AS LIGHT DIES - Lyon
Avec : AS LIGHT DIES, HYPNOSIS, MORAY FIRTH
  Date du concert : 02-11-2008
  Lieu : Lyon's Hall - [ 69 ]
  Affluence : NC
  Contact organisateur :
 
 
 
  Chronique : 07 novembre 2008 , réalisée par Black.Roger - Photographe : Black Roger
   
Un Dimanche soir de Novembre, il pleut ... vous connaissez sûrement la suite. Devant l'entrée du Lyon's Hall, une poignée d'irréductibles métalleux attend la décision des organisateurs du concert de ce soir. L'Association Permis de Jouer palabre avec les groupes pour savoir si l'on annule ou pas la soirée, vu la très faible affluence. Les trois formations prévues sur l'affiche choisissent de jouer malgré tout et donc nous allons pouvoir apprécier leurs prestations.

MORAY FIRTH démarre son show avec l'intro samplée de son dernier album "A Paradigm Shift" et après ce calme relatif, l'orage de décibels peut éclater avec les compositions bien musclées du groupe Lyonnais. Leur death/prog se bonifie de concert en concert il me semble. Joe le chanteur/frontman s'est délesté de sa basse qu'il a confiée à un nouveau membre pour mieux vivre et nous faire vivre des titres comme "Storm Room' ou encore "Even death May Die". La prestation est au taquet donc avec une chorégraphie scénique bien démonstrative, on adhère sans problème à 100 %. Les deux six-cordistes semblent s'envoler avec des duos et duels bien sentis. La basse est bien présente accompagnant une batterie qui claque et renforce chaque titre par une très forte présence bien qu'elle ne soit jamais mise trop en avant. Tout est bien interprété ce soir, quelle classe ! Nous ne voyons pas le temps passer et sommes tout étonnés lorsque "As One", le dernier morceau vient clôturer le set.

Qualité donc au programme de cette soirée où les groupes vont rivaliser de technicité et d'originalité à l'image d' HYPNOSIS de Bayonne qui s'installe sur les planches pour nous faire goûter à leur death-métal, hybride peut-être ou encore cyber, mais bien efficace de toute façon. Devant nous 4 musiciens + une batterie programmée et des samples qui vont accompagner le tout, le décor est planté. Ce soir le combo va nous présenter en live, l'intégralité des titres de son dernier, et excellent album, "The Synthetic Light Of Hope". C'est "Wasted Land" qui ouvre le feu et quel feu ! les morceaux qui suivent sont vraiment taillés pour la scène, la prestation est très énergique et dynamique, très vivante malgré ce mal de vivre, cette noirceur sous-jacente et la mort qui plane au dessus des compositions, comme par exemple "Dead Is The Sun". Le groupe du Sud-Ouest a quand même de la "bouteille" après 15 années passées au service du métal et cela se ressent bien évidemment à travers la voix gutturale du chanteur et les incantations vocales féminines qui dérangent. Tout est bien ressenti et vécu malgré un métal de la mort toujours présent. "Blood Tears" et "Kill Me When I Dream" vont clôturer cette démonstration, certes technique mais avec un côté organique indéniable qui constitue au final une avancée bien groovy. De toute façon HYPNOSIS nous a encore une fois laissé sans voix avec sa musique torturée mais époustouflante de maturité et de sincérité.

Mais nous ne sommes pas encore au bout de nos surprises, car après le métal assez recherché des deux formations précédentes, il va falloir ouvrir grand les oreilles à l'écoute des Espagnols de AS LIGHT DIES qui s'annoncent comme étant un groupe à la musique bien barrée, expérimentale et originale. En effet ce qui est pratiqué sur scène par les Madrilènes, avec un violoniste, un chanteur principal et une charmante demoiselle venant poser ses vocaux lyriques sur quelques titres, va être un peu déroutant durant toute la durée de leur gig. Tout est bien éclectique dans leurs compositions, nous croyons écouter du dark torturé à la Dying Bride et nous passons sans transition à du black progressif à la Blut Aus Nord. La voix est déchirée, puis devient claire sur une chorégraphie théâtrale qui ne dépaillerai pas dans les œuvres d'Arcturus. Une avancée prog à la King Crimson est suivie par des envolées jazz-rock comme en pratiquait dans les années 80 Didier Lockwood. Vous voyez un peu où je veux en arriver, mais il n'est pas facile de décrire tout ce qui se passe sur scène où les musiciens vivent intensément leur délire allant jusqu'à se vautrer par terre sur fond de guitare dissonante frôlant le supportable. Les quelques personnes présentes devant l'estrade s'interrogent du regard, car nul ne sait si il doit entrer dans les sonorités proposées ou se sauver en courant. Quoiqu'il en soit le qualificatif "original" n'est en rien usurpé par les Espagnols qui nous ont bien surpris ce soir avec un show assez inattendu et extrême dans les mélanges de styles.

Je me dois de remercier encore une fois les musiciens pour leur amabilité, et les organisateurs pour leur "fair play" devant une situation bien gênante occasionnée par les conditions particulières d' organisation ce soir là.

no images were found