THIEFAINE 2018
Avec : Thiéfaine, the gluteens
  Date du concert : 14-11-2018
  Lieu : Halle Tony Garnier - Lyon [ 69 ]
  Affluence : 3600
  Contact organisateur :
 
 
 
  Chronique : 15 novembre 2018 , réalisée par Black.Roger - Photographe : Black.Roger http://black-roger.tumblr.com/
   
Juste avant l’entrée en scène de THIEFAINE, ce Mercredi soir 14 Novembre, je me remémorais la, première fois où je t’ai vu Hubert-Felix dans une MJC avec le groupe Machin, c’était il y a longtemps, 40 ans je crois. Alors ce soir dans l’immensité de la Halle Tony Garnier de Lyon je me sens tout petit. Tout petit, et toi si grand avec tes musiciens devant un public venu plonger en apnée dans la mer de tes compositions hors du temps et de l’espace. Ce sera donc une certaine communion avec toi, jeunes ou moins jeunes vont t’ovationner et ce sera largement mérité.

Mais avant la prestation très attendue den notre ami Franc-Comtois, un trio de rock/pop électro, THE GLUTEENS va investir la scène pour une certaine demi-heure. Une chanteuse, Pauline, un guitariste, Thomas et Victor aux machines donnent du son.
Au menu de la pop riffue, des beats dansants, le tout survolé par la voix claire et peut-être gouailleuse d’une chanteuse bien dans son rôle, influencée par une certaine Blondie. C’est frais, c’est dansant donc et ça se déguste sans problème.

Et puis, et puis, Hubert-Félix entre en scène pour un bain de foule, un bain de poésie souvent acide dans les propos, un bain de mélancolie et de mort sur des rythmiques souvent rock mais pas que. Beaucoup de musiciens aussi occupant le grand espace scénique de la halle, des musiciens souvent fidèles qui vont soutenir les dérapages décadents, dénonciateurs et parfois humoristiques, de la poésie marginale dirons-nous qui fait de Thiéfaine un compositeur/interprète souvent ignoré par les médias. Ces médias qui n’ont pu que constater que le fait de remplir les salles de concert depuis maintenant 40 années était quelque-chose d’inattendu. Mais ça, les fidèles du chanteur l’avait compris dès le départ faisant leurs des titres bien ironiques, bien écorchés, acides et caustiques bien entendu et d’une certaine manière, dénonciateurs de notre belle société en voie de disparition.
Ses textes influencés, plus par la « beat generation » que par les poètes français tels Rimbaud ou encore Baudelaire, font mouche sur des musiques rehaussant avec intelligence, mais aussi avec spontanéité, des déviances cyniques et des odes à un certain sex and rock n’roll pourquoi pas !
Ce soir nous auront droit à deux heures et demi de, concert divisés en trois parties (rappels) avec des titres extraits de la grande discographie de HFT proposé dans une certaine alternance entre les anciens et les plus récents Du coup tout démarre avec un titre du premier album intitulé « tout corps branché sur le secteur étant appelé à s’émouvoir », ce titre c’est bien sûr « 22 Mai » un titre qui a donné le ton de son engagement musical en 1978, et qui a fait des émules surtout dans le petit monde marginal de l’époque.
Alors nous entrons de plain-pied dans le monde torturé de Hubert-Félix, un monde d’écorchés souvent situé entre la vie et la mort avec aussi de l’amour, des amours décalés, mais de l’amour quand même ! S’ensuivent notamment « les dingues et les paumés », « la ruelle des morts », « septembre rose », « Lorelei sebasto cha », « je t’en remet au vent », « alligator 427 », et autres « soleil cherche futur, (set-liste complète en fin de chronique).
Moment magique donc que ce concert pas comme les autres, Thiéfaine, malgré le poids des ans et des tournées sans fin, ou autres, arrive toujours à tenir en haleine ses fidèles, mais aussi ceux qui découvrent, ceux qui conçoivent une certaine façon de vivre et de penser autrement. Hubert-Félix nous te remercions donc pour le voyage, le temps d’un concert, comme celui de ce soir à Lyon avec des paroles et des musiques qui tournent sans fin dans nos têtes.

Set-list : 22Mai, stalag-tilt, éloge de la tristesse, les dingues et les paumés, le jeu de la folie, crépuscule transfert, la ruelle des morts, la vierge au Dodge 51, septembre rose, critique du chapitre 3, Lorelei sebasto cha, exil sur planète-fantôme, affaire Rimbaud, confession d’un never been, mathématiques souterraines, un vendredi 13 à 5h, l’agence des amants de madame Mûller, je t’en remet au vent, la dèche le twist et le reste, un automne à Tanger, l’ascenseur de 22h 43, enfermé dans les cabinets (avec la fille mineure des 80 chasseurs), alligator 427, sweet amanite phalloïde queen, la maison borniol, soleil cherche futur, exercice de simple provocation avec 33 fois le mot coupable, toboggan, la fille du coupeur de joints, dernière station avant l’autoroute.

Merci à Arachnée Concerts pour l’accréditation accordée à pavillon666.