CHRONIQUES CONCERTS

Avant l’été et son traditionnel vide événementiel, c’est actuellement une véritable explosion de concerts qui vient secouer Lyon ! Ce Mercredi, c’est sous l’initiative du Ninkasi Kao que se prépare une soirée à l’affiche très ouverte. L’évènement, préparé avec soin par une équipe très professionnelle met en avant un accueil chaleureux et sympathique, qui donne le ton : décontraction et amusement seront au rendez vous.


En plus, il y a une surprise…Cheerleader 69, projet parallèle de Vx, chanteur de Punish Yourself vient effectivement ouvrir la soirée. Formation au line up changeant au gré des déplacements, c’est un ambiant expérimental qui résonne, devant un public encore peu conséquent du fait du démarrage anticipé des réjouissances suite à l’intégration de ce troisième groupe. originalité et innovation sont au rendez vous, il existe différents moyens de produire des sons à partir d’une guitare et l’invité du soir au sein de Cheerleader 69 : Albéric de .Cut, se fera une joie de le démontrer. Sur des sonorités étranges se détache la voix de Vx, intrigante et captivante. La prestation est de courte durée, mais idéale pour que chacun puisse entrer en douceur dans le spectacle.


De la douceur, il y en aura un peu moins avec Tasmaniac. Les « dreadeux » dans le public sont là, et si la majorité des spectateurs sont avant tout présents pour la tête d’affiche, les régionaux ont toutefois réussi à attirer un noyau dur de fans. « La police berk, la gandja miam » les textes sont un peu éculés, les transitions entre les titres un peu longues, et l’humour d’un chanteur qui pour le coup a mangé un clown (russe) en laissera plus d’un froid. Mais il suffit d’un bon gros riff pour faire rebondir les plus jeunes du public contre les murs. Certains baillent, d’autres chahutent et bousculent les rangs, que l’on aime ou pas le style la fusion/hardcore/reaggae ici présentée a au moins le mérite de brasser les styles, et les amateurs de musique. Positive vibrations man, malgré de bonnes compos qui se distinguent du lot, la prestation s’étire, et si le bar après tout n’est pas si loin, beaucoup s’impatientent en attendant la tête d’affiche.


Et la voici. Fluorescents de la tête aux pieds, les performers de Punish Yourself débarquent. Oui, « performers » car c’est un véritable spectacle, plus qu’une simple, prestation musicale qui va être développée. Des titres electro beats au rock n roll, c’est tout le meilleur de la discographie de Punish Yourself qui y passe, avec des titres plus anciens, d’autres jamais encore joués sur scène, le groupe expérimente une nouvelle set liste et régale ses fans. Les slammers (public ou musiciens) pleuvent continuellement, aux rythmes explosifs qui dynamisent les troupes. Sur les planches, les showmen (woman en l’occurrence) maintiennent l’ambiance : grapheurs de chaque coté de la scène, danseuse pom-pom girl, jongleuse aux tiges enflammées, coup de disqueuse sur un tablier ventral métallique, mousse artificielle…tout y passe, pour le plus grand plaisir des photographes. Ça c’est un show qui transpire et qui sent bon : l’humidité, la sueur, la bière, l’essence, le métal en fusion, sans oublier les mains poisseuses de peinture fluorescente, bref, la décadence.
Pas de solos ici, pas de hautes envolées techniques, tout est direct, efficace, une véritable orgie sonore et humaine déferle, pendant que dégoulinent sur le sol les maquillages de début de set, les vocaux torturés et déliquescents dans le micro. Petit hymne clin d’œil au Rocky Horror Picture Show, il est encore temps pour un dernier titre, et la bande dessinée s’achève. Fin du spectacle, se décoller les cheveux du visage, se rhabiller, rentrer chez soi et enlever l’odeur des autres de son corps et repenser aux moments précédents comme autant d’instantanés : jouissif.