GOFANNON LA BOULE NOIRE - Paris
Avec : DUSTBOWL + NEDRA + ELVARON + CIGUE
  Date du concert : 21-02-2008
  Lieu : la Boule Noire - [ 75 ]
  Affluence : 200
  Contact organisateur :
 
 
 
  Chronique : 29 février 2008 , réalisée par GOHR - Photographe :
   
19h30 devant la Boule Noire. Une foule impressionnante se tient sur le trottoir, une foule beaucoup trop importante pour assister à ce concert organisé par Gofannon Records. Finalement, ces derniers étaient là pour assister au concert d’une Pop Star à la mode dans la salle d’à côté. Nous ne serons donc qu’une cinquantaine de personnes pour assister au premier groupe de la soirée.

Ces derniers sont CIGÜE, un trio de métal industriel parisien composé d’une demoiselle derrière les claviers, d’un guitariste et d’un chanteur. Comme l’indique cette description, il n’y a pas de batteur, et comme sur l’album, ce vide perturbe. De fait, un rythme linéaire techno est diffusé dans le fond et cela devient vite fatiguant. Certaines mélodies ou certains riffs sont très bons mais, comme sur l’album la linéarité l’emporte. Scéniquement le groupe fait, par contre, un effort intéressant puisqu’il joue avec une comédienne qui arrive déguisée sur scène avec une allure de monstre efféminé, pour qui on peut avoir une certaine attirance physique, bref un jeu sur la dualité entre érotisme et répulsion. Seulement, ce détail de jeu n’est pas très constructif et on a surtout l’impression que la comédienne n’est là que pour détourner l’attention du public de ce chanteur qui, hélas, est quelque peu timide et maladroit. CIGÜE doit gagner de la maturité, cela est indéniable.

Arrive quinze minutes plus tard sur scène ELVARON qui nous avait délivré en 2007 un opus saisissant « Gravitation control system ». Pour ces deniers il y aura plus d’une centaine de personnes dans la salle. L’album était en lui-même percutant et ELVARON sur scène l’est encore plus. Leur Métal progressif mélodique et violent à la fois fait mouche. Le groupe nous offre quelques titres anciens qui passent aussi bien que les récents et en particulier « In touch with the outer worlder » qui gagne une force supplémentaire sur scène. La joie du groupe est inscrite sur le visage des musiciens et se transmet aisément au public qui en redemande après une demie heure. Il est dommage que seul le bassiste fut aussi communicatif. Une belle performance, néanmoins de ce groupe, qui de petite envergure, n’a rien à envier à d’autres pointures du genre.

Le quart d’heure règlementaire d’installation passé, NEDRA monte sur scène. L’album « D’un extrême à l’autre » qui sort le 26 prochain est très bon, mais c’est sur scène que NEDRA est le meilleur. Le groupe opère dans la simplicité, il n’y a pas de recherche esthétique, le combo offre seulement un gros Rock’n’roll bien gras et efficace. Le groupe est à l’aise sur scène et leur chanteur est un excellent frontman, sympathique et plein d’humour. C’est bête à dire, mais le fait qu’il ait de l’embonpoint lui donne d’emblée une certaine bonhomie qui le rend sympathique. Mis à part cela, le groupe exécute la plupart des morceaux de son premier album et tous les titres sont absolument excellents. Dans l’ensemble ils sont simplifiés pour des raisons techniques, par exemple il n’y a pas de backing vocal féminin sur « Lemnos » et la flûte de « Templiers » est absente, cependant, la qualité d’interprétation est telle que l’impact est indéniable. Le meilleur groupe de la soirée haut là main !

Vient ensuite le dernier groupe de la soirée, DUSTBOWL qui est une déflagration d’énergie dès les premiers accords. Malheureusement, les musiciens se démènent mais musicalement leur Métal a quelque chose d’assez linéaire. Les premiers titres passent bien mais ensuite le groupe se répète. Son Heavy fonctionne un peu toujours sur le même schéma, à savoir sur une alternance entre plans rapides et plans plus lents, mais la formule étant tout le temps la même l’ensemble ne prend pas. Quelques samples et programmations électroniques viennent un peu, de temps en temps, aérer la musique de DUSTBOWL mais cela ne fonctionne que moyennement. Il en va d’ailleurs un peu de même pour le chant, performant seulement dans un seul registre de voix. En effet, dès que le chanteur passait dans les voix plus graves ou plus aiguës, sa voix devenait soudainement plus faible. En d’autres termes, le groupe manque de maturité au niveau musical et ne parvient pas toujours à rattraper cette lacune même en se déchaînant.

Gofannon records a donc bel et bien enflammé la Boule Noire ! Les concerts de petits labels sont définitivement meilleurs que ceux organisés par les gros, plus commerciaux et pourtant moins réglos. On saluera ce soir la proximité des groupes avec le public ainsi que la polyvalence de l’affiche. Un bien bon concert.

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