THE SEVEN GATES - Montpellier
Avec : THE SEVEN GATES + EMETIK + HELLHOUNDS
  Date du concert : 26-04-2008
  Lieu : Seccret place - [ 34 ]
  Affluence : 60
  Contact organisateur :
 
 
 
  Chronique : 03 mai 2008 , réalisée par Decembre - Photographe : M-C / Site web : www.myspace.com/themariecaroline
   
Il est une petite ville du Sud de la France où ça bouge, ça bouscule, ça pogote, ça chantonne, ça crie, ça hurle. Vous l’aurez reconnu, je parle de la fameuse ville de Montpellier. Oubliez les concerts de punk/rock qui ont pour habitude de faire trembler la cité et ses habitants effrayés … rappelez vous toujours que le métal a une bien mauvaise publicité, partout où il passe. Faites donc le deuil du centre ville. Ce samedi 26 avril, c’est bien Sherifa Luna qui aura eu le privilège ( ?) de se produire au Rockstore. Même si le métal s’est pris un sacré coup de pied au cul direction les salles de banlieue, les irréductibles sont toujours là, pour le meilleur et pour le pire, c’est à la « Secret Place » que se produiront HellHounds, Emetik et The Seven Gates.

Un des effets direct qu’aura eu la « banlieue » sur le concert est la fréquentation. A peine 60 personnes ont traîné leurs rangeos jusqu’à la Secret Place pour admirer le spectacle. HellHounds, jeune groupe thrash/death/black de Montpellier monte sur scène aux alentours de 21h30 devant une salle dissipée. Rapidement, leur mélange mi brutal mi atmosphérique a chauffé la salle. Les quelques uns accros à la nicotine ont même laissé tomber leurs filtres devant la salle pour venir voir évoluer le combo. Quatre musiciens à peine plus âgés que nous … Un batteur « Viet » au plus haut de sa forme qui martèlera ses fûts aussi bien qu’il sifflera la chansonnette dans le micro à sa portée … Première originalité puisque ce n’est que dans très peu de groupes que l’ont peut admirer une telle performance ! Certains ont essayé, en vain ; et d’autres y parviennent avec plus de … « grâce », la même grâce typique que celles d’hurlements de sangliers en rut. Un guitariste soliste, un guitariste rythmique qui assurera aussi le chant et un bassiste plus en retrait. Une jeune formation prometteuse pour ce début de soirée. C’est donc avec un certain mordant qu’ils ont su entamer le concert …

Petit changement au programme : moins d’une semaine avant le concert, Darkshine a annulé sa prestation dans d’obscures circonstances … c’est donc le groupe de deathcore Emetik qui profitera de leur place. Même si l’homogénéité de l’affiche en a pris un certain coup, c’est toujours de métal dont on parle, la fameuse vignette qu’on colle à tout ce qu’il y a de plus violent en ce bas monde. So, voyons voir ce que va nous donner Emetik. Les avignonnais entre sur scène devant une salle déjà sur le point de bouillir. Il ne leur a pas fallu de temps pour apporter au public ce qu’il attendait de leur étiquette « deathcore » : les riffs malsains typiques du death metal couplés à la brutalité facile d’accès du hardcore. Entre plans ultra rapides et breakdowns, c’est en haleine qu’Emetik nous tient durant tout son set. Une prestation ultra carré et super efficace, voici ce qui m’a vraiment étonné au vu du relatif jeune âge de la formation. Rien d’extraordinaire ici mais une bande son propice aux premiers pogos de la soirée ! Amis d’ultra violence, bonsoir !

Après deux heures de métal agressif, quoi de mieux pour finir la soirée que du death, pris dans son plus pur jus ? The Seven Gates, ce combo originaire de Maçon (proximité Lyon) avait déjà honoré les metalheads d’une tournée quelques mois auparavant … ce soir ils ont l’air décidé de nous mettre une sacrée claque, sans nous en prévenir à l’avance. Parfait pensais-je alors, le résultat sera d’autant plus percutant. A peine montés sur scène, on aura compris comment ça va sonner : un death classique à la Morbid Angel. Alors que parfois on a les oreilles qui pleurent face à des gerbis musicaux réchauffés, devant nous ce sont quatre hommes qui ont oublié d’être mauvais, pour notre plus grand plaisir. Pour parfaire l’ambiance, de la fumée est alors lâchée dans la salle. On ne voit plus très bien le bout de salle alors seulement situé à 20 mètres de là. On ne sait plus très bien si l’on a encore les pieds sur le fameux plancher des vaches ou si on est partis ailleurs. Entre un batteur ultra rapide emportant dans son flot un public hésitant entre le pogo et le furieux headbang, un guitariste soliste dont la dextérité ferait pleurer John 5 et un bassiste/chanteur au jeu impeccable et au charisme impressionnant … on ne savait plus vraiment où donner de la tête. La machine infernale des pogos se met en marche : une vingtaine d’acharnés tourbillonnent en tout sens. Les plus discrets se tiendront aux baffles toute la soirée durant, cervicales et tympans littéralement explosés. Et alors ? T’es métal ou tu l’es pas ? Alors que le show semble toucher à sa fin, le public, que dis-je, les guerriers en redemandent toujours. La bataille fait rage dans l’arène, quelques indisciplinés réussiront même à chuter sur scène. Les musiciens ne semblent pas perturbés et expriment leur joie en nous gratifiant d’une ribambelle de « hails » traditionnels. Après une heure de set, quelques bleus et 666 tours de tête, The Seven Gates quitte la scène a ayant convaincu le public.

Alors même s’il n’y avait pas 300 personnes ce soir là (regrettable au vu de la prestation de tous les groupes), le concert nous a montré, encore une fois, que l’underground n’est pas forcément composé d’ersatz de musiciens qui s’évertuent à avoir un son cradingue … Hellhounds merveilleux d’originalité en live, Emetik surprenant de cohérence et de violence et que dire alors de The Seven Gates ? Une prestation qui a tout soufflé sur son passage, hallucinant.

Encore, encore, encore !

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