CHRONIQUES CONCERTS

L'association Luciol, qui gère la Cave à Musique de Mâcon en Saône et Loire, nous invite en ce vendredi 30 Mai, à un concert de TREPONEM PAL, pionnier du métal-indus en France, et qui fait son "come-back" depuis peu. Une certaine curiosité mêlée d'appréhension se ressent parmi un public qui entre par petits groupes dans la cave.

Pour l'ouverture, un petit apéritif, nous est offert par les rockers locaux ATAMA. Mélange de rock et de métal US, avec de grosses guitares et une rythmique efficace, ils nous déclarent vouloir chauffer la salle. Mais au niveau du chant clair en français, c'est assez limite, dirons-nous. Pas facile de jouer ce soir dans un registre plutôt "chansons rock", devant un public qui n'attend en fait, que la tête d'affiche.

Pendant le changement de matériel, la salle se remplit bien, juste avant l'arrivée sur scène de TREPONEM PAL, qui visiblement est "attendu au tournant" par beaucoup de gens (dont je fais partie), après de longues années en "stand by". Avec les trois premiers morceaux, "Blow Me Out", "For Progress", et "Pushing You To Fear", extrait de leur excellent album (le meilleur ?), "Excess & Overdrive", le doute et l'angoisse, s'envolent. Les six musiciens de l'apocalypse urbain, nous démontrent qu'il va falloir, à nouveau, compter avec eux, retour réussi donc ! La voix de Marco Neves, leader charismatique, est toujours aussi parfaite pour les ambiances suicidaires, développées par nos musicos Parisiens. La batterie est monstrueuse, le sol en tremble encore, les guitares torturées, nous glacent le sang. Le son est un peu plus organique qu'auparavant, laissant les machines un peu en retrait, mais le rendu est toujours très puissant, et nous invite à la transe. Ce soir, leur nouvel album "Weird Machine", sera interprété quasiment en intégralité, avec de suite "Human Attack", et "Freak Machine". Le titre "Sonic Life", apporte une note bien nostalgique, car dédié à Paul Raven (RIP). Et puis, "so bad nostalgia", on remonte au créneau avec "Planet Crash", qui nous colle au plafond, avec sa rythmique d'enfer, et ses distortions indus, comme seul un groupe comme TREPONEM PAL peut en faire.

Ambiance donc, et ça continue avec "Dirty Dance", et "Hardcore Massive Soldier" qui apporte une touche un peu plus "dub-funky". Après une bonne heure de dégustation de la bande-son d'in film de fin des temps, il est temps de passer aux rappels, car il nous en faut encore, pour avoir notre dose. En plusieures fois, la bande à Marco Neves, revient nous asséner des brûlots, quatre en tout, dont "Sweet Vibes", clin d'oeil à l'album un peu "différent", que fût "Higher". Et puis le dernier titre pour ce soir sera le fameux "Excess And Overdrive", qui nous donne la "chair de poule", et vient réveiller dans notre inconscient, une période remplie de sonorités froides et jouissives en même temps. C'est fini, progressivement le bruit des machines s'estompe lentement, au même rythme que les lights, et l'on reste figés devant la scène, comme tétanisés par le set que l'on vient de recevoir à travers tout le corps, et qui nous a démontré que ce combo qui a longtemps marqué les esprits, renaît de ses cendres pour notre plus grand plaisir. Excellent, voilà le mot de la fin !