CHRONIQUES CONCERTS

Si vous aimez le punk, vous n'avez aucune raison valable de ne pas être à cette soirée organisée par Mediatone. En effet, LUDWIG VON 88 est plus qu'un groupe, il s'agit d'une légende du punk français des années 80. Et lorsque celui-ci vient nous rendre visite à Lyon avec TAGADA JONES, on est assuré de passer un grand moment. Deux générations se rencontrent pour une soirée qui déjà sur le papier s'annonce mémorable.

On débute ce concert avec un groupe local, LES PORCS. Cela fait quelques années que le groupes se produit. En 20 ans le groupe a sorti 3 albums. On peut les considérer comme les héritiers directs de LUDWIG VON 88 au niveau de l'ambiance et des déguisements. LES PORCS chantent la bière, les coiffeurs et les caniches. On ne va pas aller philosopher après une prestation de ce groupe mais bien reprendre la pêche. C'est léger et franchement agréable. Il ne faut pas toujours chercher le sérieux dans la musique mais même la déconnade peut être faite sérieusement. En tout cas cette entrée dans la soirée s'avère être des plus agréables et des plus réussies.

Changement d'ambiance avec TAGADA JONES. Avec plus de 25 ans d'expérience, TAGADA JONES s'est imposé comme une valeur sûre du punk rock français enragé. Même si la base punk est là, TAGADA JONES, sur album comme en concert est doté d'une énergie hors du commun. C'est un véritable typhon qui s’abat sur le Transbordeur. Et pourtant, c'est loin d'être le premier passage du groupe à Lyon depuis la sortie de son album « La Peste et le Choléra » en 2017. A peine sortis de sa tournée avec LE BAL DES ENRAGES, les membres de TAGADA JONES sont en pleine forme, prêts à en découdre pour de bon. La set-list a peu évolué depuis le passage du groupe en 2018 mais cela n'a pas vraiment d'importance. On est là pour se prendre une bonne dose de rock dans la face et ça fonctionne à merveille. On retrouve les gros titres que sont « Envers et Contre Tous », « Zéro de Conduite », « La Peste et le Choléra » et plus loin « Vendredi 13 », « Je suis Démocratie » et enfin le très puissant « Mort aux Cons ». TAGADA JONES est vraiment en forme et s'est montré franchement convaincant, une nouvelle fois ! C'est toujours aussi plaisant de se dire que le rock français ne se limite pas aux conneries qui passent à la radio et qu'il existe de véritables groupes convaincants capables de remplir des salles loins des médias de masse.

Changement d'ambiance à nouveau et retour dans le temps avec LUDWIG VON 88. C'est en 1986 que les choses ont commencé pour eux avant de s'arrêter en 1999. On ne pensait pas vraiment revoir le groupe un jour sur scène au fur et à mesure que les années passaient. Pourtant en 2016, LUDWIG VON 88 revient sur scène au Hellfest après 17 ans d'absence. Depuis le groupe s'est remis en selle et sort même un nouvel album en 2019, « 20 Chansons Optimistes Pour En Finir Avec Le Futur ». C'est donc avec un nouvel album à défendre que le groupe part à l'assaut des salles françaises. Mais rassurez-vous, pas grand chose n'a changé depuis les années 80. Les paroles sont toujours du même cru et la musique toujours aussi simple à retenir. LUDWIG VON 88 c'est un peu comme des comptines pour grands enfants qui aiment la bière et autres substances illicites. En tout cas, ça fonctionne bien sur scène. Entre les costumes et les perruques cheap sortis des placards le visuel fonctionne toujours aussi bien. Et malgré les années qui passent, les membres du groupes sont toujours en forme et actif sur scène. Cela donne un concert à l'ambiance joyeuse et légère, comme le décrit explicitement le nom de cette tournée Disco Pogo Tour.

Cette affiche aura célébré le punk français sous ses différentes formes et remis le sourire au public présent en grand nombre ce soir. En ces temps de contestation sociale, cela ne fait pas de mal à vrai dire, cela rappelle qu'il existe un mouvement musical inaltérable qui lui continue de véhiculer ses messages quelque soit le contexte et l'époque comme un phare dans la nuit. Merci encore à Mediatone pour cette soirée et évidemment pour son accueil.