UGLY KID JOE
Avec : Stone Broken, Ugly Kid Joe
  Date du concert : 05-05-2018
  Lieu : Le Bataclan - Paris [ 75 ]
  Affluence :
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  Chronique : 09 mai 2018 , réalisée par KnFR - Photographe :
   
C’est le jeune groupe britannique « Stone Broken » formé en 2013 qui a l’honneur d’ouvrir pour le combo d’Isla Vista, l’occasion de présenter leur 2eme album « Ain’t Always Easy ». Un quatuor formé par ‘Rich Moss’ & ‘Chris Davis’ aux guitares, ‘Kiron Conroy’ à la basse, et ‘Robyn Haycock’ une jeune femme toute souriante, derrière les fûts. Ils nous délivrent un rock extrêmement efficace, dont les influences sont clairement très Nickelback-ienne.

Ils sont visiblement extrêmement content & heureux d’ouvrir pour Ugly Kid Joe ce soir, et c’est sur « Heartbeat Away » qu’ils démarrent le concert, un titre très efficace, avec un bon refrain visiblement taillé pour la scène, à coup de gros riffs, et d’une batterie particulièrement très carrée, bien appuyé par une basse bien ronflante très présente, c’est très prenant, l’air rentre facilement dans la tête, et donne envie de chanter avec eux, excellente communion avec le public.
Les 3 frontmans : Rich toujours avec sa casquette, Chris et Kiron multiplient les poses très rock’n’roll : avec pieds sur les retours, jambes bien écartées, pour le plus grand bonheur de leur auditoire, et des photographes.
Ils enchainent quasiment sur le titre « Better » issue de leur 1er album « All In time »… et on est frappé par l’étrange ressemblance avec la chanson précédente, même structure : le mid-tempo sur les couplet, et l’accélération sur les gros refrain, avec le renfort de la grosse artillerie, la frappe de Robyn (sans la bande son avec les battements de cœur) presque tout y est.
3eme titre « Stay All Night »… toujours autant d’énergie, mais même constat, c’est du déjà entendus. Dommage que ce groupe n’arrive pas à apporter une pointe d’originalité dans leurs chansons. C’est super ce qu’ils font, on passe un bon moment, mais on l’impression de toujours entendre la même chose, seules les paroles changent, pas la structure.
C’est ainsi que pendant une 30taine de minutes nous auront droit à : Heart Beat Away, Better, Stay All Night, I Believe, Doesn’t Matter, Le solo de batterie, Let Me See It All, Worth Fighting For, Not Your Enemy.

A noter que le groupe sera présent au Download Festival le Dimanche 17 Juin, sur la scène FireFly (camping site).


Le 22 Mai 93, je voyais pour la 1ere fois, "Ugly Kid Joe" en 1ere partie de "Def Leppard" sur le Adrenalize Tour au 'Velodromo Anoeta' à Donostia... 25 ans après, le 5 Mai 2018, je retrouve "Ugly Kid Joe" au Bataclan… qui fêtait donc les 25 ans de leur album « America’s Least Wanted »… qui ne se souvient pas en 1993 du passage en boucle sur MTV des clips « Everything About you », « Cat’s in the cradle » ?
Le groupe est presque composé du line-up original : ‘Whitfield Crane’ au chant, ‘Cordel Crockett’ à la basse, ‘Klaus Eichstadt’ & ‘Dave Fortman’ aux guitares, et le petit nouveau depuis 2012 ‘Zac Morris’ à la batterie.

20h45, les lumières s’éteignent, seul la mascotte en backdrop est visible grâce à la lumière noire, lui donnant un petit coté menaçant, et enfin les « sales gosses » tous en mode éternel adolescent très « Vision Street Wear » (Bermudas, Vans, Tshirt Bones pour les amateurs, connaisseurs old school du milieu Skateboard) se mettent en place tranquillement, pendant que résonne les premières notes de « My Neighbor ». Whitfield fait son apparition très décontracté (qui sera d’ailleurs le mot d’ordre de la soirée), s’amusant souvent à tourner autour du pied de son micro, dans son Tshirt Bastärd clin d’œil bien entendus à Lemmy Kilmister.

Malgré que c’était la dernière date de la tournée, la voix de Whitfield est toujours aussi superbe, donne toujours autant de frissons. Ils vont enchainer sur Madman & Jesus Rode a Harley, et Whitfield sait qu’il peux compter sur ses musikos, même 25 ans après, et un raccrochage de gants pendant une période, il y a toujours autant de complicité entre eux, Cordel dans un look très « Suicidal Tendencies » arpente la scène en long et en large faisant vrombir sa basse Yamaha aux couleurs de « Ugly Kid Joe » sur le corps, son acolyte Klaus et son étrange look écossais avec ses grosses chaussettes rouges, mettra un peu plus de temps à décrocher de l’extrême gauche de la scène, pour s’aventurer sur les planches et de prendre ses marques… d’ailleurs plus tard dans la soirée sur « Same Side » qui tournera au total jam / impro / battles, Klaus nous montrera d’autres talents, comme l’imitation d’un robot qui marche, ou un petit moonwalk…. intermède qui était assez drôle, mais également nous aurons l’occasion sur « Mr. Recordman » d’avoir Klaus au chant, pendant que Whitfield sera tranquillement assis sur un baffle Orange à boire des Coronas. C’est surtout sur cette chanson « Same Side » qui c’est un peu éternisée dans la longueur que leur coté ‘sales gosses’ étaient le plus flagrants. Comment ça on ne peux pas fumer ? … i don’t care, j’allume ma clope, et à tour de rôle, whitfield va envoyer tels un maître d’école, tous « ses cancres » faire des solos, des battles pendant que les autres étaient assis ou couchés sur l’estrade de la batterie à faire des pitreries… je crois que la palme d’or de la rigolade reviens à ‘Zac Morris’ qui a effectué un twerk en slip kangourou rouge derrière sa batterie, il fallait oser… il est comme ça ‘Zac’ pour éviter d’avoir trop chaud sur scène, il ne s’encombre pas avec les fringues, il joue carrément en slip kangourou. Comme Andy Warhol le disait, ils auront tous eu leur « 15 minutes of fame » enfin c’est une image. Même le pourtant très discret Dave aura capitulé et aura accepté d’aller faire une improvisation, difficile de rester sérieux, quand ca chahute derrière dans ton dos, mais c’était de la grande camaraderie.

Tout le long de la soirée Whitfield communiquera un maximum avec son public, autorisera une collègue photographe à monter sur scène, pour shooter depuis d’autres angles, ne verra pas d’objection à ce que le public passe beaucoup de temps à monter sur scène pour slammer, la prochaine fois je porterai un casque lourd, pour éviter les coups de pompes dans la tête, rappellera à l’ordre les gens qui passaient trop de temps à pianoter sur leur smartphone.

Bien sur nous aurons droit aux grands classiques de Ugly Kid Joe comme leur reprise très pêchue de Harry Chapin « Cat’s In The Cradle » qui sera repris en chœur par tout le Bataclan, Whitfield en profitera pour s’assoir sur le bord de la scène, pour chanter devant 3 enfants (qu’il fera ensuite monter sur scène plus tard, c’était mignon de voir ces 3 enfants vêtus de Tshirt d’AC/DC, Guns… ), ‘So Damm cool’ avec ses riffs très ‘Megadeth’ l’occasion pour Dave de faire ressortir le ‘Mustaine’ qui sommeille en lui, ou encore « Sweet Leaf » (une reprise de Black Sabbath) l’occasion de faire monter encore plus la température dans la salle… c’est bien évidemment sur « Ace Of Spades » de Motörhead magistralement interprété à la basse par un Cordel complètement déchainé, quand il n’imite pas Robert Trujillo en faisant le crapaud, qu’il va littéralement retourner le bataclan, que les corps vont voler dans tous les sens, sans parler des pogos dans le pit.

Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin, et c’est avec un pincement au cœur que l’on entendra Klaus faire résonner les premiers accords de « Everything about you » avec sa très vintage gratte jaune, qui viendra clôturer cette belle soirée, histoire de faire chanter une dernière fois à l’unisson toute la salle, que le groupe tirera sa révérence, peux être dans tous les sens du terme :-(
Pour Whitfield la boucle est bouclée.

Merci à Roger de chez Replica pour l’accréditation accordée à Pavillon666