LYON METAL FEST IIIème édition - Lyon Avec : Lofofora, BLACK BOMB A, The CNK, THE OLD DEAD TREE, Eyeless, Uncolored Wishes, TROIDES PRIAMUS HECUBA, Further Dimension, Silly Twats |
|
Date du concert : 31-05-2008 | |
Lieu : Transbordeur - [ 69 ] | |
Affluence : 1000 | |
Contact organisateur : | |
Chronique : 02 juin 2008 , réalisée par S.Y.L. - Photographe : S.Y.L | |
C’est l’évènement métal de l’année, l’affiche qui vient clore traditionnellement une saison de concerts, une cuvée 2008 par ailleurs très riche, du moins en ce qui concerne la région lyonnaise. Base production met donc les petits plats dans les grands pour conclure avec brio 12 mois de chaude activité. Cette troisième édition du Lyon Métal Fest met ainsi en avant une organisation toujours bien rodée et parfaitement au point pour accueillir un évènement de cette envergure : 9 groupes jouant alternativement sur 2 scènes, voilà de quoi tirer les traits du comité d’accueil, déjà sur place depuis 8h du matin.
Les grosses têtes d’affiches aux couleurs hardcore font pourtant beaucoup parler les métalleux des jours avant le festival, et beaucoup de traditionnels habitués bouderont la salle ce soir. Bien à tort, car on a beau dire ce que l’on veut sur le style, l’aimer ou ne pas l’aimer, le public de coreux est lui, bien présent, la critique moins facile et toujours prêt à en découdre. Un seul critère demandé : recevoir du son qui claque ! La foule ne semble en tous cas pas conquise par la prestation des deux premiers groupes Silly Twats et Further Dimension, il en sera autre avec l’arrivée de Troïdes Priamaus Hecuba, Troïdes pour les intimes. Dreads en tête, c’est une prestation dynamique qui vient enflammer le Transclub, le très jeune public présent se donnant à cœur joie au rythme du gros métalcore hybride balancé par les musiciens. Les influences System of a down sont proches et si le style peut en agacer certains, les faits sont là : c’est une joyeuse pagaille qui règne dans le public ! à l’aise sur scène et aimant visiblement ça, les « reggae-métalleux » diffusent leur énergie, la soirée est ouverte. Avantage de la soirée, ceux n’aimant pas le hardcore, plutôt que de rester à râler au bar, peuvent changer de salle car juste à coté, dans la plus grande, Uncolored Wishes se met en place. Après une performance très convaincante il y a quelques mois, cette formation prometteuse se voit attendue par les amateurs. Ceux-ci sont toutefois peu nombreux, et la pièce parait alors bien vide pour recevoir les musiciens. Pour cette première grande date, le quatuor parait alors un peu perdu sur une scène qui parait s’agrandir au fil de la prestation. Résultat : l’univers original et particulier du groupe ne parvient pas à se développer. Cantonné au centre, Uncolored Wishes peine à trouver ses marques, même le chanteur, au jeu d’ordinaire plein d’emphase, semble égaré et force sa prestation. Les deux derniers titres plus énergiques n’y feront rien, les spectateurs tournent les talons et repartent en direction du prochain set. A peine le temps d’effectuer le déplacement, voilà que parviennent aux narines les premiers relents de transpiration, et aux oreilles un metalcore très agressif. Les premiers rangs ont démarré au quart de tour, et beaucoup sont à reprendre en cœur les couplets hurlés par les montpelliérains de Eyeless. La jeunesse du mosh est enragée, les premiers slammers débarquent et si les compositions à la longue, se répètent, rien de tel qu’un bon braveheart pour maintenir l’attention. Et si les sonorités produites se révèlent bien traditionnelles et l’intérêt musical au final limité ? voilà qui ne décourage en rien les amateurs, séduits par le dynamisme produit sur scène. Et pour les autre ? au pire, il est toujours possible d’aller jeter un coup d’œil à coté… Changement de registre, l’étendard est déployé : place à The Old Dead Tree. Les fans sont là, d’autres arriveront rapidement. Bien en place, le groupe pose le décor, développant une musique subtile alliant mélodies et parties plus rageuses. Et si le chanteur plaisante « c’est vrai, nous sommes le groupe le plus bourrin de la soirée » cela n’empêche pas certains de se remuer et d’organiser des petits combats d’épaules improvisés. Les vocaux, parfaitement posés mènent la danse et c’est la performance musicalement et techniquement certainement la plus captivante et réussie de la soirée qui se déroule. Un peu de finesse…c’est agréable. Petit plus avec « et voici une reprise d’un grand groupe de métal : Bjork » et le set s’achève avec sobriété. Et là, c’est le rush, course vers la première scène où The CNK est en place. La salle est pleine à craquer, le mosh pit compressé, c’est parti. Les parisiens s’appuient sur un visuel fort, look militaria, maquillage, projection d’images pour soutenir une prestation enlevée et agressive. L’hymne à la joie ouvre le bal, précédent des compositions où l’électro côtoie le wagnérien, l’indus les chœur de l’armée rouge. Le mélange détonnant s’agrémente d’accessoires : chant avec un porte voix, apparition d’un chanteur cagoulé avec un marteau, hôtesses de l’air jetant des confettis, le groupe expérimente les effets scéniques. Cependant, l’espace restreint limite les mouvements, et les musiciens, aussi bien que les spectateurs, ne peuvent donner libre court à leurs envies physiques. Le son n’est pas non plus à la hauteur de ce que l’on aurait pu attendre, et les titres phares comme « Political police » ou « get a gunn » ne possèdent pas le volume découvert sur cd, voir même, mettent plus en relief un certain aspect binaire aux percussions qui prend de l’ampleur sur la distance. A voir de préférence dans un espace plus libre, The CNK livre cependant un show qui vaut le détour, la vente de posters s’en ressentira. Au tour maintenant de Black Bomb A, attendus par une salle comble ! les fans sont hystériques, survoltés dès l’extinction des feux. Les voilà réclamant du son, ils ne seront pas déçus. Black Bomb A arrive et envoie la purée ; celle-ci est compacte et atterri directement en pleine face du public. Les photographes réfugiés derrière les barrières ne peuvent que constater l’apocalypse qui secoue le mosh. Pleuvent les slammers, les godasses, les portables...les musiciens, aux anges, encouragent les volontaires (« merci, vous assurez grave », « vous êtes de la balle») en enchaînant les titres. Les deux chanteurs et guitaristes prennent possession de l’intégralité de la scène et se démènent…chaleur, sueur et gamelles sont au rendez vous. Le circle pit ne rafraîchi pas l’atmosphère, tout le monde s’en donne cœur joie. La bien nommée formation ne fait effectivement pas dans la dentelle et parait même surprise devant une telle émeute. Pourtant, d’un point de vue extérieur à la fosse, après plus d’une heure la musicalité commence à perdre de son intérêt et malgré une reprise de Midnight Oil version bien enlevée, mieux vaut être au chaud dans la mêlée qu’assis sur les gradins pour apprécier le spectacle. Les blessés s’évacuent au fur et à mesure et le temps d’un changement de plateau sera bien nécessaire pour que tout le monde se rafraîchisse et recouvre ses esprits. Curieusement, la salle s’est vidée de plus de sa moitié avant la venue de Lofofora. Pourtant, les acharnés de la première heure sont là, mais il se fait tard, et une grande partie du jeune public s’en est retourné (bien cabossé). En habitué des planche, Lofo s’installe sur scène comme à la maison et développe sont style, une fusion qui ne retient cependant pas les plus fatigués. Le public métalleux a depuis longtemps déserté les lieux et la foule s’émiette progressivement. Et si certains sont encore tassés contre les barrières à chanter les couplets, plus demeurent sur les gradins et peu seront à se rallier à la cause des musiciens, qui tentent de calmer les quelques échauffourées naissantes. Il se fait effectivement tard et beaucoup tournent alors le dos à la fin de concert. La palme de l’ambiance revient sans discuter à tous les coreux qui auront su créer l’ambiance et malgré la volonté du festival de mélanger les styles, son impact sur le brassage de public aura été plus limité, chacun restant les uns entre les autres, ou tout simplement chez soi. Dommage, mais qui n’enlève rien à la qualité d’un festival encore de haut niveau cette année. no images were found |
|
Chroniques de concerts – details