CHRONIQUES CONCERTS

Un concert tel que celui-ci ne se refuse pas. Certes NAPALM DEATH et BENIGHTED sont des habitués des salles de Lyon et sa région et il est possible de les voir régulièrement. Mais comment y résister ? Le death et le grind à l'état pur ont encore une bonne aura et traversent les années sans qu'ils ne prennent une ride. Donc aucune raison de bouder ce concert.

Les hostilités débutent avec 20 minutes de grind old school signé WHORES NATION. Le style n'est pas certes pas très original et s'appuie sur les classiques du style mais bon, qui va s'en plaindre ? NAPALM DEATH a ouvert la voie il y a des années et d'autres continuent de faire circuler le flambeau. WHORES NATION c'est le retour aux sources avec pas mal de brutalité. Mais sur un set de 20 minutes, pas si simple que ça de juger. En tout cas, cela a le mérite de poser l'ambiance comme il se doit.

On ne présente plus BENIGHTED tant cela fait des années que le groupe écume les salles et les festivals de l'hexagone et partout en Europe. Par contre, on s'habitue à y voir figurer de nouvelles têtes. En janvier BENIGHTED faisait ses adieux musicaux à Kevin le batteur du groupe. Ce soir nous accueillons Romain GOULON venu le remplacer derrière les fûts. Il fallait trouver un batteur à la hauteur car remplacer Kevin n'est pas une chose si simple. Il faut savoir mêler le hardcore, le death, le thrash et le blast ultra rapide et cette formule n'est pas si simple à appliquer. Romain est certainement moins démonstratif derrière sa batterie et son attitude d'une grande concentration. Laissons lui donc du temps. Le jeu est là, impeccable, la technique aussi, le reste viendra plus tard. Pas de changements radicaux dans la set-list mis à part la présence de « Defiled Purity » qui tranche nettement avec l'ambiance brutal deathcoreuse des autres titres pour se tourner vers une ambiance plus sombre, à la limite du black metal. Pas encore de nouveaux titres issus du prochain album mais cela viendra, encore un peu de patience. Le public semble de toute façon s'en foutre royalement. Lui, il profite comme un seul homme de cette ambiance survoltée. Ceux qui ont déjà vu le groupe sur scène savent très bien de quoi je parle et s'il reste des métalleux dans la région qui ne l'ont pas encore fait, j'en serais très surpris. Cela dit, ce soir BENIGHTED a une fois de plus été fidèle à lui même et nous a proposé un show d'une très grande qualité et d'une énergie impitoyable.

NAPALM DEATH fait donc son retour par chez nous. Le groupe est toujours là pour défendre son album de 2015 « Apex Predator – Easy Meat » qui n'est pas aussi simple d'approche. Mais sur scène, c'est autre chose. NAPALM DEATH est un groupe légendaire et fédérateur et ce depuis des lustres. Alors on lui pardonne ses quelques approximations musicales sur certains riffs ultra rapides. On lui pardonne car ce groupe est certainement le plus intègre de la scène, quoiqu'on peut certainement lui en ajouter quelques autres de la même génération qui ont su traverser les années tout en gardant le cap qu'ils s'étaient fixé au départ. Et ce ne sont pas les 25 titres proposés ce soir qui vont démentir mes propos. On retrouve les classiques et les titres plus récents sans aucune baisse de régime. Et puis NAPALM DEATH sur scène c'est aussi une question de présence et s'il y en a une qui n'en manque pas, c'est bien Barney au chant. Le seul regret, c'est l'absence continue de Mitch HARRIS. Mais bon John Cooke (CORRUPT MORAL ALTAR) continue d'assurer le remplacement en professionnel qu'il est.

Voici donc une rentrée réussie avec un bon concert qu'il ne fallait rater sous aucun prétexte. On remercie encore LAF PROD pour l'accueil et l'organisation.