KEITH CAPUTO - Paris
Avec : KEITH CAPUTO, KRISTOV, AESTHESIA
  Date du concert : 24-09-2008
  Lieu : Scène Bastille - [ 75 ]
  Affluence : 50
  Contact organisateur :
 
 
 
  Chronique : 03 octobre 2008 , réalisée par GOHR - Photographe :
   
LIFE OF AGONY a beau être considéré comme un groupe culte, ce soir le groupe solo de son frontman, Keith Caputo, n’aura ameuté qu’une cinquantaine de personnes. En effet, avec QUEEN qui passe également sur Paris en ce mercredi 24 Septembre, la scène Bastille est bien vide et l’ambiance est d’emblée légèrement plombée.

C’est donc AESTHESIA qui doit assurer la première partie, hélas devant une sale bien vide, probablement une dizaine de personnes en comptant le barman. Après une intro samplée, grandiloquente, décalée, bref « burtonnienne », les cinq musiciens nous assènent une première chanson entre le Heavy et le Hardrock. Efficace et carré définissent parfaitement le groupe. Les accents Glam/rock se font également sentir sur les compositions suivantes, et dans l’ensemble toutes sont assez bonnes. Le guitariste de gauche a une présence scénique incontestable, ainsi que leur chanteur. Pour le reste des musiciens, ces derniers sont plus discrets et semblent presque exaspérés de l’ambiance régnant dans la salle. Cela doit être effectivement frustrant, d’autant plus que le tourneur les coupe une chanson plus tôt que prévu, c’est à peine si ces derniers ont une demi-heure la scène à leur disposition. A revoir donc dans de meilleures conditions, cela va de soit.

Après un court changement de matériel c’est au tour de KRISTOV de monter sur scène. Minimaliste et percutant, ce duo composé d’un guitariste/chanteur et d’un percussionniste nous ramène dans les années 60. Ses chansons Folk, majoritairement chantées en anglais, sont agréables et très facilement accrocheuses. La voix maîtrisée du chanteur, le jeu singulier du percussionniste (notamment la disposition de son matériel), ainsi que les interventions pleines d’humour avec le public font mouche. Les chansons plus tristes s’enchaînent avec d’autres qui le sont moins, mais dans ce son il y a toujours une certaine nostalgie assez forte au plan émotionnel. Bref, rajoutons à cela une reprise de « Stand by me » de Ben E.King, (qui ne sera pas reprise en chœur par un public dansant nu, comme l’avait suggéré le chanteur) et le tour est définitivement joué. Un groupe prometteur, pour une demi-heure bien courte face au potentiel qu’il avait à nous offrir.

Après un nouveau court changement de matériel c’est autour de KEITH CAPUTO de monter sur scène. La salle se remplit enfin, toute proportion gardée, puisque nous ne dépasserons pas les cinquante personnes. La première chanson est d’emblée convaincante, le tout est bien sonorisé et la musique de qualité. Ce qu’il y a de plus impressionnant chez Caputo, c’est surtout cette présence scénique mystique, cet air possédé, ce physique souffreteux. Sa voix colle parfaitement à ses chansons et donne un caractère très écorché à sa musique. Sa Pop ambiante véhicule une forte mélancolie et les interventions parlées au public confinent ce sentiment. Ce dernier en introduisant « Crawling » nous décrit les ruelles de New-York ne pouvant offrir que drogue et prostitution. Bref, dans le propos, nous ne sommes pas loin de quelque chose de très blues, chose qui se ressent d’ailleurs au niveau de certaines compositions. Le seul reproche que l’on puisse faire à KEITH CAPUTO est qu’il enchaîne les chansons sans trop prendre soin de l’ordre de passage, par exemple pendant plus d’une heure il a enchaîné des morceaux au tempo assez similaire, et seulement à la fin du set il y eut un changement d’ambiance, avec deux chansons acoustiques et une chanson Rock tirant sur le métal. Le set de ce point de vue aurait pu être mieux géré. En tout cas, du point de vue musical nous ne trouvons rien à reprocher à aucun musicien, particulièrement au bassiste qui lui aussi semble assez possédé par son instrument et dont le feeling est aussi singulier. Une très belle performance donc, qui nous montre que Keith Caputo est un chanteur très polyvalent, aussi performant dans le Rock/métal de LIFE OF AGONY, que dans une Pop bluesy et écorché.

En conclusion, cette soirée nous offrit trois bons groupes, malheureusement, le public ne fut pas du tout au rendez-vous d’où une certaine frustration. Il est assez incroyable de voir à quel point LIFE OF AGONY attire du monde (regardez sur Internet les vidéos du Download festival par exemple) à côté de son leader seul…

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