PLANE'R FEST-JOUR 2
Avec : BAKÜ, ANIMALIZE, ASHEN, HANABIE, SMASH HIT COMBO, KO KO MO, VILLAGERS OF IOANNINA CITY, ELUVEITIE, CELESTE, ROTNS, HORSKH
  Date du concert : 06-07-2024
  Lieu : Open Air - COLOMBIER-SAUGNIEU [ 69 ]
  Affluence : 5500
  Contact organisateur : https://mediatone.net/
 
 
 
  Chronique : 2024-07-10 , réalisée par Black.Roger - Photographe : Roger CHIRPAZ https://www.facebook.com/rogerchirpaz
   
Le dimanche 6 juillet 2024, la seconde journée du PLANE'R FEST s'annonce maussade niveau météo, mais les orages prévus ne sont pas encore d'actualité, malgré un ciel couvert à l'ouverture des portes à 14 heures. En tout cas, les festivaliers semblent remontés comme des coucous (suisses ou japonais, enfin les deux), puisque aujourd'hui nous accueillons sur scène notamment Heluveitie et Hanabie. Mais il faudra compter aussi avec Bakü, Animalize, Ashen, Smash Hit Combo, Ko Ko Mo, Villagers of Ioannina City, Celeste, Rise of the Northstar et Horskh, soit 11 formations de tous styles pour la journée.

Allez, dès 15 heures, on se dirige vers les crash-barrières du Terminal 2 afin d'apprécier (ou pas) ceux de Bakü, leur post-metal dérapant à l'envi sur du black metal, mais pas que. Les titres sont longs, lourds et très ambiancés. Bref, la prestation de Bakü sort des sentiers battus de par son nom de groupe et de par sa musique où l'on ressent une certaine influence de Cult of Luna. Groupe intéressant en fait, et le public a certainement apprécié leur démarche.

Changement de scène ensuite, changement de décor, changement de style avec, sur le Terminal 1, le heavy metal d'Animalize. Avec eux, nous retrouvons tous les clichés de la scène heavy des années 80 avec en filigrane des groupes qui ont marqué l'époque comme W.A.S.P, Annihilator, Tokyo Blade, ou encore Loudness et Warning. Animalize redonne donc un coup de jeune au heavy metal à la française en y ajoutant des avancées plus modernes lorgnant parfois vers un certain thrash et un certain hardcore (oui, oui !). Bien, après cette démonstration sans faute cet après-midi à Montcul, on peut dire que ces jeunes loups lyonnais en ont dans leurs « moule-burnes » et vont aller loin, il me semble !

Retour au Terminal 2 pour un certain rock-metal moderne, nerveux et coloré avec les Parisiens d'Ashen. Leur musique sort des sentiers battus du metalcore pour du « new core » si ce terme nouveau peut être avancé. C'est frais, nouveau, alternatif si vous voulez, avec des envois dynamiques. Sur scène, pas de lumières éteintes mais des envois puissants sans être dangereux, comme ils le disent ! Eh bien, nous avons aimé tout simplement leur set.

Voici maintenant les Japonaises de Hanabie qui débarquent sur la scène du Terminal 1 en virevoltant et en brandissant le drapeau bleu blanc rouge ! Yukina, Hettsu, Matsuri et Chika viennent donc en France nous offrir un certain metalcore à la japonaise, alors kon'nichiwa les filles ! Ces filles ne font pas que chanter comme leurs compatriotes de Baby Metal. Ici, ça joue, ça joue plutôt bien même, et l'alternance de chant clair, de « growls » et de voix hurlée fait la différence. Et puis, quelle dynamique sur scène, quels visuels colorés et originaux avec des shorts bloomer, des jupes en tulle, et des salopettes, etc. Des tenues qui les font sentir jeunes et girly ! Niveau ambiance devant la scène, inutile de vous faire un dessin, l'accueil est survolté pour un public qui semblait impatient et curieux à la fois. Pari gagné encore une fois pour les filles de Tokyo nourries au wasabi !

Mais, déjà durant le set d'Hanabie, il a fallu couvrir les appareils photo sous un début de pluie. Et à la fin de leur prestation, peu avant 18 heures, l'orage a éclaté soudainement et ce fut le déluge. Alors pour nos amis de Smash Hit Combo, nous sommes (les photographes) restés à l'abri, dommage !

Pour le set de Ko Ko Mo, nous avons ensuite bénéficié d'une accalmie notable et nous nous sommes rendus devant le Terminal 1 à 19 heures 10. Ko Ko Mo, c'est un groupe de hard-blues nantais composé de deux musiciens : Warren Mutton, chant/guitare, et Kevin Grosmolard à la batterie et aux chœurs. Ici, nous naviguons sur les eaux troubles de la musique des seventies marquée notamment par Led Zeppelin, un Led Zeppelin qui a fortement influencé le duo. Sur scène, ce duo sait occuper l'espace et les compositions offertes vont du delta-blues au hip-hop en passant par l’électro. Ici, pas de « copie » de Led Zep ou encore de Rory Gallagher, mais des envois originaux et aventureux qui ne renient pas en fond d'écran les « bases » des années 70 comme dit précédemment. Tout ceci se révèle très intéressant en live, bonne musique, belle présence !

Les Grecs de Villagers of Ioannina City se retrouvent à 20 heures 15 sur la seconde scène afin de nous faire goûter à leur rock/metal/stoner/folk. Cette formation fait progresser un certain stoner-rock à l'aide de dérives folkloriques en utilisant, outre les classiques guitare/basse/batterie, des instruments plus traditionnels comme la clarinette et une espèce de cornemuse locale. Leur stoner/prog bénéficie d'une certaine originalité qui amplifie leur dérive psyché sur des rythmiques tantôt lourdes, tantôt bien enlevées, à l'aide d'une forte rythmique audacieuse. Prestation intéressante donc à plus d'un titre, nous avons aimé !

C'est toujours avec un certain plaisir que nous retrouvons en live nos « petits Suisses » d'Eluveitie. Leur compromis entre le folk et le death metal mélodique fait honneur à toutes les scènes depuis leur formation en 2003, il y a 21 ans déjà ! Bien sûr, il y a eu tout au long de leur carrière de nombreux changements de line-up, mais le groupe dirigé par Chrigel Glanzmann est resté fidèle quand même à ses racines celtiques pour les inspirations. Alors, ce soir, nous naviguons avec ces musiciens dans les méandres épiques de leur folk/metal avec toujours cette émotion particulière qui nous prend à la gorge parfois. Et durant 1 heure 10 de set, nous avons voyagé au fil du temps qui passe comme un rêve inachevé ! Il était attendu et il est arrivé pour la fin, le fameux titre « Inis Mona » fut repris en chœur par un public concerné, amen !

Le moment est venu ensuite de mettre sur vos têtes des lampes frontales afin de participer à la grand-messe post/hardcore de Celeste qui se produit sur le Terminal 2 dès 22 heures 20. D'entrée de jeu, la formation nous fait plonger en apnée dans une autre dimension, celle des ténèbres lumineux (ah bon !) et ses dérapages vers un black metal noir comme de l'encre qui ne vont pas arranger les choses. Au programme, noirceur, rythmiques lancinantes nous propulsant dans notre moi intérieur à l'aide de hurlements. Nous avons donc dégusté du Celeste dans tous les sens du terme, aargh !

Le groupe parisien Rise of the North Star, qui soit disant a fait de ses influences la vie des bas-fonds de Shibuya dans le Japon des années 80, remonte encore une fois sur scène avec en fond de commerce sa musique inspirée par la culture et les mangas issus du Pays du Soleil Levant. Leur hardcore bien « groovy », bien métallisé, quelquefois influencé par le deathcore ne peut pas nous laisser indifférents, au contraire. C'est toujours bien pensé, bien millimétré, c'est toujours énergique aussi. Le groupe n’hésite pas à s'approprier le « speed » du thrash et la lourdeur massive du power qui font un malheur (bonheur ?) en live. Bref, après les avoir suivis depuis leurs débuts malgré la controverse à leur sujet, je reste persuadé que ROTNS est promis à un bel avenir encore, fan je suis !

Nous allons traiter maintenant du cas Horskh. Ces « fêlés » du « dance floor » metal nous détruisent les pupilles et les conduits auditifs (sans parler du reste) depuis maintenant une dizaine d'années. Et pour moi, c'est la première fois que je les vois en live, grave erreur, je suis impardonnable ! Leurs déviances électro/indus propices à une certaine violence incontrôlée et inquiétante, leurs rythmiques propices à la transe, tout y est ! Quel mix généreux et chaotique dans leur agressivité redoutable et dévastatrice de sons passés à la moulinette, quelle claque visuelle et auditive !

Alors, c'est fini le PLANE'R FEST 2024 ? Dire qu'il faudra attendre encore un an afin de participer à l'édition 2025. Car oui, c'est certain, ce festival ne peut que durer dans le temps ! Il ne me reste qu'à remercier ses organisateurs, tous ses bénévoles et techniciens qui se sont mis en quatre afin de nous proposer un festival pas comme les autres, nous reviendrons !