CHRONIQUES CONCERTS

Ce soir, nous sommes bien loin de l’univers métal. En effet, à la scène Bastille, les styles seront beaucoup plus Rock et posés, avec les français peu connus de NUIT BLANCHE, QOOHL et DOUNE.

« Peux connus », ne rime pas nécessairement avec « jeunes », comme le montre, dès leur montée sur scène NUIT BLANCHE, puisque la moyenne d’age doit frôler la cinquantaine. Quoiqu’il en soit, les messieurs sont performants. Leur musique est assez difficile à qualifier, puisque NUIT BLANCHE n’opère pas dans un seul genre, mais alterne les registres selon les morceaux. Néanmoins, que ce soit Blues, Hard ou Funk les compositions du groupe sont percutantes, car mélodiques et accrocheuses. La voix chaude du chanteur (par ailleurs claviériste) colle parfaitement à chaque dimension, et les solos, qu’ils soient de guitare ou de basse, font mouche car bons techniquement et émotionnellement. Un problème reste tout de même, à savoir une certaine immobilité des musiciens qui est parfois contreproductive, et cela particulièrement en ce qui concerne le guitariste. Le bassiste et le chanteur semblaient tout deux plus à l’aise, mais durent attendre un ou deux morceaux avant d’être totalement dans le bain. Dans l’ensemble un groupe plus que bon, qui gagnerait à gagner en personnalité même si tous les titres sont des compositions originales.

Après quinze minutes de réglages, vient le second groupe de la soirée, à savoir QOOHL, qui est composé, pour le coup, de musiciens nettement plus jeunes. Principalement orienté Pop-rock, ce groupe possède pas mal de qualités. A commencer par son humour et le côté très décalé et parodique, ce qui se ressent, autant au niveau de la présence scénique, que des textes, par moments à la limite de l’absurde. Musicalement, les efforts sont à souligner, puisque le groupe cherche à orienter sa musique dans des horizons divers comme le montre les deux musiciens invités, à savoir un violoncelliste et une percussionniste. Pourtant, il arrive que le tout ne soit pas toujours hyper carré, notamment le premier morceau qui est assez mal passé . Malgré cela les musiciens de QOOHL ne sont pas mauvais, ils doivent seulement gagner un peu en précision, et peut-être penser à développer leur jeu, je pense particulièrement au guitariste, dont les solos se ressemblent beaucoup les uns les autres. Un groupe sympathique, qui à l’inverse de NUIT BLANCHE, a une vraie personnalité, mais qui a encore du travail au niveau de la technique.

Le troisième et dernier groupe de la soirée s’appel DOUNE. Ces derniers jouent une musique assez spéciale et intéressante, tentant de faire tenir des dualités, entre la Pop et l’industriel, et entre l’acoustique et le synthétique. Les samples sont bien utilisés, permettant ainsi, de donner une couleur différente à ce qui aurait pu être de la simple Pop à chant féminin. La qualité du groupe repose essentiellement sur la chanteuse, le charisme n’est pas exceptionnel, mais la performance vocale est remarquable. On apprécie également la présence d’une réelle flûte traversière sur certaines chansons qui apporte une petite saveur « seventies ». Malgré tout cela, les chansons se ressemblent un peu trop les unes les autres, et le tout est mené d’un ton monocorde, tant et si bien que DOUNE, lasse plus vite que les deux premiers groupes, bien qu’il ait une personnalité réelle et qu’il soit parfaitement carré, quel paradoxe !

Bref ce concert fut agréable, les groupes assez bons, malgré le fait que tous aient des choses à corriger nécessairement. Des groupes à suivre attentivement, particulièrement en ce qui concerne QOOHL.