CHRONIQUES CONCERTS

L'heure est toujours à la célébration. W.A.S.P. le prouve encore une fois avec cette nouvelle tournée entièrement consacrée à son album « The Crimson Idol » paru en 1992. A l'origine ce disque devait être un album solo de Blackie LAWLESS mais il est finalement devenu un album à part entière de la discographie de W.A.S.P. Ce nouvel anniversaire, un quart de siècle tout de même, est donc l'occasion de retrouver ce disque joué dans son intégralité sur scène. Bien, nous nous dirigeons donc vers le Transbordeur de Lyon afin de juger tout ça sur pièce.

A l'origine ce concert devait nous présenter une première partie locale, FLAYED pour ne pas les citer, mais le management de W.A.S.P. nous en a simplement privés. En effet, pour je ne sais quelle raison évoquée, le groupe n'a pas pu se produire. Nous n'aurons donc que W.A.S.P. ce soir, seuls sur scène et sans temps additionnel. Pour les photos, guère mieux. Nous sommes bien entendus autorisés à travailler mais dans des conditions guère favorables. Interdiction d'accéder aux crash barrières, devant la scène. Nous devons donc travailler depuis le public afin de ne pas « gêner » les artistes qui se produisent sur scène. Je veux bien accepter ce genre de conditions parfois mais avec un groupe capable de remplir un stade car ce n'est pas non plus la foule des grands jours qui s'est déplacée ce soir, plutôt un public de l'arrière garde qui n'a pas très envie de se déplacer d'un pouce lorsqu'on lui passe devant avec son matériel photographique.

Bref, ça fait déjà beaucoup de petites choses négatives pour un début de soirée sans oublier un retard de 20 minutes sur le début du concert pour le groupe. W.A.S.P. arrive finalement sur scène au son de « The Titanic Overture ». La vidéo tient par ailleurs une place importante sur ce show. En effet « The Crimson Idol » s'accompagne d'un film illustrant le concept de l'album. Il s'agit de l'histoire d'un jeune homme Jonathan qui perd son frère Michael renversé par un chauffard. Jonathan, le vilain petit canard de la famille quitte alors le domicile parental pour rejoindre la rue, l'alcool, les filles et la drogue. Il tombe sur un magasin de guitare et rêve alors de devenir une rock star. Ne pouvant se réconcilier avec ses parents il décide finalement de se suicider avec les cordes de sa guitare après un concert. C'est donc avec ce fond vidéo que défilent les 10 titres de l'album. On déroule tranquillement le concept. L'avantage est sans aucun doute une ambiance particulière mais l'inconvénient est de prendre une sacré distance entre le public et le groupe. En effet, Blackie LAWLESS est pour le moins effacé, jouant dos au public lorsqu'il ne chante pas et loin de toute forme de communication. Heureusement le bassiste et le guitariste rattrapent le coup par leur forte présence. Sinon côté musique tout roule à la perfection. L'interprétation est excellente. Même la voix de Blackie ne semble pas avoir souffert des outrages du temps, même à 60 ans passés. Nous avons droit en rappel à une série de titres issus du glorieux passé de W.A.S.P. Dont les fameux « L.O.V.E. Machine », « Wild Child », « Golgotha » et pour conclure « I Wanna Be Somebody ».

Avis plus que mitigé pour ma part sur ce concert. En aucun cas je ne mettrai en cause l'organisation et le travail excellent que fait MEDIATONE, jamais au grand jamais ! Par contre, j'aurais à redire sur l'attitude un peu trop rock star du groupe qui refuse les premières parties et maltraite les personnes passionnées qui sont là aussi bénévolement pour leur assurer une promotion gratuite sur les réseaux sociaux, les sites internet et qui négligent l'importance de ceux qui comme Pavillon 666 ont le pouvoir de la parole. Le show était certes professionnel mais d'une froideur assez peu banale. Je remercie l'organisation de m'avoir permis d'assister à ce show car c'était aussi une revanche sur le concert, pourtant complet depuis des mois, annulé en dernière minute en 2010.