EAST WEST FEST FRANCE 2008 Round 2 - Lille Avec : Costa Gravos, Masala, Dirty Shirt, Implant Pentru Refuz, Unswabbed, Watcha |
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Date du concert : 08-11-2008 | |
Lieu : MJC St André - [ 59 ] | |
Affluence : 150 | |
Contact organisateur : | |
Chronique : 15 novembre 2008 , réalisée par Martin - Photographe : Martin | |
Avec Unswabbed et Watcha en tête d'affiche, on voit le public se rajeunir pour cette deuxième soirée du East West Fest France 2008 par rapport à la première. J'ai été vraiment frappé en voyant des jeunes d'environ (sans exagérer) entre 13 et 14 ans. Mais l'affluence est toujours là (même si légèrement plus faible selon les organisateurs). La soirée prend d'emblée plus d'une heure de retard et ce ne seront finalement plus les deuxièmes vainqueurs du tremplin qui entameront le concert.
Ce sont donc finalement les Lillois de COSTA GRAVOS qui commencent à jouer. Décidément on croirait que les organisateurs ont décidé pour les deux soirées de programmer les débuts les plus décalés possibles. Comment définir la musique de COSTA GRAVOS? Euh... elle est indéfinissable! Les riffs n'ont font un peu penser à du Mudvayne, la voix oscille très bien entre saturation, clean et un mélange de rapmetal (un peu comme sur les morceaux « blind » et « faget » de koRn) et ragga. Des passages explosifs entre-coupés de moments de calme soit limite psychédéliques, valses, musettes ou encore tangos! Si si je vous assure que c'est vrai. On va jusqu'à entendre du banjo, ou des passages qui reprennent la musique de Mario. Le clavier est vraiment excellent et son musique complètement déjanté (comme tout le spectacle) pianotant avec frénésie allant jusqu'à nous faire une imitation de singe. Sur certains morceaux il est certes peut-être un peu trop présent, mais c'est rare. Le bassiste a une patate d'enfer! Malgré un guitariste qui reste un peu trop dans son coin, le groupe nous livre un show mouvementé et fou. Le public est mou, ce que j'ai dû mal à comprendre, peut-être un peu dérouté à la fois par l'originalité de cette musique et les passages qui coupent les gros riffs. Ils laissent donc la place aux vainqueurs du tremplin MASALA qui à l'origine devaient jouer en premiers. La salle s'est sérieusement vidée, ce qui est probablement dû au manque de notoriété (il faut croire que certains metalleux manquent de curiosité). Déjà, un concert qui débute avec une basse jouée avec un archet, ça interpelle. Un bon mélange de rock et de métal. Les points faibles : on ressent un peu de timidité de la part des musiciens, la caisse claire est trop forte, la saturation de la guitare par moments un peu trop poussée et une synchronisation des deux voix un peu laborieuse. De plus il m'a semblé entendre une ou deux fausses notes sur le chant. Mais ceci n'empêche que le groupe nous livre une musique efficace (pour preuve la salle se remplit pendant le concert), aux influences larges, allant du jazz au nu métal en passant par le rock à la 90' et le trip-hop pour la voix), les passages mélodiques sont à savourer. Le public est encore mou, peut-être parce que le trio devrait plus se lâcher. Pas grave, une belle route se trace pour eux. Changement de groupe, changement de registre. On passe au métal industriel des Roumains de DIRTY SHIRT. C'est un rendez-vous avec l'énergie que le public ne suit pas tout de suite. Les deux chanteurs sont en furie et c'est un charisme bien partagé par tous les musiciens qu'on constate. Leur musique est puisée de la musique industrielle de son origine jusqu'à son actualité, la batterie et le chant nous font penser aux premiers albums de Filter et Godhead, les riffs de guitare à un mélange de Nine Inch Nails et Hanzel & Gretyl (avec un arrière-goût de Treponem Pal d'avant) et la musique électronique à du Deadstar Assembly et Orgy. Bon, finies les comparaisons, c'est du pur indus-metal qu'on entend là! Et le public finit (enfin) par le comprendre, il se sépare en deux, pogote, un chanteur se jette dans la fosse. L'ambiance qui règne dans la salle est puissante, les gros riffs lourds, le tempo bas et ces notes électroniques envoient un message cérébral qui nous oblige à ne pas rester sur place et on se laisse embarquer. DIRTY SHIRT envoie un message fort à ceux qui font du mauvais métal industriel bien commercial : nous innovons tout en puisant dans les années 80-90. On est également séduit par l'originalité de la langue roumaine. Quelle frustration de la courte durée du concert (à peine plus de 30 minutes)! Suite du concert, la Roumanie continue d'être représentée mais on change à nouveau de registre. IMPLANT PENTRU REFUZ c'est une violente et maîtrisée fusion entre hardcore et rock et nu métal. Les voix sont vraiment géniales, il n'y vraiment rien à redire, des phrasés rappés à la saturation et clean, impossible de ne pas noter leur capacité à tenir leur notes! Trois voix, il faut l'avouer, ça envoie du gros! La basse est bonne mais un peu trop forte. Les guitares sont parfois dans une mélodie sereine mais nous livrent plus souvent un gros son saturé dans un rythme saccadé bien cher à ceux qui souhaitent sauter dans tous les sens, entre le métal californien du début des années 90 et du bon hardcore des années 2000. Mais que fait le public? IMPLANT PENTRU REFUZ se le demande et nous livre une reprise version hardcore de « Bullet in the Head » des Rage Against the Machine, et on a effectivement l'impression de se prendre une balle, montée de tension dans le public qui s'énerve et reprend en chœur toute la fin du cover. Ca y est! Le public est lâché et c'est la furie jusqu'à la fin du show qui se terminera sur pogo très actif à l'image de la présence des Roumains sur scène. On en ressort à la fois comblé et essoufflé, décidément l'Europe de l'Est est une mine d'or en matière de métal! On refait de la place aux Français avec UNSWABBED qui, ces dernières années, se sont imposés sur la scène rock/métal hexagonale. À leur écoute je ne peux m'empêcher de penser à Aqme... en largement mieux! Ils sont les dignes héritiers du grunge et du nu métal (quand il poussait ses premiers balbutiements) et cela s'entend. Des riffs lourds par moments lents qui s'allient avec un chant clean, et par d'autres rapides s'alliant avec un chant saturé torturé. Une musique que l'on peut trouver simple, mais sacrément efficace, avec une basse plutôt groovy et une batterie plus rock que métal. Tout ceci forme une belle mixture. Si les nordistes n'ont toujours pas trouvé leur place dans la société, ils l'ont trouvée sur scène et le public n'attend pas d'être sollicité pour bouger. Il faut dire qu'UNSWABBED s'est créé un public fidèle, en particulier dans le nord, qui n'hésite par à reprendre en chœur les refrains comme sur « addict » mais surtout à ne pas rester en place, comme le charismatique chanteur qui passe d'un bout à l'autre de la scène avec des jeux de lumières envoûtants. Les avis sont très partagés sur ce groupe, avec notamment des gens qui n'apprécient guère le côté fan-club (alors que tout bon groupe connaît ce côté-là) et le chant en français, pour ma part je n'accroche pas à leurs paroles, mais reconnais le courage qu'il faut pour chanter du métal en français, un pari que peu osent relever. Certains trouvent leur musique préfabriquée. D'autres trouvent qu'il n'y a pas d'innovation et que ce n'est pas du métal... Pour ma part, effectivement si UNSWABBED n'est pas le koRn de 1994 question nouveauté, j'ai assisté à un spectacle et une musique mouvementés et profonds de sincérité. Et la réponse du public est là... Alors là je me retrouve face à une situation délicate (à mon avis partagée) : n'ayant plus rien écouté de WATCHA depuis leur premier album (qui date de 1998!). Je redoute. Début du concert, j'avais raison, le public est assez mitigé. Finalement il faut peu de temps pour qu'on se rende compte que le groupe a renoué avec le métal et que la fosse s'agite et se mette à suer! En effet on assiste, surpris, à une guitare lourde et violente rythmée par une basse qui a retrouvé son rôle (même si elle manque un peu de son) et une batterie décomplexée redécouvrant la double pédale. Oui, la line-up a changé et franchement ça fait du bien! Par moment, on croirait presque entendre du metalcore (oui je parle bien toujours de WATCHA). Je n'en crois pas mes oreilles sur des morceaux comme « Bogeyman » ou encore « the wayside ». Quant à la voix, même si sur certains passages elle écrase un peu trop les instruments, on peut dire qu'elle a atteint sa maturité, avec un coffre puissant et une diversité bien plus large qu'avant. Du clean au saturé c'est du bon, on ressent la colère, on croit voir Johathan Davis avant les ravages de l'alcool. Le show égale la musique avec un chanteur énervé et des musiciens qui bougent, la majeure partie du public est convaincue, et quand on le voit reprendre en chœur « concrete lies », ça fait chaud au cœur! J'ai envie de dire à tous les gens qui comme moi n'ont plus écouté WATCHA depuis l'âge de seize ans que le groupe a enfin terminé sa (mauvaise et interminable) crise d'adolescence, et qu'ils peuvent se réconcilier avec eux. WATCHA, votre dernier album s'appelle « Falling by the wayside »... détrompez-vous, vous êtes retournés dans le droit chemin. Avant de conclure, je souhaite préciser que suite à un problème technique, toutes mes photos prises lors du concert d'Unswabbed n'ont pas été enregistrées (les aléas du numérique) et tiens à présenter mes excuses auprès du groupe qui n'a donc pas de photos dans ce livereport. Un problème pour cette soirée? on est un peu dégoûté par le retard qui aura eu pour conséquence d'écourter les concerts, mais ce sont des choses qui arrivent... Voici donc la fin du East West Fest France 2008, un festival qui porte bien son nom, ne réunissant que d'excellents groupes de l'est à l'ouest de l'Europe. Un festival à l'éclectisme notable et qui offre sa chance aux petits groupes en organisant des tremplins. Merci aux organisateurs... On se retrouve en 2009. no images were found |
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