METALDAYS-DAY-2
Avec : Marduk, melechesh, skindred, incantation, arkona, insomnium, penitenziagite, cattle decapitation, skalmôld, cryptex, gloryhammer
  Date du concert : 26-07-2016
  Lieu : Open air - Tolmin [ Hors-France ]
  Affluence : 12000
  Contact organisateur : https://www.facebook.com/MetalDaysFestival/
 
 
 
  Chronique : 03 août 2016 , réalisée par Black.Roger - Photographe : Black.Roger & blaze.nathan
   
La seconde journée du Metaldays s’annonce…pluvieuse encore une fois, mais riche et variée en formations métal allant du heavy au black en passant par le death, le pagan-folk et la fusion, alors allons-y franchement, la musique avant-tout !

Dès 15heures 40 GORYHAMMER se présente sur la mainstage avec l’orage qui arrive à vitesse grand v.
Chris Bower (Alestorm) et ses sbires nous offrent un certain heavy/power metal inspiré par du space-metal du moins dans les tenues complètement spéciales et bigarrées. Mélodies mises en avant, chahut scénique symphonique, le groupe attire notre curiosité c’est un fait, mais au bout d’un moment on tourne un peu en rond dans leur délire à l’italienne. Tout se passerait bien dans le meilleur des mondes si l’orage ne prenait pas de l’ampleur et déversai une tonne de pluie en bourrasque sur la scène. Résultat des courses, un show réduit de moitié, des musiciens réfugiés en fond d’écran et des balayeurs essayant d’assécher le plancher, dommage ! Groupe à revoir dans de meilleures conditions afin de critiquer favorablement (ou pas) leur show.

L’orage calmé, vers 16heures 30, je me rends à la seconde scène pour voir et apprécier (ou pas) les prog/métalleux germains de CRYPTEX.
Le combo de Hannovre arrive devant nous avec sous son bras un second album intitulé « madeleine effect ». Après presque une année sans « live » le groupe semble bien remonté, alors écoutons. Le metal/prog des Allemands possède un côté « vintage » qui surprend au premier abord, mais qui ensuite fait mouche de par la dextérité des musiciens qui nous font voyager dans les 60’s et 70’s, excellent et bienvenu dans notre époque.

Retour à la mainstage à 16 heures 30 pour le set de SKALMÖLD. Au menu du folk/metal en provenance d’Islande, on voyage, on voyage !
Le groupe vient de sortir son 4ème opus intitulé « Vögguvisur Yggdrasils » et compte bien nous en faire profiter en live je suppose. Skalmöld, formation déjà bien connue dans le monde du metal Viking mène bien son drakkar depuis l’an 2009 et nous apprécions toujours ses dérives guerrières, ses envolées fougueuses et brutes de décoffrage. Ceux de Reykjavik n’y vont pas de main morte même si parfois le tempo se ralentit mais gagne en lourdeur. Bref, on aime tout simplement et leur show mouvementé a su séduire un public prêt à l’abordage.

La suite sur cette grande scène sera plus mortelle avec la venue des « ricains » de CATTLE DECAPITATION. Les Californiens de San-Diego, déjà vus récemment lors du Hellfest, ne vont pas nous faire de cadeau question brutalité et engagement dans notre humanité décadente qu’ils dénoncent. « The anthropocene extinction », dernier album en date se révélant être le meilleur de leur « déjà » imposante discographie, leur prestation actuelle vaut donc nettement le détour. Riffs de tueurs, blasts à gogo, « grunts » infernaux, nous n’en sortirons pas indemnes. Excellent tout simplement.

Et hop, direction la seconde scène pour un groupe possèdant un nom « à coucher dehors », groupe que je ne connais pas, mais cela ne saurait tarder. Ce sont les Slovènes de PENITENZIAGITE oeuvrant dans une veine orientée death/black et qui nous ont offert en 2015 un premier « méfait » intitulé « Humanity Galore » faisant suite à deux démos.
La découverte fut bonne pour ma part, leur death technique et moderne mâtiné de black se révèle vicieux et original, un death qui nous accroche immédiatement. Ces Slovènes tirent leur épingle du jeu dans la mouvance actuelle du metal-de-la-mort-qui-tue et c’est tant mieux. Groupe à suivre évidement, découverte très intéressante donc.

INSOMNIUM arrive à 19 heures 10 sur la mainstage où le public piaffe déjà d’impatience c’est certain. Oui, c’est indubitable le death-mélodique des Finlandais plait et le groupe continuer à surfer sur la vague de la célèbre école Suédoise dite de Göteborg.
En 16 années d’existence et 7 albums au compteur, ces musiciens des pays nordiques ont su séduire un large public. Mais, car il y a un mais, leurs compositions se ressemblent un peu trop les unes par rapport aux autres et malgré quelques sursauts un tantinet agressifs le côté mélodique et atmosphérique avec introduction de voix claires reste un peu mou en ce qui me concerne. Leur death-mélodique reste simple et accessible à beaucoup de monde voilà la clé de leur succès, à quand un album uniquement composé de ballades ?

Dès 20 heures 35 les Russes d’ARKONA emmenés par la dynamique et charismatique Masha vont donner une prestation forte, puissante et émotionelle, une prestation d’anthologie pourquoi pas ?
Ayant eu l’occasion de voir souvent en live ces folk/métalleux notamment dans leurs débuts, j’ai assisté à l’évolution du folk/métal pratiqué par ces moscovites depuis le pagan épique jusqu’aux titres plus métal, plus réalistes gravés sur leur dernier opus « Yav » de 2014. Alors oui, nous pouvons dire qu’Arkona évolue bien et sa musique aussi avec une frontwoman capable de vous séduire dans tous les sens du terme, depuis les chants clairs remarquables et remarqués jusqu’aux « growls » intelligemment placés, on aime, que dis-je on adore !

Le death-metal reprend ses droits dès 21 heures sur la seconde scène avec la venue de l’un des groupes pionniers de la scène brutale US, INCANTATION.
Depuis 26 ans ceux de Pennsylvanie, malgré de très nombreux changements de line-up, ont su conserver l’agressivité de leurs débuts ce qui leur avait donné le statut de groupe culte seulement après leurs deux premiers albums.
Sur des ambiances noires et abyssales, avec des intros malsaines, le groupe qui lorgne parfois vers le doom sait battre le fer (le metal !) comme au premier jour. L’efficacité et un certain charisme sont au rendez-vous pour un set accrocheur et sans faute, excellent tout simplement.

SKINDRED qui était passé l’an dernier ici-même en début d’après- midi sur la mainstage revient en vainqueur cet année à 22 heures sur scène devant un énorme public agité, un public qui a dù avoir connaissance des sets ambiancés donnés de partout depuis, notamment cette année au Download parisien.
L’intro se fait sur le titre d’AC/DC « Thunderstrck » et sur du Dark Vador, ça commence bien pour échauffer les esprits et titiller la curiosité du public.
Oui, car curiosité il y a avec ce groupe au frontman innénarable au look décalé qui tient le public dans le creux de sa main et lui fait faire ce qu’il veut l’invitant même à un déploiement de t-shirts impressionnant vu d’en haut. Mais quel genre de musique pratique SKINDRED en fait ? Ces Britishes de Newport sont inclassable point. Certains qualifient leur style de neo-metal, d’autres de ragga-metal ou encore de fusion. Quoi qu’il en soit leur prestation fut énorme dans une ambiance énorme elle aussi. Skindred est un groupe de live à la puissance 10 qui mélange tout et n’importe quoi mais avec une certaine classe indéfinissable, métal lourd, R n’ B, ragga, groove incroyable.
Incroyable comme le leader Benji dans sa folie douce qui introduit sans vergogne dans le set des dérapages pop-punk à roulette et autres douceurs exotiques pour nous ramener ensuite dans des breakdows massifs et sans concession.
Finalement il vaut mieux participer à un show de Skindred que d’en parler pour tout définir. L’un des meilleurs shows du Metaldays 2016, sinon le meilleur en ce qui me concerne, c’est sans appel !

A 22 heures 30 on ne rigole plus sur la seconde scène avec du death/thrash aux relents orientaux diffusé par MELECHESH en provenance de Jerusalem.
Depuis plus de vingt ans Melechesh Ashmedi mène sa horde malsaine sur toutes les scènes afin de nous faire goûter aux compositions de ses 6 albums maintenant dont le dernier « Enki » paru en 2015. Fougueux, impétueux, ces pionniers du death oriental n’ont rien perdu de leur superbe au fil des ans. Au menu du death bien sûr, des parties thrashisantes très tranchées, mais aussi du black ritualiste (en guest sur leur dernier album, Sakis Tolis de Rotting Christ).
Melechesh sait donc varier les plaisirs pour mieux sortir des sentiers battus, en introduisant comme toujours, une pincée de folk, une pincée de mélodie, une bonne dose d’agressivité et une distortion black de bon aloi. Assister à un set de Melechesh ce n’est donc que du bonheur, du bonheur sombre et grinçant peut-être, mais du bonheur quand même.

Pour terminer la soirée sur la mainstage, voici la panzer division MARDUK qui vient déverser sur Tolmin son black-metal guerrier et haineux dans cette nuit noire comme le fond des enfers.
Les Suédois ont su imposer leur black brutal depuis plus de 25 ans avec une discographie longue comme le bras de « nightwing » à « frontschwein » en passant par « Panzer division marduk », « World Funeral » ou encore « Rom 5 : 12 ». Mais au final pratiquement chaque « méfait » (13) des Suédois est une invitation au black pur et dur, comme on l’aime en fait.
Si Legion était plus vindicatif au poste de frontman, Mortuus nous offre un chant plus morbide, deux époques pour cette entité malsaine, mais deux époques se complétant au final pour un black destructeur de neurones sur des envois parfois insoutenables d’intensité.
Ce soir le Metaldays a tremblé sous les coups de boutoir des Suédois durant plus d’une heure de combat. Ce soir la mort était palpable et son odeur nauséabonde nous à envahit le corps et l’esprit. Marduk a encore gagné une bataille devant un public convertit.