CHRONIQUES CONCERTS

Après un passage en première partie des TAMBOURS DU BRONX en mars 2023, SHAARGHOT est de retour au Ninkasi Kao de Lyon. À l'origine, cela devait être aussi en compagnie de PUNISH YOURSELF. Le groupe français d'indus devait à l'origine faire sa tournée d'adieu. Une bien belle affiche qui a malheureusement dû être modifiée en dernière minute. Les raisons de cette annulation sont explicitement racontées sur les réseaux du groupe. Les deux organisateurs de cette date, BASE et MEDIATONE, ont dû dans la foulée s'adapter et modifier l'affiche. C'est pourquoi nous retrouvons deux groupes, WE ARE MAGONIA et ROSENKREUZ.

Cette soirée démarre donc avec le set des DJ de WE ARE MAGONIA. C'est une bonne entrée en matière pour ceux qui aiment les grosses basses et le son qui défonce. Malgré un son résolument électronique, on retrouve quelques influences venant du metal avec des parties symphoniques. Le gros son ravit le public présent, qui se voit déjà proposer le set de CARBON KILLER. Le musicien s'accompagne de vidéos tout en balançant un son un peu différent de WE ARE MAGONIA. La présence de la guitare et les mélodies apportent une touche supplémentaire à ce set. Il y a de quoi ouvrir cette première partie de soirée sur une ambiance bien travaillée qui, malgré l'absence d'un groupe au complet, vous met dans l'ambiance.

J'avais dit à l'annonce de l'annulation de PUNISH YOURSELF que s'il devait y avoir un groupe pour les remplacer, ce serait une belle occasion de voir ROSENKREUZ sur scène. Mon vœu a été exaucé puisqu'on les retrouve ce soir. En effet, ce groupe local commence à monter en notoriété avec l'appui du label ADIPOCERE. Le style est tourné vers le metal industriel façon allemande, un peu à la RAMMSTEIN/OOMPH ! Le groupe dispose ce soir d'une demi-heure pour convaincre, et, par malchance, l'un des deux guitaristes a un problème technique qui fait qu'il ne joue que sur le début du premier morceau et les deux derniers. Cela pose certes un problème d'appréciation du spectacle, mais cela nous permet aussi de constater que même handicapé d'un guitariste, le groupe tient bien la route. Le spectacle est prometteur pour ROSENKREUZ. Peut-être deux ou trois petites choses à changer sur le show en lui-même. On a envie de les voir aller plus loin dans leur délire, mais aussi de mettre de côté ce pupitre qui gêne une partie du spectacle. À part cela, il s'agit bien d'un groupe à soutenir, car le travail est important et bien fait.

En parlant de travail, je ne pense pas qu'à l'heure actuelle, il y ait un groupe qui ait montré sa force de travail plus que SHAARGHOT. En effet, depuis le début, ce groupe a compris que pour y arriver, il fallait mettre les moyens. C'est le cas sur ses clips, sa mise en scène et son habillage scénique. Et voilà, quelques années après sa première sortie, SHAARGHOT est devenu un incontournable de la scène française. Certes le Ninkasi Kao n'est pas complètement plein, mais on sent un public conquis. D'ailleurs, on peut même parler d'un public de furieux. Les slams s'enchaînent sans interruption. Le mosh pit est déchaîné. Mais c'est logique car le groupe donne énormément sur scène. Je m'excuse d'ailleurs auprès de Clem, vers qui je n'ai pas pu m'approcher pour sortir une bonne photo, tant l'avant de la scène, tant l'ambiance était au défoulement assumé. Rien à redire sur ce spectacle impeccable. SHAARGHOT a un avenir radieux devant lui, ce que je répète à chaque fois depuis leur premier album. C'est encore confirmé ce soir, et les "shadows" confirment cet avis incontestable.

Une soirée basée sous le signe de l'électro et du metal, comme il est bon d'en retrouver. Merci à BASE et MEDIATONE pour l'accueil et l'organisation.