CHRONIQUES CONCERTS

Quoi de mieux pour fêter l'arrivée imminente du printemps qu'un bon vieux concert de rock ? Rendez-vous donc au Fil de Saint-Étienne pour retrouver l'un des groupes de punk les plus déjanté de l'hexagone, LES WAMPAS. Aucune intention donc de passer à côté d'une telle tête d'affiche même si le compteur du Fil était malheureusement loin de s'emballer. Communication insuffisante ou public peu réactif ? Allez savoir, il y en a toujours qui ne savent pas ce qu'ils ratent !

On attaque cette soirée avec le duo de BOTTLE NEXT. Lorsque l'on regarde sur le papier, il s'agit du duo d'un batteur et d'un guitariste. On se dit que l'on va sûrement avoir droit à un truc folk/pop avec de jolies mélodies acoustiques et un chant bien sympa quoiqu'un peu mielleux. Et ben pas du tout ! C'est même tout le contraire ! OK, il y a bien une guitare acoustique mais jouée de manière à faire pâlir d'envie les fans de Tom MORELLO qui depuis des années s'acharnent sur les riffs de RAGE AGAINST THE MACHINE. Et niveau batterie, c'est du côté du metal qu'il faut aller chercher. Oui, une double pédale peut très bien se marier à des riffs joués acoustique. Tout cela est franchement surprenant et d'une originalité singulière. C'est sincèrement du plus grand intérêt et rien de surprenant à ce que le groupe ouvre pour des groupes tels que MASS HYSTERIA, LOFOFORA et LES WAMPAS. Il y a là un potentiel et un talent immense à ne rater sous aucun prétexte.

Doit on présenter un groupe qui ne lâche rien depuis 1983 ? Ce groupe fait partie des références du punk rock à la française depuis au moins deux générations et ne s'est jamais laissé avoir par les aspects commerciaux de la musique. Le groupe a certes envahit les ondes radios et télévisuelles avec le tube « Manu Chao » mais a tout de suite su reprendre sa place underground en sortant la chanson « Chirac en Prison ». La polémique et la controverse ont été de taille surtout pour les bien pensants parce que lorsqu'on y regarde de près, avaient ils vraiment tort ? Bon, on ne va pas polémiquer à nouveau mais avouez tout de même que certaines histoires ont quand même tendance à se répéter au sein de notre appareil politique. Heureusement qu'il existe des artistes pour nous permettre de lâcher un peu la pression de temps en temps. Et c'est bien ce qu'il s'est passé encore une fois ce soir avec ce concert. LES WAMPAS, c'est l'art de foutre le bordel dans une salle de concert en un rien de temps. On peut compter sur son leader charismatique pour ça. Du haut de ses 55 ans, ce retraité de la RATP a gardé une pêche d'enfer. On le voit sauter et courir dans tous les sens sur cette scène du Fil. Si d'autres des années 80 ont fini par jeter l'éponge, LES WAMPAS sont toujours là avec cette incommensurable énergie. Certes, il y a un peu de sang neuf avec le jeune guitariste
Effello, que l'on pourrait prendre pour le fils de Didier et dont il n'est rien. Mais tout de même, ce concert déborde d'énergie. Avec des titres très courts, on n'en compte pas moins de 25 joués ce soir, le groupe ne lâche rien et enchaîne avec méthode. On peut citer quelques « Les ravers de Spezet », « C'est l'amour », « Yeah Yeah », « Patricia », « Rimini », « Comme un Punk en Hiver », « Ce Soir C'est Noël », « For The Rock », « Manu Chao », « Petite Fille » et pour conclure « Oï »...

Coup de cœur pour cette soirée électrisante ! Oui, le rock ça fait du bien même quand les musiciens ne sont pas les meilleurs du monde. Il faut savoir prendre la bonne énergie là où elle se trouve et LES WAMPAS en ont des tonnes à vous offrir alors pourquoi s'en priver ! Merci encore au Fil pour son accueil !