CHRONIQUES CONCERTS

Il y a des périodes où il ne se passe pas grand chose et des semaines où tout s'enchaîne et se chevauche. Pendant qu'ALCESTE se produit quelque part dans Lyon, APOCALYPTICA est venu poser ses violoncelles du côté du Radiant de Caluire et Cuire. Mais ils ne sont pas venus seuls. Pour les accompagner sur cette tournée, ce sont les marseillais de DAGOBA qui ouvrent la soirée. Plutôt surprenant comme choix mais on ne va pas bouder ce plaisir.

Tout a été dit sur les changements de line up qu'a connu DAGOBA en ce début d'année alors nous ne reviendrons pas dessus. Cela fait partie de la vie d'un groupe, c'est comme ça. Concentrons nous plutôt sur cette demi heure dont dispose le groupe pour s'exprimer. C'est plutôt court pour une formation telle que celle-ci. En effet, DAGOBA aurait pu disposer de trois quart d'heure sans aucun problème car la soirée s'est clôturée relativement tôt. En tout cas ce temps nous permet d'apprécier un groupe en pleine forme et nous distillant un metal puissant et bien bien construit. L'énergie est au rendez-vous mais je dois avouer que cette grande scène et surtout les lumières ne permettent pas au combo marseillais de se mettre en valeur de la meilleure façon qui soit. Pour les avoir vus dans d'autres conditions à plusieurs reprises, je ne trouve pas qu'ils aient été des mieux servis ce soir. Cela ne les empêche pas de donner un concert vivifiant et énergique. Nous conviendrons que l'opportunité de se produire devant un public aussi nombreux et diversifié ne pouvait se refuser.

Cela fait près de 20 ans que APOCALYPTICA a posé un concept assez singulier, jouer du metal avec des violoncelles. Ce qui pouvait nous paraître étrange à l'époque de la sortie de leur premier album exclusivement consacré à des reprises de METALLICA, a fini par rentrer dans le paysage du metal. Il faut dire que le groupe a évolué. Les quatre violoncellistes ont intégré un batteur, puis du chant, puis sont passés de quatre à trois violoncellistes. Il s'en passe des choses en 20 ans ! Musicalement aussi le groupe a évolué, cela va de soi. APOCALYPTICA s'est de plus en plus intégré au metal en utilisant des effets qui font que sur album les violoncelles ressemblent de plus en plus à des guitares. Il faut indéniablement les voir en concert pour se rendre compte de ce qu'est devenu ce groupe. C'est notre chance ce soir et on ne pouvait se permettre de la rater. On rentre dans le bain avec « Reign of Fear » issu du petit dernier « Shadowmaker ». Les variations sont nombreuses dans ce titre mais elles ont l'avantage de poser les bases de ce que sera le concert de ce soir, une suite de titres particulièrement travaillés. Le groupe enchaîne directement avec une reprise qui vient contredire quelque peu ce que je viens de dire puisqu'il s'agit de « Refuse/Resist » de SEPULTURA. Quelques reprises viendront ainsi se distiller tout au long de ce show comme pour rappeler le passé du groupe, « Matser of Puppets » et « Seek & Destroy » de METALLICA ainsi que « One » en final. On retrouve aussi « Inquisition Symphony » de SEPULTURA et « In The Hall Of The Mountain » du compositeur romantique norvégien Edvard GRIEG. Il y en a pour tout le monde ce soir mais comment éviter de faire référence au classique quand on joue de tels instruments ? Le groupe n'est cependant pas venu seul. Il a emporté dans ses valises le chanteur Frank PEREZ déjà responsable du chant sur l'album « Shadowmaker ». Cela leur permet en concert d'interpréter toute une série de titre issus de l'album, « House of Chains », « Shadowmaker » mais aussi de plus anciens comme « Bittersweet » ou « Note Strong Enough » et bien entendu en rappel le fameux « I don't Care ».

Même si le groupe reste intéressant, il a énormément évolué depuis ses débuts et s'est quelque peu débarrassé de ses racines acoustiques. Dommage car je trouvais que c'était vraiment ce qui le démarquait d'un metal devenu un peu trop pop. Le groupe sera de retour pour une tournée des plus intéressantes dans quelques temps puisqu'il s'agira de l'interprétation live de son album de reprises de METALLICA. A revoir à ce moment là sans aucun doute.