CHRONIQUES CONCERTS

Sounds Like Hell nous proposait encore dimanche dernier une affiche bien fournie qui a fait se bouger bien du monde !
En effet, le Ninkasi était bien rempli ce soir-là pour la venue de Angra et Operation: Mindcrime, qui étaient accompagnés de Halcyon Way et de Avelion en première partie.

Peu de monde a fait le déplacement en tout début de soirée afin d'accueillir Avelion qui nous présentait son premier album sorti en 2017 "Illusion Of Transparency". Le groupe italien en tournée avec Angra sur neuf dates européennes entame la soirée avec un son très mélodique, progressif teinté de djent et de quelques touches electro qui modernise le genre avec élégance.

Le public commence à se chauffer et se fait plus nombreux pour accueillir Halcyon Way. Ce groupe d'Atlanta qu'on pourrait qualifier de progressif a diverses influences allant de Megadeth à Dream Theater en passant par Testament. Le mélange est attrayant, plutôt heavy de Steve Braun s'entend répondre quelques phrases en chant saturé par le bassiste Skyler Moore.
Ce groupe de travailleurs acharnés se démènent pour nous offrir une musique accrocheuse et technique dont les rythmes sont entraînants. Chacun a du bagage et est là pour mettre en commun son savoir-faire qu'ils ont pu aiguiser en jouant aux côtés de groupes tels Sabaton, Queensrÿch, Delain ou encore Saxon.
La passion de la scène se ressent avec Halcyon Way, une bonne énergie se dégage durant leur set, entre sourires, regards complices entre eux ou avec le public. On sent une bonne alchimie.
Un thermos de thé à la main, Steve Braun, accompagné de sa bande, remercie chaleureusement le public conquis avant de laisser place à Operation: Mindcrime.

Un des deux groupes les plus attendus ce soir arrive enfin sur scène. La salle s'est remplie entre temps et tout le monde est impatient.
Operation: Mindrcime c'est:
Geoff Tate, ancien chanteur de Queensrÿche, entouré de musiciens chevronnés de différentes générations (Scott Moughton et Kieran Robertson aux guitares, Jack Ross à la basse, Josh Watts derrière les fûts et Bruno Sa, le multi instrumentiste à la guitare et au clavier), dont le groupe porte le nom de l'album à succès de Queensrÿche sorti en 1988 et qui reprend des classiques de Queensrÿche à l'occasion des trentes ans de "Operation: Mindcrime". Le décor est planté.
En guest on retrouve également la fille de Geoff Tate, Emily, qui se joindra à son père pour une chanson. Ce concert est un vrai pont entre deux époques, deux générations, qu'on ne retrouve pas forcément dans le public. Le public présents ce soir là est surtout celui de la première heure de Queensrÿche qui se réjouit de la nostalgie que lui apporte ce set "à l'ancienne". Queensrÿche est considéré comme un des groupes pionniers du métal progressif et a inspiré beaucoup de groupes par la suite qui ont su apporter de la modernité et de l'originalité au courant.
Mais il est toujours bon de revenir aux bases, et avec les fans, ça fonctionne.

En parlant de base, c'est Angra qui entre ensuite en piste pour le dernier round de ce concert.
Au micro du groupe on retrouve Fabio Lione (ancien Rhapsody) et sa voix puissante. Fabio Lione a rejoint Angra en 2012, et a déjà enregistré deux albums ("Secret Graden" en 2014 et "Omni", le petit dernier tout juste sorti en février dernier) avec le groupe. Dans cet album écrit par Rafael Bittencourt (le guitariste et dernier fondateur du groupe encore présent), Angra offre le power métal symphonique et mélodique toujours aussi épique et assumé qui le caractérise.
Le groupe se transforme lors de la première chanson en "Travelers Of Time" (tiré de ce dernier album) et emmènent avec eux leurs fans à travers leur discographie, les ramenant jusqu'en 1993 avec "Time" de l'album "Angels Cry".
Nostalgie et modernité se mêlent également dans ce set. Angra, qui a subit moult changements de line-up au cours de son existence, a accueilli un jeune batteur, Bruno Valverde en 2014, ce qui donne du peps et encore plus d'énergie aux compositions. Marcelo Barbosa à la guitare avec Rafael Bittencourt, Felipe Andreoli à la basse (qui nous donnera un bon cours de tapping, plus rare sur une basse que sur une guitare !) et Bruno Sa que l'on retrouve au clavier, sont littéralement portés par le jeune prodige qui nous offre par moments des rythmes traditionnels et endiablés.
Le show est bien ficelé, Fabio Lione se mêle pendant une partie instrumentale au public qui a voyagé entre les années 90 et 2010 ce soir.

Beaucoup de problèmes de son ont jalonné la soirée (guitares qu'on entendait pas à certains moment, pas de son sur le début de l'intervention d'Emily Tate etc) et ont pu décevoir le public, mais la soirée se termine tout de même dans la chaleur et la douceur de la nostalgie.

Merci à Sounds Like Hell, encore une soirée rondement menée !
Merci aux groupes pour le bond dans le temps et l'énergie positive qui se dégageait de la scène.
Merci au Ninkasi.