HEIDENFEST 2008 - Paris Avec : FINNTROLL, PRIMORDIAL, ELUVETIE, EQUILIBRIUM, CATAMENIA, MANEGARM |
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Date du concert : 09-11-2008 | |
Lieu : La Locomotive - [ 75 ] | |
Affluence : 500 | |
Contact organisateur : | |
Chronique : 13 novembre 2008 , réalisée par GOHR - Photographe : | |
Imaginez un Festival qui se contente de ne présenter que des groupes de Black-métal et de Folk-métal. On est tenté d’imaginer que cette musique, élitiste elle-même, au sein d’un style relativement marginal, n’aurait pas attirée les foules. Pourtant, en ce dimanche 09 Novembre 2008, quelle surprise de constater que La Locomotive est pleine à craquer pour accueillir le festival HEIDENFEST et cela même pour le tout premier groupe de la soirée.
Ces derniers sont MANEGARM, combo culte pour tout amateur de Folk-métal digne de ce nom. A ce jour, il s’agit de la première date parisienne et même française des suédois. Autant dire que le public est au rendez-vous et que rarement une ouverture de festival aura été aussi magistrale. N’imaginons pas que le public se contente seulement d’offrir un accueil policé au groupe, au contraire, c’est en chœur qu’il chante avec lui ses hymnes. Côté performance, le groupe est assez grandiose. Son violoniste est totalement déchainé, bouge dans tout les sens. Le reste des musiciens semble moins excité, certes, mais ils sont souriants et aucune fausse note ne fut pratiquée durant leur show. Hélas, la demi-heure passe vite et le groupe n’a pas le temps de délivrer tout ses classiques. Dans l’espoir de les revoir pour une prestation plus longue et espérons tout aussi intense. Quinze minutes de changement de plateau sont nécessaires avant que le prochain groupe monte sur scène. Cette fois-ci, il s’agit de CATAMENIA. Nous changeons radicalement de registre avec les finlandais qui opèrent dans un Black-métal à la fois brutal et mélodique. En revanche, sur scène, c’est le côté brutal qui l’emporte, cela étant en partie dû au son, assez brouillon, des guitares. De plus, le groupe est assez stoïque et les musiciens semblent peu convaincus d’eux-mêmes. Saluons néanmoins l’excellent choriste, qui mis à l’écart tout à gauche de la scène, vient ponctuer les titres d’une voix claire assez géniale. Le public ne réserve à l’arrivée qu’un accueil poli, sans plus. Durant le changement de plateau, ce n’est autre que Helg Stang, le charismatique chanteur de EQUILIBRIUM qui vient nous prévenir que Manu Di Camillo leur batteur est absent ce soir et que de fait, la batterie sera un sample. Malheureusement, cela se ressent de façon très nette et vient un peu gâcher leur set. Peut-être est-ce dû à l’absence du batteur, mais le groupe paraît assez froid, ce qui est dommage, sa musique étant, à l’inverse, chaude et accrocheuse. D’ailleurs, niveau guitare, le son fut un des meilleurs de la soirée, le seul défaut allant au chant légèrement en retrait. On regrette également que les instruments folkloriques soient samplés, avoir de vrais musiciens aurait pu rythmer un peu plus cette prestation. Bref, à revoir dans de meilleures circonstances, surtout lorsque l’on sait à quel point ce groupe est talentueux. Autre groupe très attendu de la soirée : ELUVETIE. Lorsque les neuf suisses montent sur le plateau, nous nous attendons à ce qu’une euphorie collective prenne le contrôle de la salle, pourtant, il n’en est rien, ou du moins pas autant que l’on pouvait l’espérer. Bien qu’assez souriants, les musiciens bougent peu et cela se marie assez mal avec le caractère dansant de leur musique. Nous pouvons peut-être mettre ça sur le dos des frères Kirder qui ont quitté le groupe il y a peu. Cependant, les balances sont bonnes, véritable réussite que de faire cohabiter neuf musiciens sur une scène. Une jolie performance musicale, mais un peu moins scénique, le groupe étant sans aucun doute plus dans son élément dans les festivals en plein air, pourtant, la demi-heure passée, le public semble conquis. Attendus au tournant, les prochains de la soirée sont PRIMORDIAL. Valeur montante du Black-métal, ces irlandais ne sont pas en terrain conquis ce soir et se doivent de mettre tout le monde d’accord. Pari tenu ! Le quinquet est littéralement déchainé et particulièrement son chanteur, véritable bête de scène, plus charismatique que tous les chanteurs de la soirée regroupés. Ce dernier harangue la foule, fait des grimaces grotesques, s’excite sur son pied de micro et ne laisse pas un temps mort lorsqu’il ne chante pas. D’ailleurs, applaudissons son chant, qui vient nous prendre littéralement aux tripes. Chant au combien singulier, puisque, pour résumer, PRIMORDIAL se rapproche musicalement de quelque chose d’assez Black-métal, mais avec un chant clair, parfois narratif, plus dans une esthétique Heavy, voir Doom. L’heure en présence de ces derniers passe très vite et difficile d’imagier, lorsque PRIMORDIAL quitte la scène, comment FINNTROLL pourrait faire mieux. Ne nous inquiétons pas, FINNTROLL n’aura pas été aussi original que PRIMORDIAL, mais sa prestation fut assez irréprochable. D’autant plus que l’enjeu est aujourd’hui de taille pour ces derniers, puisque c’est la première fois qu’ils ont l’occasion de jouer sur Paris en tête d’affiche et que c’est la première fois qu’ils se présentent dans la capitale avec ce line-up. L’actuel chanteur, a de toute évidence moins de charisme que son prédécesseur, plus proche du public, a contrario sa voix est nettement plus puissante. Nos trolls finlandais sont, comme à l’accoutumée, joyeux, gigotent dans tous les sens et font beaucoup de grimaces au public, qui, lui, pogote dans un climat euphorique. D’ailleurs FINNTROLL c’est ça avant tout : l’euphorie. Cette dernière atteint son paroxysme lorsque les classiques comme « Nattfodd » ou « Trollhammaren » sont joués. Les nouvelles chansons tiennent également leur place sur tout le set, mais on apprécie le fait que le groupe aille piocher dans toute sa discographie. Une belle performance d’un FINNTROLL qui ne semble pas affaibli par ses changements de chanteurs. Il est minuit lorsque s’achève le Heidenfest. On regrette que le concert n’ait pas eu lieu dans une salle parisienne plus grande puisqu’il fut pratiquement impossible de circuler ce soir, tant la Locomotive était bondée. Une première pour un festival de Folk-métal dans la capitale, à croire que ce style rencontre actuellement une véritable explosion. no images were found |
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