OPETH - Lyon
Avec : OPETH + CYNIC + THE OCEAN
  Date du concert : 03-12-2008
  Lieu : Transbordeur - [ 69 ]
  Affluence : 700
  Contact organisateur : http://www.eldorado.fr
 
 
 
  Chronique : 07 décembre 2008 , réalisée par S.Y.L. - Photographe : Flash
   
Mercredi 03 Décembre 2008, et les premiers flocons de neige de l'année tombent sur Lyon, que c'est beau...et Opeth revient au Transbordeur en compagnie de Cynic et de The Ocean, que c'est beau! Affiche béton, organisation béton, l'équipe d'Eldorado production est spécialisée dans la préparation de super-évènements et cela se voit; rien dans la soirée ne sera laissé au hasard et c'est un accueil tout bonnement royal qui est réservé aux centaines de spectateurs venus ce soir.

2 ans presque jour pour jour après le dernier passage d'Opeth, il fait bon de constater ce soir que cette fois, le public a répondu présent et qui plus est, manifeste de l'intérêt pour tous les groupes de la soirée et pas seulement pour la tête d'affiche. Les berlinois de The Ocean auront tout de même peu de temps pour convaincre. Si sur album le groupe fait intervenir divers instruments, c'est un line up classique qui se présente sur les planches, produisant des compositions de qualité et on ne peut plus sérieuses alliant métal expérimental, progressif et postcore. La présence de The Ocean colle ainsi parfaitement sur une affiche sous le signe du prog et les musiciens y mettent du leur, bien que les réactions dans la foule se fassent encore un peu discrètes. Il en faudrait certainement un peu plus pour convaincre car lorsque tout le monde s'est enfin installé et a pris ses repères, le groupe termine son set sans parvenir à donner réellement la pleine mesure de ses possibilités.

Accrochez vos ceintures de sécurité car la suite du voyage sera mouvementée. Au travers de la musique de Cynic, tout le monde aura certainement l'impression de ressentir la même chose que les membres du vaisseau spatial « l'Enterprise » franchissant la porte menant vers un monde parallèle. Ultra techniques et progressives les compositions des américains, que l'on aime ou pas, ne peuvent laisser indifférent. Enfermés dans une bulle aux frontières de l'autisme, les musiciens ne communiquent pas, ni entre eux, ni (ou très peu) avec le public. L'entrée dans leur set paraît de prime abord très difficile, mais heureusement, les chants clairs et les parties mélodiques offrent quelques brèches entre deux tortures rythmiques dans lesquelles il est possible de se faufiler. Mettant en valeur une évidente recherche musicale et du talent à revendre en matière de composition, Cynic parvient à allier les émotions apparemment les plus incompatibles pour créer un ensemble des plus solide, de la haute couture créative. La performance musicale est remarquable et captivante, celle du jeu de scène moins car totalement absente, chacun restant d'un bout à l'autre hautement concentré sur sa prestation. Si le public reste figé (pas évident de headbanguer avec ces incessants changements de rythmes!), les ovations montrent qu'il apprécie cependant vivement. L'expérience est conseillé à tous, bien que plus appréciable pour les en manque de nouveauté auditive que pour les amateurs de grandes animations live.

Pour le coté animateurs, cherchez par exemple du coté  d'Opeth...le premier morceau donne le ton du set : une vingtaine de minutes tonitruantes de haute voltige. Le son est énorme et les ingés lumière totalement déchaînés! Les suédois entament effectivement ce qui sera au minimum leur meilleure prestation de ces trois dernières années. Le groupe est dans une très grande forme, à commencer par un Mikael « Droopy » Akerfeldt en showman des grands soirs qui met sa bonne humeur au service de la foule dans ses petits mots toujours bien sentis; mais malgré toutes ses tournées en France, celui ci n'aura appris que les mots « bonne soirée »  et « poulet »...mais hormis ces transitions idéales pour se détendre, les titres s'enchaînent avec une intensité saisissante : puissance dans le rythme, puissance dans les mélodies, Opeth se ballade avec bien sûr un best of de Watershed, mais aussi des passages par Damnation et My Arms your hearse avec « Demon of the fall ». Pour changer de ses petites habitudes, le groupe ne terminera pas par ce titre, mais propose un sympathique rappel bonus avec un solo guitare, un solo batterie, puis un solo basse (pas de synthé, puisque celui ci se cache derrière son instrument à l'évocation de ces exercices), on appelle ça « finir en beauté ». Grosse production, show gigantesque, avec une étrange impression à la fin du set : celle d'avoir reçu une baffe énorme, mais assénée avec douceur.

Alors messieurs? Nous donnerez vous rendez vous l'an prochain? La barre est très haute et pour faire mieux que cette soirée en tous points phénoménale, ce sera dur.

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