LOUDBLAST
Avec : Loudblast, psygnosis
  Date du concert : 20-01-2017
  Lieu : Cave à musique - Mâcon [ 71 ]
  Affluence : 270
  Contact organisateur : https://www.cavazik.org/
 
 
 
  Chronique : 26 janvier 2017 , réalisée par Der.Lehrer - Photographe : Didier http
   
C'est bien entendu à la Cave à Musique de Mâcon , haut lieu des Musiques Actuelles , du rock metal entre autres , en Bourgogne méridionale , qu'il revient d'accueillir le premier concert de l'année 2017 consacré au death / thrash, avec LOUDBLAST d'une part, et à un style moins aisé à définir, PSYGNOSIS d'autre part. Quoi de commun, me direz-vous, entre les Nordistes, pionniers dans leur genre, et les Mâconnais qui jouent à domicile, si ce n'est une relation de sympathie entre les artistes ? Quoi qu'il en soit, ce sont plus de 250 fans ou simples curieux qui viendront se réchauffer en ce 20 janvier sous les voûtes de la Cave.

Dès 21 heures, la scène s'animera avec, en arrière-plan, un décor sobre mais recherché, sous les premières notes des guitares et d'un instrument assez inattendu : le violoncelle. Ce sera donc la première fois que j'assisterai à un concert de PSYGNOSIS avec leur nouveau concept : absence de batterie, cela on le savait depuis la formation du groupe en 2011, mais aussi absence de chanteur. Raphaël, violoncelliste talentueux, a rejoint les guitaristes Anthony et Rémi et Jérémy, le bassiste. Ce quatuor ne tardera pas à instaurer une ambiance particulière dans la salle, en pratiquant un metal expérimental, atmosphérique, progressif, peut-être, instrumental à l'évidence, en tout cas une musique « libre » qui sort des sentiers battus, en déroutant plus d'un parmi les spectateurs qui, pour la plupart, semblent adhérer à cette démarche pour le moins originale.
Un son lourd et puissant, harmonieux à la perfection, un ensemble parfaitement maîtrisé, agrémenté de « virgules », sortes de respirations, ou à l'inverse d'emballements sonores, une esthétique des gestes et des mouvements scéniques, par exemple lorsque les guitaristes et le bassiste brandissent leurs instruments dans une sorte d'emballement, tous ces éléments – et d'autres- assurent l'identité du nouveau PSYGNOSIS.
Le spectacle grandiose, ésotérique par certains côtés, durera 55 minutes. Les musiciens le savent , soit on est acquis à 100 % à leur cause, soit on ne l'est pas. Impossible d'être indifférent à la musique de PSYGNOSIS. Certains, dans le public, évoquent APOCALYPTICA, d'autres citent HYPNOSE. Pourquoi pas ? Personnellement, je me souviens notamment de l'époque d' »Antisublime » avec le jeune chanteur Yohan Oscar et même d'un concert avec Renato (God Damn, Flayed) au micro.
Bref, la formation d'aujourd'hui apporte la preuve, grâce à la présence du violoncelle qui facilite l'accès aux ambiances ésotériques, qu'il n'y a pas d'antinomie entre metal extrême et metal atmosphérique.
Le groupe PSYGNOSIS mérite d'être écouté et regardé, il est tout, sauf classique.
On peut prétendre que les séquences enregistrées (voix et martèlements) ajoutent une dimension de mystère à l'édifice sonore, il y a un esprit PSYGNOSIS.

Une demi-heure pour le changement de plateau, et il est 22 heures 30 lorsque les Lillois de LOUDBLAST, groupe tant attendu par les amateurs de thrash – death, les adeptes du metal « bourrin », mais haut de gamme, investissent une scène qu'ils connaissent déjà bien pour s'y être produits plus d'une fois. Ils font ce soir étape à Mâcon dans le cadre de leur « Dementia Tour ». Des « amis éternels », membres de BENIGHTED et NO RETURN sont dans la salle, Stéphane Buriez, le frontman de LOUDBLAST, ne manquera pas de les saluer publiquement.
Aux premiers coups de baguette du batteur inamovible, Hervé Coquerel, et aux premiers riffs des guitares de Drakhian et Stéphane, une douzaine de fans, jeunes et moins jeunes, se lancent dans un pogo qui durera jusqu'à la fin du set, de même que les slams qui se succéderont. Les costauds des premiers rangs sont venus dans ce but, et ils ne seront pas déçus. Le charisme de Stéphane Buriez n'est pas étranger à l'enthousiasme qui envahit la salle jusqu'au bar. Une brève pause lui permet de présenter Frédéric Leclercq, le bassiste émérite de cette tournée, chaleureusement applaudi. Puis le micro du chanteur est confié pour un instant à Will, figure familière de la sphère metal régionale.
Le set que nous offre LOUDBLAST ce soir à Mâcon comprend une quinzaine de titres et recouvre l'ensemble de la discographie du groupe (voir plus bas la photo de la set-list). On reprend notamment quelques morceaux des premières années. N'oublions pas que le groupe a été formé en 1985 (Stéphane avait à peine 18 ans) et qu'après une interruption de trois ans, il se reformera en 2002 et sera un phare sur la scène metal française. A leur actif on notera leur participation à de nombreux festivals français et européens où ils côtoieront des groupes mythiques internationaux. Je me souviens en particulier de leur show de juillet 2011 au Sonisphère d'Amnéville (57), aux côtés du prestigieux BIG 4. Par ailleurs leur production est abondante et variée.
Et ce soir à Mâcon, LOUDBLAST aura offert 90 minutes de bonheur à des gens passionnés et à quelques autres pour qui ce fut une découverte. Pas de rappel, mais une chaleureuse ovation !

Ce sont des concerts comme celui que nous venons de vivre qui rapprochent les gens, les générations, au-delà des différences de styles. Ce fut comme toujours (ou presque) le cas à la Cave à Musique de Mâcon, ville-carrefour, véritable trait d'union culturel entre les régions Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes. Un grand merci à tous ceux qui ont oeuvré pour que cette soirée soit un succès à tous égards, La Cave, le public, les artistes.