Le concert démarre pile à l’heure, devant une salle déjà correctement remplie, avec les Lyonnais de Silver Lining.
Sur scène, un batteur, un bassiste, un guitariste, une violoniste, un claviériste, et… quelqu’un, affublé d’une robe noire monastique, et d’un masque (païen ? de la Comedia Dell’Arte ?).
Ce quelqu’un se présente comme le conteur d’une histoire se voulant allégorique (le concert se terminera sur un « Méfiez-vous des dragons, surtout ceux qui sommeillent en vous !). Dragons, donc, et lutins, trolls, magiciens au menu. Après cette intro, le groupe entame ses titres à grandes parties instrumentales. Le niveau de jeu est bon, Silver Lining propose une musique progressive et folk comportant des passages rythmés bien appuyés par la solide frappe du batteur, que je trouve personnellement très agréables. Mais leurs morceaux, au niveau de la structure, ne me paraissent pas toujours très convaincants, certaines parties brisant les dynamiques installées de manière maladroite. Mais ne nous méprenons pas, il s’agit d’un groupe qui ne cherche absolument pas à faire du tube, mais de longues plages musicales variées, et il y arrive très bien. Le conteur, comme il s’est défini lui-même, pose ses textes parlés (essayant parfois de chanter?), par interventions sporadiques la plupart du temps. Sa voix très en nez, son accent français, ses textes anglais pas particulièrement intéressants, son jeu de scène étrange et son apparente confiance en lui ne m’ont pas convaincu, au contraire.
Groupe intéressant donc, mais a adresser à un public très ciblé, avec un frontman qui ne doit pas se mettre tout le monde dans sa poche, avec ses parti-pris particuliers.
Après les 45 minutes du concert des Lyonnais et une demi-heure de battement, viennent enfin, sous les acclamations d’une foule qui s’est encore gonflée, Pendragon.
Je dois dire que je les connaissais à peine, n'étant pas un grand fan de progressif, mais les trois premiers quarts d’heure de leur concert m'ont vraiment scotché. Morceaux impeccablement joués (j’en connaissais quelques uns quand même, dont un Eraserhead très agréable en live), musiciens à l’aise et contents d’être là, images en arrière-scène avec de belles lights pour l’ambiance, des parties savoureusement dynamiques et inventives, un son très correct… Et, chose qui ne m’était jamais arrivé avec du prog’, une sensibilité et une émotion palpable dans certains morceaux! Le leader, Nick Barrett, se charge de la transmettre notamment dans ses textes et son chant.
Le concert a continué dans un esprit « best-of » avec des morceaux extraits de tous les albums. Barrett s'est laissé aller de régulières interventions en français (il dit avoir du mal à bouger en début de concert, le groupe ayant trop apprécié la cuisine française, et raconte même qu’ "en Italie, on mange moins bien, quand même"… ) Le concert continua sans que les musiciens ne faiblissent (on change d’instrument, on remue sur les parties pêchues, on se marre…) Ici, le groupe a fêté dignement ses 30 ans. Le public était complètement acquis à la cause, si bien que Pendragon sera rappelé deux fois. Et pour finir, le sympathique Barrett termina le concert en chantant, ayant posé la guitare, le morceau « 2 A.M » dans le public. Et ça aura duré 2h40 rappels inclus ! Sans faiblir ! Bravo à Pendragon, aux organisateurs de Base production, car la soirée fut très bonne !
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