CHRONIQUES CONCERTS

Ah, Annecy, son lac ses montagnes et son Brise Glace, salle de concert de "musiques amplifiées", dixit l'association du même nom. Rendez-vous donc en cette chaude soirée du 3 Mai, dans le parking des Marquisats devant la salle et au bord de l'eau. Dans ce parking, vont se côtoyer, avant l'ouverture des portes, les touristes de la ville fleurie et les masses sombres des métalleux venus d'un peu partout dans la région, et de la Suisse voisine. Une grosse affiche métal extrême de la tournée anniversaire de VADER, nous est proposée par l'association Savoyarde FESTIMETAL, en collaboration avec le Brise Glace. Avant d'aller plus loin dans le compte-rendu de cette nuit, qui sera bien agitée, je tenais à attribuer un carton rouge aux organisateurs, peu sympathiques qui ont donné de strictes consignes à la sécurité. Notamment en ce qui concerne les photographes figurants sur la guest liste, dont je faisais partie. Ces photographes seront littéralement harcelés, pour les photos avec flash, tout au long du concert. On s'aperçoit, même au fil du temps qu' Annecy, n'est pas une ville "métal", définitivement ! Cette parenthèse refermée, revenons au concert proprement dit. L'ouverture des portes se fait à 20 heures, et tout le monde va pouvoir entrer, sauf ceux qui n'avaient pas prévu une soirée sold-out, et qui vont repartir sur Lyon, tout simplement.

Le timing est serré, et dès 20 heures 30, les Grecs d' INACTIVE MESSIAH, déboulent sur scène avec une certaine envie d'en découdre, qui transparaît dans leur attitude. Les Athéniens vont de suite tenir leur place et nous surprendre quelque peu par les titres les plus puissants et brutaux des albums "Be My Drug" et "Sinful Nation". Nous qui pensions avoir à écouter beaucoup de symphonie et de musiques aux ambiances 'Greek-Metal", c'est tout autre chose qui se passe devant nous. Et dans nos oreilles surprises, dans le bon sens du terme, coule un métal accrocheur, qui "arrache". Le sol tremble, est pendant trente minutes, nous allons être gavés de Black-Death-Metal méditerranéen. Et si quelque fois au niveau des guitares, il y a quelques approximations, la fougue et la jeunesse des musiciens rattrapent le tout. Attention la relève Hellénique est bien là.

Entre chaque groupe, pas de temps perdu, c'est du rapide et efficace, à peine le temps de se rafraîchir, que le rideau se lève sur les musiciens de DEVIAN. Les Suèdois, emmenés par Legion, frontman, et Emil, batteur, tous deux ex-MARDUK, ne vont pas contribuer à faire retomber, la mouvance de la fosse qui s'était déjà bien manifestée pendant la prestation du premier combo. Public nombreux et déchaîné ce soir donc, alors tout baigne, ambiance. DEVIAN est une machine infernale extrême, avec un mélange détonant de Death-Black, mais aussi de Heavy, et ce soir nous allons déguster dans tous les sens du terme. Les titres de l'album "Ninewinged Serpent" prennent une énorme ampleur en live. La chorégraphie des musiciens devant nos yeux, nous donne le tournis, la puissance dégagée et le professionnalisme sont indéniables. Legion, se lâche, et vient plusieurs fois se jeter dans les premiers rangs. ça slamme, ça pogote, ça bourrine, attention, chaud devant. Le set est un peu court à notre goût, mais ça pousse derrière, encore deux groupes à venir, alors à une autre fois, vite, car ce fût une bien belle surprise.

Le moment est venu maintenant d'accueillir la légende du métal sombre Grec, SEPTICFLESH. Après les avoir vu en concert, il y a cinq ans déjà, j'attendais de pied ferme leur retour sur les planches. Leur dernier et superbe album "Communion" sous le bras, comment allaient-ils le défendre, voilà la question du jour. Tout démarre bien, la puissance est au rendez-vous, les compositions interprétées ce soir, notamment "Anubis", sont bien prenantes émotionnellement parlant. Bon retour sur des morceaux de "Summérian Daemons", c'est bien agréable. Mais aujourd'hui, j’émets un peu de restrictions par rapport à leurs anciens gigs. Les climats sont difficiles à instaurer, et le visuel affiché en d'autres temps, n'est plus présent. Rassurez-vous SEPTICFLESH, est toujours solide, mais attention aux prestations live !

Tout le monde attend maintenant VADER. VADER, c'est la claque assurée depuis deux décennies. Les vétérans du death Européen sont réputés pour leurs shows "coup de poing". Tous les ingrédients pour effectuer une bonne prestation sont là : salle remplis jusqu’à la gueule, public chaud et motivé, son puissant, ça va le faire. Effectivement, dès les premiers titres, toute la fosse éclate et la noria des stages-diving commence. Nos Polonais sont arc-boutés sur leurs instruments, et Peter le frontman, n'a rien perdu de sa hargne vindicative. La machine de guerre est lancée, et ce sera du blast incessant, avec un batteur qui la joue énorme, pendant tout le gig. Les musiciens piochent allègrement dans leurs albums, tels "Revelations", "Impressions In Blood" ou encore "Reborn In Chaos". Le combo est intarissable, et ravage tout sur son passage, c'est la guerre ! Même après plus de vingt années au service du métal de la mort, la motivation est toujours présente, et ça se sent, quelle baffe ! Le combo, n'a pas épuisé ses dernières cartouches, mais nous a écrasé les tympans, et s'en va sur un dernier tir. Le rappel, bien réclamé, arrive après quelques minutes. Et ce rappel est extrait du fameux MCD "The Art Of War".Alors sur une intro de fin du monde, voici "This Is The War", le titre que beaucoup attendaient visiblement. Et dans un dernier élan, le public vient se coller et se démener une dernière fois contre la barrière, excellent !