MAYHEM
Avec : KHAOS DEI, DRAGGED INTO SUNLIGHT, MAYHEM
  Date du concert : 03-04-2017
  Lieu : L'Empreinte - Savigny le Temple [ 75 ]
  Affluence : NC
  Contact organisateur : https://www.facebook.com/lempreinte77/?fref=ts
 
 
 
  Chronique : 15 avril 2017 , réalisée par Maulny77 - Photographe : Phil (Maulny77) https://www.facebook.com/phil.metallik/?ref=hl
   
Les fidèles patientent avec sagesse malgré la déconvenue qu'ils connaissent. En effet, le tour bus des Norvégiens n'est pas au rendez vous lorsque les portes de la salle ouvrent. Ce dernier arrive peu de temps avant l'heure prévue de la prière messe. C'est donc avec 45 minutes de retard que le premier autel est dressé, le maitre des hostilités est Khaos Dei. Avec deux albums en offrande, les français distillent en guise de chapelets des morceaux puissants teintés de black. Ayant peu d'espace pour se mouvoir, les musiciens s'attellent à une prestation scénique animée de part et d'autre de la batterie. L'atmosphère est lourde, imposante et énergique conduite par des titres dégageant une odeur de souffre. Loin des racines, les compositions sonnent de manière contemporaine, ne se limitant pas qu'à une épaisse noirceur. Khaos Dei a assuré sa tâche d'ouvreur et a permis à l'assistance d'entrer dans le vif du sujet sans perdre de temps, en oubliant cette longue attente.

Dans un contexte particulier et mystique, Dragged Into Sunlight évolue dans une ambiance conceptuelle qui consiste à s'exprimer de dos sous des atmosphères lumineuses sombres. L'ensemble demande une attention soutenue pour pouvoir adhérer pleinement aux propos des musiciens. Le set consiste à une déferlante des sonorités torturées teintées de black death et de doom profond, épaulé de lights assortis aux thèmes développés. Difficilement captivant, les anglais font retomber le soufflé fort bien engagé par Khaos Dei.

Les norvégiens n'ont pas besoin de longs discours pour rétablir l'ambiance, dès les premières sonorités, l'assistance est en mesure de communier avec les prêtres noirs. Depuis trois décennies et cinq albums, Mayhem a réussi malgré une histoire riche en déboires à devenir un groupe culte, une référence en matière de black scandinave, en matière de BLACK METAL. Cette nouvelle tournée permet de célébrer les vingt ans du premier opus du groupe, soit "De Mysteriis Dom Sathanas". Les maîtres de cérémonie, vont donc investir les lieux dans leurs tenues de parade, soit en robes de bure noires et grimés pour Attila (chant) et Ghul (guitare) et dans une atmosphère peu festive. Pourtant la fête est bien présente sur scène, malgré les difficultés à distinguer les musiciens, ceux ci évoluent avec maitrise et précision durant ce set de faible distance. Il ne s'agit pas d'une course de fond, puisant sur les ressources des acteurs, mais d'un sprint final tout au long de la durée du set. Certains peuvent exprimer une certaine frustration par cet aspect, mais ne boudons pas notre plaisir tant le spectacle est riche et intense, tant les membres du groupe s'investissent sur les planches. Aucun ne connait l'économie, la formation propose de parcourir la globalité de l'album avec tonicité et agitation adaptée aux rythmes développés. Attila, en frontman expérimenté, sait s'imposer et mettre les fidèles à sa merci. Sa prestation est excellente, jouant avec les ambiances musicales, variant ses tenues au fur et à mesure du show. Certes, le vocaliste n'est pas très bavard mais son attitude suffit aux propos limités. Ses compères ne manquent pas d'énergies et savent tout autant s'imposer sur scène. Le charisme de chaque musicien est présent.

Bien que le temps ait été restreint, un set moins concis serait peut être devenu ennuyeux. Mayhem a malgré tout su imposer sa musique et son attitude scénique. Les norvégiens, pionniers du genre, confirment qu'ils résident comme une formation culte et légendaire dans le domaine du black metal. Saluons et remercions, L'Empreinte, Garmonbozia et A Jeter Prom pour cette soirée spirituelle...