CHRONIQUES CONCERTS

C'est lors du festival "les internationales de la guitare" que se produisaient ce 17 octobre les Young Gods dans la mythique salle montpelliéraine, le rockstore. Pour beaucoup ce mythique combo Suisse est l'incarnation même du groupe inclassable, hors du temps et des modes. Avec son Rock énergique, poétique et parfois chaotique, les Young gods suscitent depuis longtemps l'engouement des amateurs de musique puissante et hypnotique… Ce soir le groupe sortira encore une fois des sentiers battus et proposera un set acoustique loin des débordements de décibels auxquels il nous avait habitués!
(preuve en est la sortie de "knock en wood", album du meilleur des suisses en acoustique, disponible chez Ipecac Records, le label de Mike Patton)
L'ambiance dans la salle est quasi religieuse lorsque le quatuor entrera en scène.
"Amateurs de la guitare, bonsoir…" C'est sur ces quelques mots (non sans une petite touche d'ironie) que Franz et sa bande débuteront un concert que beaucoup n'oublieront pas de sitôt ! Les "classiques" du groupe "our house", "gasoline man" et autre "speak low" seront revisités d'une manière bien surprenante. Les titres prennent alors une dimension non seulement plus intimiste mais l'essence poétique même du groupe s'en ressent presque plus puissante et présente dans cette ambiance feutrée. Le groupe sonne comme un rêve, la voix est toujours aussi envoutante et charismatique, les percussions dosées en finesse, les guitares superbes… bref l'esprit de la belle musique plane sur un rockstore aux anges… Les young Gods montrent qu'ils sont à la musique ce que Wim Wenders est au cinéma. L'ombre d'Alan Vega du "cultissime" projet nihiliste "suicide" rode dans les parages. Quelques intrusions bluesy du meilleur effet réchauffent les cœurs, une kyrielle de "jouets-instruments" utilisés avec ingéniosité, un son cristallin et parfait… bref, on nage en plein bonheur! De plus, l'on ressent la sincérité du groupe et le plaisir qu'il prend à jouer, comme si ces titres bénéficiaient désormais d'une nouvelle jeunesse. Ah! On pourrait dire que ces Young Gods ne sont plus si jeunes mais ce se serait une hérésie tant le spectacle présenté respire le neuf. Après presque deux heures de concert et deux rappels, le quatuor quitte la scène sourires aux lèvres. Toujours culte!