CHRONIQUES CONCERTS

Malgré le couperet qui plane quant à sa pérennité, le pub ADK a décidé de fêter ses dix ans non pas avec un événement mais avec dix. La première fête a débuté le 03 septembre et la dernière aura lieu le soir du réveillon du jour de l'an, soit le 31 décembre, l'ultime journée d'ouverture et d'existence du pub dans le format actuel.
Ne restant pas inactif, l'organisation du pub propose en ce week end du 14 octobre trois des dix volets de son anniversaire. Pavillon 666 est venu assister au quatrième épisode dont le programme affiche cinq formations, françaises et étrangères.

THE RANDOM MONSTERS : Principalement instrumental, seul un titre voit venir quelques lignes vocales ayant plus une approche d'arrangements que celle d'un chant, le quartette envoûte par sa musique oscillant entre ambiant, atmosphérique, noise. Les musiciens sont en phase avec leurs influences assumées : Pink Floyd, Mono, Cult of Luna, Neurosis...Mêlant énergie et mélodie, la formation tient parfaitement son rôle d'entame de soirée.

GURU MEDITATION : Son rock décalé tirant sur le hard graisseux et le rock typé punk sert d'interlude pour le mouvement de plateau. Placé sur le coté de la salle, le trio retient l'attention par ses rythmes percutants, sa voix rugueuse et ses lignes de basse imprègnantes. Sans complexe, sans fioritures les musiciens envoient sans modération.

ARABROT : venu de Norvège, le projet distille une musique issue d'influences et de domaines différents. Mélangeant des sonorités électro, psychédélique, doom, noise, K:N (Kjetil Nernes) conduit sa formation et développe un set autant envoûtant qu'oppressant. Entouré de musiciens de sessions : Joakim Johansen (batterie), Karin Park (synthétiseurs, choeurs) et Alex Macarte (basse, choeurs); le quartette joue sur la profondeur et emmène le pub ADK dans les abysses. K:N (chant, guitare) pratique un set travaillé, mystique doté de mise en scène. Le dandy semble parfois habité. L'ensemble captive l'assistance par cette avalanche de riffs et ces instants space rock.

WEEDEATER : Changement de décor avec la présence du trio américano-canadien. Celui-ci pratique un rock à tendance doom, sludge ou stoner. Ayant positionné la batterie sur le devant de la scène, le show tourne autour de Travis "T-Boogie" Owen et son jeu spectaculaire, lancé de baguettes, jeu de charleston au pied, rebond de baguette au sol, projection d'eau depuis ses fûts... Le rythme est bien entendu solide et précis. Ancré dans un esprit joviale et déconne, le trio ne vient pas faire de la figuration et assomme le pub. Le public slam, prend part à la fête, ne souhaite pas en finir avec ces assauts de riffs imposants, de basse vrombissante, de voix rugueuse. Un excellent show qui va être dur à relever...

PRYAPISME : Avec une entrée en scène façon cirque, le pire est à craindre et laisse à penser que Weedeater a clôturé la soirée. C'est pourtant avec brio que le groupe développe un set rempli d'humour tant dans sa musique, dans sa gestuelle, dans ses interventions entre chaque instrumental. Le public se laisse emporté par ce métissage sonore prenant ses racines dans le rock, metal, jazz, pop, électro et plus... toutes les couleurs musicales se rencontrent, s'entrechoquent mais surtout se marient. L'ensemble est complexe, alambiqué son humour communicatif atteint l'assistance qui en redemande. La prestation et l'interprétation sont propres, parfaitement distillés, riches et correctement dispensés.


Cette quatrième part de gâteau d'anniversaire a été riche en couleur et en variété musicale. Chaque membre du pub ADK a été rudement mis à l'épreuve, chacun a fait part d'un investissement important afin que la soirée se déroule du mieux possible. N'oublions pas que la salle, ses salariés, son association et membres ne sont pas en mesure de maîtriser l'avenir du pub ADK. Une fois n'est pas coutume, votre serviteur vous invite à les aider les en visitant la page facebook du pub et de les soutenir en signant la pétition pour sa survie.

Show must go on...