CHRONIQUES CONCERTS

L'Empreinte nous accueille en version club, afin de faire honneur à l'univers Post-Rock, avec deux formations pratiquant ce domaine musical restant malgré tout éloignées.
Ayant chacune plusieurs sorties audio à leurs actifs, les seine et marnais de Noise Above The Ocean (NATO) évoluent dans des atmosphères et sonorités orientées vers des thèmes ambiants et brutaux. Sans concessions, sans compromis le projet solo du vocaliste et multi-instrumentiste Aurélien LEBOT se veut sans limite. Le quatuor est en mesure d'opposer des séquences planantes contre des rythmes et guitares incisives ou psychédéliques dans le même morceau. Le frontman, légèrement réservé lors de ses interventions avec le public, inhibe sa timidité lors de ses parties vocales et dans son attitude scénique reflétant l'énergie dissipée par son chant. Ce dernier se démène sans retenu, sans économies en harmonie avec le mouvement musical. Ses compères sont plus statiques mais ne dénaturent pas l'ambiance, ils tiennent le cap mené par Aurélien avec aisance et assurance. Une découverte intéressante...

La deuxième partie de soirée est conduite par Totorro. Le quatuor délivre un Post-Rock à multi influences. Les musiciens propose des titres alembiqués et difficiles d'accès par leurs complexités. Le groupe mélange des groove pesant proche des rythmiques thrash avec des thèmes orientés funk. Les morceaux touchent au jazz fusion, à la soul, au rock experimental, au metal... A l'écoute d'un morceau, l'auditeur a parcouru l'encyclopédie du monde musical. Il est difficile de classer ces morceaux exclusivement instrumentaux tant ils connaissent de variations et d'orientations. Au niveau prestation, les musiciens prennent plaisir à être sur scène et le communiquent. Ils évoluent selon les rythmiques engagées de manière posée à des headbanging et danses agitées. Ce set préparé semble très naturel et peu calculé. Tout est possible, rien n'est interdit comme faire monter sur scène un membre de l'assistance. Tout est fun, tout est plaisir malgré les mélanges techniques distillés. Bien que ce métissage et le format sans voix soient périlleux, Totorro fait voyager le public et l'emmène dans son délire par une musique évolutive.
Une seconde découverte qui demande d'être revue sur un espace plus spacieux.

Dans une ambiance plus cosy que la grande scène, la salle a proposé une soirée favorisant la proximité, la complicité. Ces éléments ont pu être livré par deux groupes ayant l'envie de partager et par un public participatif venu pour passer un moment agréable.