AINSOPHAUR - Lyon
Avec : Ainsophaur + BLOOD ORANGE + CASTRATI
  Date du concert : 10-05-2008
  Lieu : Le Sonic - [ 69 ]
  Affluence : 30
  Contact organisateur : http://www.myspace.com/soniclyon
 
 
 
  Chronique : 12 mai 2008 , réalisée par S.Y.L. - Photographe : S.Y.L
   
Changement d’ambiances, changement d’atmosphères, ce soir place au gothique, au batcave et à son cortège de créatures nocturnes. Car si la part est laissée belle aux concerts métal sur l’agglomération lyonnaise, il existe bel et bien un public demandeur d’évènement au contenu plus sombre. Restons tout de même dans l’underground et le marginal : les quasi 2h de retard du concert le démontrent, et les quelques spectateurs présents prennent leur mal en patience, usant leur fessiers sur les tièdes margelles des quais entourant la péniche « Le Sonic ».

Quelques crampes plus tard, tout le monde est enfin convié à pénétrer dans cette salle chaleureuse, sur tous les sens du terme. Premiers arrivé en scène, Castrati ne met pas longtemps à faire grimper la température, et si la ventilation défaillante aide, le contenu musical y est surtout pour beaucoup. Il fait bon de constater que le groupe a bel et bien progressé, tirant profit de ses précédentes expériences scéniques. Plus à l’aise, plus sérieux, bien en place, c’est une formation volontaire qui vient défendre un univers décalé, où se mêlent batcave et punk/rock teinté de cabaret. La sacré personnalité d’un chanteur débridé mène le spectacle, et si le chant est porté très en avant, le reste de l’ensemble instrumental suit, bien calé sur les bandes pré programmées. Jeu de scène dynamique, son original, Castrati confirme ce soir tout le bien entrevu déjà lors de leurs tout premiers passages. Petit hic final : le claviériste quitte la scène avant le dernier morceau, à la stupeur générale ; espérons toutefois pouvoir retrouver cette formation très sympathique très bientôt.

Mais avant d’accueillir le groupe suivant, une pause extérieure s’impose, sous peine de suffoquer. Quelques bonnes bouffées d’air frais de la Saône plus tard, et place à Blood Orange. L’ambiance de la soirée se métamorphose progressivement, et l’univers décadent du premier groupe se voit remplacé par des sonorités plus lentes, chargées de mysticisme. Oui, car si les touches deathrock demeurent, les suisses, n’en déplaisent aux puristes du genre, s’orientent davantage vers une musicalité plus nette, où les chants (masculins ou féminin) se chargent de teintes incantatoires. Très impliqués dans leur show, les musiciens captivent l’attention des spectateurs, meublant les problèmes techniques par quelques vannes sur leur pays natal; la convivialité ce soir est de mise et l‘ambiance proche d’un concert privé entre amis. La performance s’achève sur des titres propices à l’entrée en transe, à quand l’album ? nous vous attendons.

Les douze coups de minuit retentissent, déclencheurs sur Lyon du « syndrome de cendrillon ». En gros, tout le monde vide les lieux car effectivement, ici, après cette heure, ni carrosse ni citrouille, le dernier métro passe, et l’affluence trépasse. C’est un public très réduit qui acclame la tête d’affiche : Ainsophaur, une formation déjà bien connue des scènes d’Ile de France. Le groupe se lance immédiatement dans une prestation très intimiste, leur musique et surtout leurs textes développant un univers très personnel. Romantisme noir se mélange à des sons captivants, mais voilà, dans ce chant très théâtral transparaît un aspect très vieille France (« variété », est ce abuser ? alors oui aux abus) tout de même difficile à appréhender. Le coté du chanteur qui appuie son désespoir avec force mimiques en laisse effectivement plus d'un de marbre et la lutte avec le pied de micro oriente davantage les regards (gênés) du coté du guitariste qui lui, s’est totalement détaché du monde extérieur pour faire corps avec son instrument. Les compositions intriguent et intéressent, notamment grâce à un certain coté post planant, mais au bout de quelques titres, quelques uns découragés par les vocalises, ou par la fatigue, préfèrent discrètement mettre les voiles.

Saluons alors les deux très bonnes surprises de début de soirée et sur l’accessibilité de tous les groupes ayant contribué à créer une très bonne ambiance…mais non, le « gothique » n’est pas si froid.




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