CHRONIQUES CONCERTS

L'association MURMURLEMENT, très active sur Montpellier nous propose ce vendredi soir une affiche plus qu'alléchante: trois groupes, trois styles qui vont prendre d'assaut la scène du Rockstore, le petit "Elysée Montmartre" héraultais.

Début des hostilités vers 19h30, l'heure de l'apéro, avec les Montpelliérains de SUPERBEATNIK. Le public est encore peu nombreux mais le groupe ne se laisse pas décourager pour autant et nous envoie comme "amuse-gueule" un Rock énergique aux accents parfois stoner voir hard-core. Pas franchement original dans leurs compositions, les zicos parviennent toutefois à donner un set efficace et sincère. Du bon gros Rock'n'roll, idéal pour débuter une bonne soirée!

Changement radical de décor et d'ambiance avec les Toulousains de MY OWN PRIVATE ALASKA.
Je m'étais rendu quelques heures auparavant sur leur page MySpace et j'avais franchement été étonné par la musique proposée. Le trio est une formation plus qu'atypique: un batteur, un pianiste et un chanteur! Surprenant me direz-vous? Leur musique l'est tout autant! M.O.P.A. est un groupe inclassable, évoluant dans un screamo nihiliste qui pourrait se rapprocher des œuvres de NEUROSIS et HELMET auxquelles on aurait ajouté une touche de musique classique contemporaine! Ces trois hommes assis (oui le chanteur ne quitte jamais son tabouret!) nous balancent en plein visage un set époustouflant et hypnotique ! D'une violence à la fois maitrisée et d'une mélancolie pesante, les titres plongent l'auditeur dans une ambiance oppressante quasi palpable. L'osmose est là, les M.O.P.A. vivent leur musique et démontrent que même sans guitare l'on peut être doté d'une animosité redoutable. Le pianiste extatique ne fait qu'un avec son clavier, le batteur n'a aucune pitié envers son instrument, quant au chanteur, celui-ci hurle désespoir et souffrance. Une démarche artistique qui pourrait en rebuter plus d'un mais si l'on adhère, ce qui est mon cas, le plaisir est immense. Procurez vous leur Ep 6 titres produit par Ross Robinson. Amen.

Direction le bar pour souffler un peu et se remettre de nos émotions en attendant l'arrivée des Américains de WILL HAVEN. L'attente fût courte et c'est avant 21h30 que le groupe monte sur les planches.
J'en attendais beaucoup de ce combo tant la presse spécialisée étrangère les porte au sommet et voit en eux l'un des grands de demain : des couvertures pour Rocksound, des kkkkk à gogo dans Kerrang magazine, meilleur espoir dans trucmuche magazine; bref, gros dossier!
Pas la peine de se faire mousser 107 ans! Les WILL HAVEN sont plutôt décevants sur scène… c'est très professionnel et ça saute dans tous les sens (un peu barjot comme les dillinger escape plan) mais on a parfois l'impression d'assister à un mauvais concert des deftones et la sauce a du mal à prendre … Les musiciens ne manquent pas de charisme mais on se demande souvent si tout ça n'est pas franchement convenu et si le groupe ne propose pas la même chose tous les soirs (?).
Le chanteur y va de son petit discours "vous êtes formidables vous les européens, vous êtes le meilleur public du monde… on vous aime…c'est génial…. Merci du fond du cœur….". On a souvent un peu de mal à le croire tout en sachant que le groupe ne jouera qu'environ 50 minutes (un peu court pour une tête d'affiche tout de même!). Le public semble partagé mais réclame tout de même un rappel. En vain! L'un des gratteux range sa guitare, remet sa montre à son poignet et repart dans la vraie vie… minimum syndical!