Rock. Qu’ils soient critiqués ou non, les rares chansons qui en sont extraites, dont le très bon dernier single « Ministry of Saint » passent comme une lettre à la poste et le public semble plus que satisfait.

En définitive, du Hard-rock Fm de H.E.A.T, au Speed/hard plus old-school de EDGUY et ANDRE MATOS, nous garderons de cette soirée un bon souvenir. La scène Métal semble bien se porter que ce soit les valeurs montantes, ou les valeurs confirmées. Espérons juste que le prochain album d’EDGUY diffuse autant d’énergie que le fait leur prestation scénique.

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