CHRONIQUES CONCERTS

Brouillard, bruine, vent frigorifique, toutes les conditions sont réunies, en ce 10 novembre 2016 pour pénétrer l'antre des ténèbres que deviendra la Kultufabrik dans les minutes suivant l’ouverture des portes.

Devant un public encore clairsemé, SCHAMMASCH ouvre les hostilités dans une ambiance des plus maléfiques… Epaisse fumée, éclairage d’un rouge intense (panique totale chez les photographes). Les Suisses nous délivrent un Dark/Black occulte d’une telle richesse qu’il en est difficile de les cataloguer à un style particulier, et ce n’est pas pour déplaire au public qui commence doucement à envahir les abîmes.
Nous ne pouvons qu’être transportés par ce groupe tout simplement magique et cela pendant près de 45 minutes. Jetez vous sur leur nouvel album « Triangle », vous ne serez pas déçu du voyage…

Arrive le tour des vétérans brésiliens de MYSTIFIER qui nous renvoient à la fin des 80’S.
Tout y est (cartouchières, pentacles, clous…), pour nous délivrer un « Black-Death » direct sans la moindre fioritures mais des plus délicieux , les quadras ayant vécu les sorties « Wicca et Goëtia » y retrouvent leur compte. Quant aux plus jeunes ne connaissant pas, la claque prise, a due être sévère… Un set « true » et « evil » avec des poses typiques (merci pour moi !) dans la plus pure tradition du genre, toujours affectionnés par bon nombre de groupes sud-américains.

La Kufa se remplit de plus en plus pour accueillir les grecs de ROTTING CHRIST venus nous présenter leur sublime dernier album « Rituals », sans oublier les classiques des frères Tolis et les inévitables et cultissimes «The Sign Of Evil Existence» et «Non Serviam». Un set magistral, carré de pur Dark/Black sans oublier leurs fidèles éléments tribaux comme ils nous en donnent l’habitude, aussi bien sur album qu’en live. Les ayant vus 4 fois en 20 ans, leur charisme scénique et leur puissance musicale n’ont pas bougé d’un poil.
ROTTING CHRIST, souvent relayé au second plan (je ne comprendrais définitivement jamais pourquoi !), a pourtant, encore une fois de plus, su nous clouer littéralement sur place.

Arrive le moment du rouleau compresseur americano-colombien INQUISITION, venu défendre leur dernier opus «Bloodshed Across the Empyrean Altar Beyond the Celestial Zenith». Dagon et Incubus ne sont pas venu pour plaisanter et ne vont pas nous laisser une seule seconde de répit. Les titres s’enchainent dans un rythme effréné semant un chaos du plus bel effet. Une voix gutturale reconnaissable entre mille, des riffs incisifs, Dagon et son charisme des plus impressionnants, nous prouve une fois de plus sa capacité à occuper une scène à lui seul tandis qu’Incubus martèle ses fûts d’une manière frénétique mais fantastiquement propre et carré. Une telle rage après plus de 25 ans de carrière me laisse sans voix. Je rejoins le fond de la salle pour savourer l’ensemble de cette prestation et ne peux que constater l’apocalypse déferlant sur la Kufa.

Un grand merci pour tout à Céline, Romuald et toute l’équipe de la Kultufabrik.