CHRONIQUES CONCERTS

MAYHEM est plutôt rare dans la région lyonnaise. Cela faisait depuis 2007 que nous ne les avions pas vus dans le coin. Et si à cela vous ajoutez le fait que le groupe joue actuellement sur scène l'intégralité de son album « De Mysteriis Dom Sathanas », il n'y a rien de surprenant au fait que le concert de ce soir affiche complet. En effet, cet album mythique du black metal est ressorti il y a peu dans une version live alors quoi de mieux pour profiter de l’événement que d'aller voir le groupe le jouer directement sous nos yeux.

Première surprise de la soirée, indépendamment de la volonté de l'organisation, KHAOS-DEI est annulé. Pour je ne sais quelle raison le groupe n'est plus sur la tournée alors il nous faut patienter une heure de plus avant que le CCO ne se mettent à résonner. C'est donc vers les alentours de 20h30 que DRAGGED INTO SUNLIGHT nous lance un introduction bruitiste au possible. Le groupe se lance finalement dans un set black metal aux accents très prononcés. Ici par de corpse paint et pas de grandes mises en scènes non plus. Un immense chandelier occupe le centre de la scène. Entre la fumée, les deux lumières rouges et le stroboscope, pas évident de voir grand chose sur cette scène. Mais DRAGGED INTO SUNLIGHT en a fait le choix puisque c'est aussi dos au public que le groupe se produit. C'est un choix risqué mais c'est aussi un concept que l'anonymat. Tout est fait pour brouiller les pistes. La sauce prend chez certains, moins chez d'autres si on en juge par le nombre de personnes à l'extérieur de la salle. Il faut dire que le son n'est pas non plus des plus exceptionnels et la performance scénique assez minimaliste.

Cela fait plus de 30 ans que MAYHEM est là et qu'il distille sa musique dans le monde du metal. Entre underground et mythe, MAYHEM a choisi sa place. Le groupe n'a pas eu à sortir un nombre incroyable d'albums pour asseoir sa popularité. Certes certains événements du passé ont maqué l'histoire du groupe, et pas pour de bonnes raisons. Cela a tout de même profiteé à sa mythologie. Après un grand retour sur le devant de la scène dans les années 2000 avec le formidable « A Grand Declaration Of War », MAYHEM est revenu progressivement aux racines du black metal avec des albums tels que « Ordo Ad Chao » en 2007 et « Esoteric Warfare » en 2014. 2016 est définitivement le retour aux sources avec la sortie de « De Mysteriis Dom Sathanas Alive », 22 ans après la sortie de l'album originel. Ce soir nous assistons donc à l'interprétation complète de ce disque, rien de moins, rien de plus. L'ambiance est posée avec « Funeral Fog ». Pas la peine de chercher de la lumière, il n'y en aura pas beaucoup ce soir, mais par contre, on ne manquera pas de fumée. Dommage qu'on ne puisse pas distinguer un peu plus les musiciens car certains comme Ghul et bien sûr Attila sont maquillés. Pour le reste des tenues, c'est affublés de robes de bure que les musiciens se présentent à nous sur scène. Depuis quelques temps, MAYHEM est revenu à une formule avec deux guitaristes. C'est arrivé quelque temps après le départ de Blasphemer et finalement c'est une formule qui fonctionne très bien. En effet, les deux guitares permettent de rendre l'interprétation des titres très fidèles à l'enregistrement. Le son est là lui aussi. Il n'y a rien à dire ces huit morceaux joués en live sont impeccablement retranscrits par rapports aux originaux. Il ne nous reste plus qu'à apprécier la musique et le spectacle. Attila CSIHAR est un sacré frontman, il n'y a rien à redire à ce niveau. Les costumes aident forcément l'homme à dégager un truc vraiment fort même il n'a pas vraiment besoin de ça. Le charisme semble inné chez lui et cela n'a rien de surprenant de le retrouver en tête d'un groupe tel que celui-ci. Mais n'oublions pas non plus Necrobutcher à la basse qui est le seul membre à avoir connu les tout débuts du groupe. Il a certes quitté MAYHEM en 1991 mais est revenu en 1995 pour sa reformation. Lui non plus ne manque pas de charisme et d'énergie. Malgré le temps qui passe, sa présence est toujours aussi remarquable.

Malgré un set court et quelque peu frustrant MAYHEM a tout de même su s'imposer comme un grand groupe. Le temps semble n'avoir aucune emprise sur eux. Il faut dire que le style est à part et qu'il le sera toujours. Il s'agit des pionniers du genre et forcément ça contribue à la légende. Encore merci à SOUNDS LIKE HELL pour son organisation et son accueil ! Merci aussi pour la variété des productions.