MOLLY HATCHET
Avec : Dezperadoz, Molly Hatchet
  Date du concert : 21-12-2017
  Lieu : Le Trabendo - Paris [ 75 ]
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  Chronique : 27 décembre 2017 , réalisée par KnFR - Photographe :
   
Molly Hatchet & Dezperadoz ce 21 Décembre 2017… l’année scénique aurait dû finir en beauté, le Trabendo aurait pu se métamorphoser en Saloon redécoré pour l’occasion avec des drapeaux des États confédérés d'Amérique, avec ses cowboys attablés… et danseuses de cabarets avec jarretières. Bref l’Amérique profonde, le repère des sudistes, des rebels, du Général Lee.

Pourtant la fin d’après-midi avait pourtant bien commencé, je tombe sur le chanteur de Molly Hatchet « Phil McCormack » très jovial, on commence à discuter de concerts, musiques, photos, il a même essayé de me surclasser en AAA auprès du tourneur, pour venir passer du bon temps dans les loges, mais sans succès.

En général, le choix des opening-act pour les Headliners est quelque fois contesté, on se retrouve souvent avec des groupes totalement inconnus au bataillon… et parfois, ils ont beaucoup de mal à faire prendre la mayonnaise, pourtant c’est grâce à la performance du groupe « Dezperadoz », que la soirée a été sauvée, et c’est véritablement la prestation de « Dezperadoz » qui a retourné le Trabendo.

« Dezperadoz » est un groupe allemand de ‘Western-Rock’ formé en 2000 et 5 albums à son actif. Avec le charismatique ‘Alex Kraft’ au chant (un peu le sosie de ‘Billy Mc Duffy’) mais il y a en lui un également un petit coté ‘Brian Setzer’, Alex a dû beaucoup être inspiré par ses 2 artistes dans son jeu de scène, tant les gimmicks, poses étaient flagrantes. Dans un soucis de logistique ‘Jochen Rautenstrauch’ le batteur joue directement sur la batterie de ‘Molly Hatchet’, et il s’en donne à cœur joie avec la double grosse caisse. ‘Manuel Mandrysch’ à la basse (et au clavier sur ‘All the long way home’) restera lui assez statique sur la droite de la scène, et ‘Hendrik Schröder’ la 2eme guitare … est-ce un guitariste temporaire/de tournée ou le remplaçant de ‘Wolfgang Sing’ ? En tout cas ce grand blond aux cheveux longs, chapeau de cowboy en pailles et pantalon patte d'eph, était parfaitement dans le style seventies, et n’hésitera pas à grimper sur les flights-cases sur le coté gauche de la scène, pour mieux se faire voir, poser, et entendre pendant ses solos.

« Desperadoz » travaille soigneusement ses compos, avec bien souvent des introductions au dobro, banjo, ou simplement une folk sur scène (ce fut notre cas sur ‘All the long way home’ par exemple) qui apporte une belle couleur cajun, des riches sonorité, pour installer une ambiance très saloon, western, avant de rentrer violemment dans le lard avec -parfois- l’aide de sa flying V « Rebel a.k.a. General Lee » sous les roulements incessant de Jochen aux futs, pendant que Manuel fait vrombir ses puissantes lignes de bases, et Hendrik fuser ses notes.
Ce groupe soigne son image aussi bien grâce à de l’originalité sur scène, d’un fusil Winchester en guise de pied de micro, dans leur tenues vestimentaires gilets en cuir, avec les couleurs de leur groupe dans le dos, chapeau de Général des armées sudistes, bref, rien n’est laisser au hasard, ils sont 100% dans l’esprit sudiste comme ‘Lynyrd Skynyrd’, ‘Molly Hatchet’, ‘Outlaws’…
Un set de 45 minutes, qui est passé aussi vite que le temps qu’il ne faut à Lucky Luke pour dégainer. Une excellent & heureuse découverte… avant ‘la suite’ :-(

Set list : 600 Miles, Silver City Shuffle, All the Long Way home, Just Like Cowboyzz Do, Back in the Saddle, Hellbilly Square, My Old Rebel Heart, GhostRiders.


Malheureusement si je devais résumer la prestation de « Molly Hatchet » avec un titre de film, je choisirai sans hésiter « A bout de souffle » de Jean-Luc Godard…

‘Molly Hatchet’ légendaire groupe de rock sudiste des années 70 originaire de Jacksonville, avaient la particularité tout comme « Lynyrd Skynyrd » de composer des chansons pour 2 ou 3 guitares, parfois également avec des intros avec une double manche ‘Fall of the peacemakers’, les guitares ont toujours eu une place très importante dans les musiques de ‘Molly Hatchet’, Dave Hlubek, Duane Roland, et Steve Holland jusqu’en 84 se lançaient toujours en live dans des battles de guitares, des feux d’artifices de solos, une guitare qui faisait une ligne de questions, une 2eme guitare pour les réponses, pendant que la 3eme restait sur une rythmique, ou arpèges, c’était fabuleux, une musique très riche.

Mais voila 47 ans, ont considérablement changé la donne, le guitariste Dave Hlubek est malheureusement décédé en septembre 2017, le guitariste Steve Holland a quitté le groupe en 85, et Duane Roland a tiré sa révérence en 91, même si Bobby Ingram est arrivé entre temps en 85.

Donc au Trabendo, c’est un groupe re-composé qui prends possession de la salle. Phil McCormack au chant (depuis 97), John Galvin (clavier depuis 85, le membre actuellement le plus ancien), Bobby Ingram à la guitare (depuis 85), Tim Lindsey bassiste depuis 2003, et enfin Shawn Beamer batteur arrivé en 2013.
Scène on ne peux plus minimaliste : aucun backdrop, aucun drapeau confédéré sudiste, rien pour rappeler leurs origines, racines…

Le concert sera axé principalement sur l’albums mythique : Flirtin' with Disaster (1979) avec 6 chansons, et bien sur leur 1er album ‘Molly Hatchet’ (3 titres)

Ca aurait pu être une soirée d’anthologie, surtout quand on démarre en enchainant : Whikey Man, Bounty Hunter, Gator Country, One Man’s Pleasure… et Fall of the Peacemakers, seulement voila il y a un hic. Étrangement Phil McCormack n’est plus en grande forme sur scène, les yeux hagards (je ne rentrerai pas dans les détails), sa voix est parfois vacillante, très souvent à bout de souffle (ou de voix), et il a l’air de ne plus trop savoir ou se positionner sur scène, il s’éclipse beaucoup, de temps en temps fait mumuse avec le pied de son micro, manifestement il est ailleurs. Le sosie de Louis Bertignac, Mr Tim Lindsey reste cloitré sur la droite de la scène, se concentrant sur ses lignes de basses, mais ce n’est pas un frontman, par contre rien à dire sur son taff, il assure énormément et mouille sa chemise et essaye de temps en temps d’épauler, d’aider Phil au chant. John Galvin planqué derrière ses claviers est un peu le membre le plus fantomatique, de plus, ses nappes de claviers sont souvent noyés dans l’ensemble, j’ai trouvé qu’il était un poil en retrait en présence sonore, et surtout qu’étant placé à coté de l’égérie de chez l’Oréal, ce dernier le couvrait souvent… Mr Shawn Beamer (je devrai dire)… qui a expressément demandé que l’on installe un ventilateur coincé entre ses 2 grosses caisses, permettant ainsi d’avoir toujours sa chevelure blonde dans le vent… effectivement ca fait son petit effet visuel, ca fait surtout rire le public pendant 5 minutes, mais le concert entier, c’est long, car pendant 90 mn, on aura droit au l’Oreal Show, ou la danse des cheveux de Shawn Beamer, il a bien essayé de faire un solo, mais il est loin du niveau de pointure comme Glen Sobel. Il aurait été plus judicieux de faire fonctionner le ventilateur uniquement pendant son solo. Pendant tout ce temps, il reste UN musicien sur scène qui se démène comme un diable pour assurer le show… il reste UN guitariste… et oui Bobby Ingram avec sa PRS et sa Les Paul. Et malgré sa meilleure volonté, car Bobby est un talentueux guitariste, les interprétations de ‘Molly Hatchet’ ont du mal à décoller, la plupart des compos étaient prévus pour qu’il y ait un duo ou trio de guitares, qu’elles puissent dialoguer, moralité Bobby Ingram se retrouve à faire des longs monologues... la magie a complètement disparue… pour vous en convaincre, écouter sur Youtube « Fall of the peacemakers » retirez mentalement 2 guitares, dont la 12 cordes…

Et pour une personne comme moi, qui a écouté en boucle les premiers albums, ca ne tiens plus la route. Ce groupe, n’est plus ‘Molly Hatchet’, même pas son ombre, ce groupe est littéralement à bout de souffle, à moins d'embaucher un 2eme guitariste, comme leur chanson phare : ils flirtent avec le désastre…

Ce remake 2017 de ‘Molly Hatchet’ prendra fin, après les 3 indémodables titres en rappel :
It's All Over Now, Boogie No More, Flirtin' With Disaster

Set list :
Whiskey Man
Bounty Hunter
Gator Country
One Man's Pleasure
Fall of the Peacemakers
Devil's Canyon
Beatin' the Odds
Son of the South
Jukin' City
Dreams I'll Never See (reprise des The Allman Brothers)
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It's All Over Now (reprise des Valentinos)
Boogie No More
Flirtin' With Disaster


Merci à Garmonbozia pour l’accréditation accordée à Pavillon666