CHRONIQUES CONCERTS

Après ACCEPT, KREATOR, VADER, ROTTING CHRIST, MOONSPELL ou encore CRADLE OF FILTH, mon début d'année ne ressemble pas vraiment à celui d'un découvreur de nouveaux talents. Mais cela n'a aucune importance dans la mesure où se rendre à des concerts pour en ramener des photos et des live reports a aussi pour but d'y trouver un certain plaisir. Et donc, c'est tout à fait naturellement que je me rends à ce concert de THERION. Cette formation suédoise a pour le moins un parcours atypique parsemé de recherches musicales qui s'éloigne des sentiers balisés. C'est aussi l'un des groupes marquants de la fin des années 90 comme l'ont pu l'être DIMMU BORGIR, IMMORTAL et bien d'autres même si THERION encore une fois n'est pas classable dans la même catégorie musicale. Et pourtant, ce sont bien les mêmes personnes que l'on croisait dans leurs concerts à l'époque. Ce nouveau passage à Lyon est donc un moyen d'aller encore une fois constater ce que la grosse bête a à nous proposer pour la soirée.

Mais avant de profiter de 1h45 de THERION, nous devons en passer par 3 groupes de première partie. C'est un véritable mini festival qui a lieu ce soir dans cette salle du Ninkasi Kao. On trouve en ouverture un groupe New-yorkais, MIDNIGHT ETERNAL. Je découvre d'ailleurs que le metal symphonique à lui aussi fini par traverser l'Atlantique pour nous revenir sous forme de groupe. C'est une surprise car je pensais que ce style de groupe appartenait plutôt à l'Europe. Mais ça, c'est quand on pense le metal avec des a priori. Les choses circulent vite avec internet et donnent des envies à certains, même en matière musicale. Ce nouveau groupe s'est donc formé en 2014 et le voici en première partie de THERION. Il y a encore un peu de travail pour arriver au niveau de la tête d'affiche mais les idées sont là. On a toutefois un peu de mal avec la production sonore des groupes de première partie qui manque quelque peu de clarté et de puissance. Cela se ressent aussi énormément sur le set de NULL POSITIV. Ce combo berlinois emmenée par la chanteuse Elli ER est loin d'être dépourvu d'intérêt mais le son lui fait quelque peu défaut. En effet, si sur album la puissance est là, en live, le son est en dessous des espérances. Cela n'empêche pas d'apprécier l'énergie qui se dégage de la prestation. Certes cela aurait pu être mieux mais il faudra s'en contenter pour ce soir. Un groupe à revoir je pense dans de meilleures conditions car le potentiel est incontestablement là. Cette affiche est incontestablement cosmopolite avec la présence des russes de IMPERIAL AGE eux aussi dans un registre incontestablement symphonique. Le metal se met encore une fois au service des mythes pour nous délivrer un mélange de style avec chœurs et riffs appuyés. Les fans de metal symphonique s'y retrouveront sans équivoque.

On attendait ce qu'allait être la suite de « Les Fleurs du Mal », l'album de reprises de THERION paru en 2012. Cet album avait marqué les esprits et pas forcément d'une manière très positive. Dommage car l'exercice avait au moins eu le mérite d'être culotté. Les groupes qui prennent des risques auront toujours mon soutien car se contenter de toujours faire la même chose de la même manière finit par être terriblement rébarbatif. Mais THERION n'avait pas dit son dernier mot et le voilà de retour 6 ans plus tard avec un véritable opéra metal ! Je pense que Christofer JOHNSSON avait envie d'une revanche et la voilà avec pas moins de 46 titres et 3 heures de musique ! Au final, ça aussi c'est culotté de sa part. Alors en concert, à quoi s'attendre avec un tel album dans les bacs ? Et bien au final, pas mal de choses en rapport avec l'album. On retrouve des titres tels que « Theme Of Antichrist » en ouverture, « Bring Her Home », « Night Reborn », et « My Voyage Carries On » pour représenter l'album. Cependant beaucoup de classiques du groupe viennent compléter la setlist. Et quand je dis classiques, je pense à de belles pièces telles que « The Blood of Kingu », « Nifelheim », « Ginnungagap », « Wine of Aluqah » et guise de conclusion de concert « The Rise of Sodom and Gomorrah » et « To Mega Therion ». Il y a là de quoi ravir les fans de la première heure du groupe. Mais il faut aussi reconnaître que la puissance des titres les plus anciens est incontestables. Et comme cette fois le son est impeccable, on se laisse tranquillement porté par ce show tout en finesse. Et c'est aussi la meilleure manière de mêler anciens et nouveaux morceaux. En effet, THERION a construit son nouvel album un peu à la manière de ses anciens. Il y a cette touche que l'on retrouve et de laquelle le groupe s'était logiquement éloigné à certains moments de sa carrière. Mais THERION est de retour et ce retour est encore une fois une belle réussite.

Merci encore une fois à SOUNDS LIKE HELL pour son travail sur cette date mais aussi pour son accueil. C'était un plateau assez chargé pour un dimanche soir mais au final ce fût un plaisir de retrouver THERION sur scène à Lyon. En espérant attendre moins de 6 ans pour un nouveau passage !