FESTIVAL SUR LES POINTES 2016 Avec : LE BAL DES ENRAGES, DISCHARGE, STEVE N' SEAGULLS, LES SHERIFF, GUERILLA POUBELLE, DAGOBA, GERARD BASTE, THE ARRS, ART WEG, THE DECLINE!, LOS TRES PUNTOS. |
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Date du concert : 20-05-2016 | |
Lieu : Parc départemental des Lilas - Vitry sur Seine [ 75 ] | |
Affluence : NC | |
Contact organisateur : | |
Chronique : 01 juin 2016 , réalisée par RDpix - Photographe : Rémi DEROCHE / RDpix | |
Il y a de petits festivals en Ile de France dont on n’entend jamais parler et qui pourtant gagneraient à être mieux connu. C’est le cas du Festival Sur Les Pointes qui, fort d’une organisation de plus en plus efficace, grandit d’année en année et se bonifie avec le temps. Et je ne parle pas uniquement en termes de programmation. Non contents de mixer des groupes locaux avec des nationaux et internationaux plus renommés, l’organisation se remet en question elle-même chaque année pour faire toujours mieux.
Comme l’an passé on retrouva cette année des bières artisanales et de la très bonne bouffe avec des produits frais. Pas question de frites surgelées, ici on épluche et découpe les patates à la pogne. C’est à peine si les bénévoles ne plongent pas les frites à la main dans les friteuses tant ceux-ci s’investissent à l’ouvrage. On retrouvait également les traditionnels cônes de chantier – urinoirs et les toilettes sèches qui montrent là aussi le désir du festival de se montrer écolo et inventif. Le seul petit bémol, que j’avais déjà noté l’an dernier, c’est l’ouverture au public qui a lieu en même temps que l’arrivée sur scène du premier groupe. Même problème cette année. C’est donc EIGHT OF SPADE qui a ouvert les hostilités, devant une foule de zéro personnes. C’est parce que les deux premiers étaient encore en train de se faire fouiller les sacs à dos par les vigiles de l’entrée. Néanmoins, le temps de finir son premier morceau, le quatuor n’était plus seul sous le chapiteau de la petite scène. Le public s’est approché timidement du groupe et s’est vite retrouvé happé par les rythmiques du groupe très inspiré hardrock, speedrock et bien d’autres. Leur set n’a pas duré plus de 40 minutes car sur la même scène se présentait directement après eux le groupe ART WEG. ART WEG c’est un groupe actif depuis une dizaine d’années et que je croisais pour la première fois. Et je dois dire que j’ai pris une bonne claque. Leurs style, un hardcore bien nerveux. Leur particularité : deux chanteurs se partagent la scène. Un petit chevelu stéréotype métaleux et un énorme black de 2m et 130kg stéréotype ours en peluche. Les deux alternaient, l’un dans un style gueulard sur ressort, l’autre dans le genre rap posé. Et le tout se mariait tellement bien qu’on en aurait repris encore quelques morceaux bien volontiers. Sous le second chapiteau, un peu plus grand celui-ci, en même temps qu’ ART WEG jouaient THE ARRS. Le groupe local aux sonorités hardcore bien bourrines faisait déjà bouger la foule à mon arrivée. Prenant le bus en marche, je me suis faufilé tant bien que mal devant la scène pour prendre quelques clichés. Le set était déjà bien entamé et ça bastonnait déjà comme il faut. Le son et l’éclairage au top. Le show était bien burné. THE ARRS comme on a l’habitude de les voir. Je ne me suis pas attardé pour autant, connaissant déjà la chanson, j’ai préféré retourner voir ART WEG, poussé par ma curiosité et l’envie de découvrir plus en détail un groupe que je ne connaissais pas et qui en valait franchement le coup. Une fois ces deux concerts finis, c’est vers la grande scène que la foule s’est dirigée. Le premier concert qui allait s’y produire ce week end n’était pas des moindres. Voilà un moment que je voulais voir les STEVE N’ SEAGULLS sur scène et ce fût chose faite quelques minutes plus tard. Si vous n’avez jamais entendu ce nom, vous avez peut-être déjà vu ou entendu ces finnois reprendre des standards d’AC-DC, Led Zeppelin ou encore Metallica à grands coups de banjo, mandoline et accordéon. Quand le bluegrass se met au service des plus grands classiques du hardrock et du metal, ça donne STEVE N’ SEAGULLS. Et comme leur homonyme, ça te met un sacré kick dans l’estomac. Le groupe était très énergique et les morceaux toujours très rythmés faisaient mouche à chaque fois. Le public semblait apprécier au plus haut point cette prestation. Il fallait voir les enchaînements de pogos durant la reprise de Seek And Destroy ou encore la longue chaîne de gens se tenant par les épaules pour danser sur Over The Hills And Far Away. Les musiciens, changeant de d’instruments et échangeant les rôles de vocalistes pour plus de variété ajoutaient encore plus à la dynamique du show. C’est malheureusement un set bien court quand on sait tous les tubes que le groupe à dans sa besace. En plus de ceux cités plus haut, on a eu également droit à des versions revisitées de morceaux signés Pantera, Iron Maiden et Magadeth entre autres. Et le souci du détail était au rendez-vous. Le show à lui tout seul valait le déplacement. Suite à ce spectacle parfaitement exécuté, la petite scène accueillait les SURVET SKINS. Honte à moi, j’ai faillis à mon devoir de reporter et je ne vous ai pas rapporté la moindre image de ce concert. J’aurais beaucoup aimé y assister. Et je l’aurais fait si sous le grand chapiteau ne se produisait pas en même temps notre GERARD BASTE national. Il était accompagné de ses fidèles amis, Dr Vinz aux platines et Xanax au second micro. Les compères ont foutu un sacré bordel en nous faisant revivre des vieux classique des Svikels mais aussi quelques-unes des dernières perles de la carrière solo du Gégé. Pêle-mêle on citera La Youte, Rap de Papa, Le Svink C’est Chic, Maître Kanter. Etaient également présent sur scène un guitariste très polyvalent et de deux nénettes dont le rôle allait plus loin que juste détourner le regard des spectateurs du bedonnant Gérard. Entre le strip-tease de la danseuse, la distribution de pinard, le gros son rap/punk, et un gros pogo sur Réveil le Punk, le public en a eu pour son compte. Sur la fin, Gégé était un peu déçu de ne pas pouvoir finir tout le set qu’il avait prévu. Le temps manquait. Alors rebelle comme il est, le moustachu a décidé de déborder un peu. On a alors pu le voir se désaper et se foutre à poil pour le dernier morceau : Tout Nu Yo. A poil ? Pas tout à fait. Il arborait un slip léopard sur fond rose brillant du plus bel effet. En effet ça aurait été dommage de partir de scène sans avoir montré aux fans cet accoutrement de si bon gout. C’est ensuite vers la grande scène que la suite du programme se passait. LES SHERIFF avaient déjà commencé à jouer quand je suis arrivé au-devant de la scène. Force était de constater que les vieux punk rock n’ rollers tiennent encore bien la route. Seul ombre au tableau, la scène était bien trop haute et bien trop éloignée du public. Aucune proximité et donc pas vraiment la possibilité de monter saluer les musiciens puis se jeter sauvagement dans la foule ensuite. C’est pourtant dans ces conditions-là que les prestations des SHERIFF s’apprécient le mieux. Les morceaux plus entrainants s’enchainent et la foule se déchainait. Que ce soit sur A Coups de Batte de Baseball ou J’aime Jouer Avec le Feu, l’ambiance était électrique jusqu’à la fin du concert. Puis est venu le dilemme suivant. Choisir entre DAGOBA et LOS TRES PUNTOS. J’ai opté pour le juste milieu. C’est donc avec DAGOBA que j’ai commencé. Les marseillais étaient réunis pour une de leur dernière date avec le line-up original, le batteur et le guitariste ayant annoncé leur départ pour le mois de juin. C’était donc l’occasion parfaite pour les fans de se lâcher une dernière fois sur les riffs biens lourds de Yves et la rythmique technique de Francky. On sait à quoi s’attendre avec le groupe. Du gros son et un death métal indus bien efficace pour se foutre sur la gueule entrain copains dans la fosse. Encore une fois le son et l’éclairage de la salle font un très bon boulot qui aide a apprécier la prestation encore d’avantage. Je me suis eclispé tout de même après quelques morceaux pour passer sous le petit chapiteau où j’ai trouvé une tout autre ambiance. C’était LOS TRES PUNTOS avec sons ska-punk bien barré qui était en train de mettre le feu à la scène. L’atmosphère festive et la foule très agitée m’a obligé à me fondre au pogo afin de rejoindre le devant de la scène ou j’ai pu tant bien que mal en sortir quelques clichés. Ça sentait la sueur et la joie de vivre. Les musiciens étaient au moins aussi dynamiques que le public. Le rythme endiablé était mené tambour battant par les deux guitaristes qui se partageaient aussi le chant. Et les cuivres qui retentissaient ajoutaient cette touche mélodique incontournable qui fait le charme du groupe. Comme à chaque fois, les musiciens prenaient autant si ce n’est plus de plaisir à jouer que le public à les écouter. Quand en plus, cerise sur le gâteau, ces derniers ont repris Les Sentiers de la Gloire des Ludwigs, là c’était l’apothéose. Seul bémol, le son. Il ne s’était pas amélioré depuis le début de la journée sur cette scène. A moins de se mettre en retrait au milieu face à la scène, le public ne pouvait pas apprécier pleinement le concert. Dommage. Vint finalement le tour de DISCHARGE sur la grande scène principale. Et là ce fut une grande déception. Encore une fois la scène était bien trop éloignée et beaucoup trop grande pour le groupe. Les britanniques n’avaient pas vraiment la bougeotte mis à part le chanteur. Du coup le groupe peinait un peu à couvrir la surface. Et musicalement, le groupe de punk hardcore mythique n’a pas su faire mouche. C’était plutôt plat et les morceaux semblaient n’en former qu’un seul. Il n’y avait pas beaucoup d’interaction avec le public et celui-ci finissait par déserter. L’heure tardive y était peut être aussi un peu pour quelque chose. L’énergie du chanteur à elle seule n’a pas suffi à captiver l’attention. Très vite, les seuls irréductibles qui restaient debout étaient les fans de longue date (et encore…) puis quelques punks tellement saouls qu’ils ne comprenaient plus trop ce qu’ils écoutaient au moment présent. Dommage, j’attendais bien mieux de ce groupe. Les faire jouer sous un des eux chapiteaux aurait été, peut-être, un choix plus judicieux. C’est finalement COBRA qui a mis fin aux hostilités de la première journée. Le set d’une heure a débuté vers 2h du matin et une bonne partie des festivaliers étaient déjà rentrés chez eux. Mais les vrais, les méritants sont restés pour une dernière décharge, the last claque dans ta gueule. Les Grassois anticonformistes et rois du mauvais gout sont venus maintenir éveillé les derniers punks encore debout. Gérard Baste est son slip léopard à fond rose brillant sont tous les deux venus au premier rang assister au spectacle. Au menu, du grind-punk-death-core qui réveille tes derniers neurones endormis au fond de ton cerveau pour leur demander de gentiment aller voir ailleurs. Nul besoin de matière grise pour apprécier le show. Le son était toujours pourri, mais ce n’était pas grave. La lumière aussi. Mais pas grave là non plus. A cette heure-ci, plus rien n’avait d’importance. Le défouloir à fait son effet et c’est bien épuisé que j’ai repris la route pour aller trouver mon lit faute du contraire. Le lendemain, la programmation se prêtait moins aux styles de musiques qui nous sont chères. Mais quelques groupes pouvaient valoir le détour. Ne serait-ce que le BAL DES ENRAGES en clôture. Et ce ne sont pas les prévisions d’orages qui m’auraient dissuadé. La journée était plutôt light en termes de rock. Le premier groupe auquel j’ai pu assister valait cependant le coup d’œil de par son énergie. THE DECLINE ! c’est une bande de Rennais qui font un punk rock teinté de folk et très inspiré irish style. Leurs mélodies entrainantes avaient de quoi mettre tout le monde de bonne humeur pour commencer la journée. Au milieu de leur set, sur la grande scène a débuté le concert de Naaman. Une espèce de blondinet qui se dandinait sur les planches et chantait sur une sorte de reggae pas toujours nul. Mais on voyait bien qu’il en voulait à mère nature de ne pas lui avoir donné une voix de gros black qui dans la circonstance aurait été plus appropriée. Aucun intérêt. Je suis retourné voir la suite de THE DECLINE ! Puis se sont succédés divers groupes. Je citerais dans le désordre le ska-punk de JABUL GORBA et des FILS DE TEHPU qui étaient plutôt sympas. Ensuite venaient le hip hop A STATE OF MIND avec deux rappeurs et un dj pas trop dégueu. Et CARIBBEAN DANDEE avec Joey ‘’La Nouvelle’’ Starr et son acolyte dont le nom m’est entré par une oreille et est sorti par un endroit que je ne citerais pas ici. Non, pas celui-là, l’autre, en même temps que la bière, droit dans le cône de chantier. D’ailleurs, en parlant de ça, peut-être serait-il plus judicieux, l’an prochain, de rendre le passage au toilettes plus ludique. Il suffit pour cela de placer le cône de chantier dans l’autre sens pour offrir plus de challenge niveau précision. Mais revenons à nos DANDEEs sur lesquels je n‘ai franchement rien d’intéressant à dire et passons donc à autre chose voulez-vous? Non ? Tant pis, c’est moi qui décide. J’ai donc filé vers le petit chapiteau pour voir ce que deviennent nos trois p’tites betteraves se nommant GERILLA POUBELLE. Ils étaient déjà en train de sauter partout en criant. Ces mecs-là ne changeront jamais et resterons de grands adolescents toute leur vie. C’est rafraichissant. C’est juste dommage que les morceaux soient parfois introduits maladroitement par des tirades plutôt niaises. C’est souvent l’occasion d’entendre dans le publique un mec gueuler « Ta gueule et fais de la musique !!! ». J’ai trouvé cette interjection somme toute pertinente malgré tout le respect que j‘ai pour ce groupe depuis longtemps. La journée s’est poursuivie ainsi, de concert en concert sans voir la moindre goutte de pluie. Les quelques éclairs aperçus au loin ne semblaient inquiéter personne. C’est donc sous une chaleur orageuse mais sans pluie à l’horizon que LE BAL DES ENRAGES a débuté. Toujours aussi barré, le line-up s’est vu quelque peu modifié. On a perdu Schultz, on a gagné Vince d’Aqme. Je ne m’empêche pas de penser qu’on perd au change mais c’est comme ça. La joyeuse troupe a également ajouté quelques titres à sa setlist. Comme par exemple Smell Like Teen Spirit ou encore J’Aime Jouer Avec le Feu que j’ai déjà entendu il y a pas longtemps mais je ne sais plus trop en quelle occasion. Lolo le Fourbe à de nouveaux accoutrements et de nouvelles pitreries. Klodia aussi a de nouveaux jouets. Mais c’est au moment où ca devenait vraiment intéressant que la pluie s’est invitée. Et pas la petite pluie fine qui rafraîchit. La grosse qui mouille comme vache qui pisse dans un tonneau. Et ça c’était salaud parce que la grande scène n’était pas un chapiteau. Les musiciens se sont rendu à l’évidence qui faut sauver le matériel. C’est donc avec une volonté de continuer que Reuno a entamé à capella Le Lion Est Mort Ce Soir qui est un inédit du BAL. Ce dernier est repris en cœur par tous les enragés du public qui s’en foutent pas mal d’être mouillés. Puis c’est au tour de La Maman Des Poissons d’être ajouté à la setlist. Rien y fait. Il faut sauver le navire et le groupe est contraint de remballer. Ce sera donc pour une prochaine fois. Plus au sec si possible. C’est dans un torrent de boue que se termine le festival sur les pointes. Et maintenant que j’y pense, il ne s’est pas arrêté de pleuvoir depuis. Ce qui me fait penser qu’il est peut-être temps pour moi aussi de partir. Je veux dire, vraiment. Ceci était ma dernière chronique de ce côté de l’Atlantique. Je pars promener mon objectif du côté de la ville de Québec. Mais qui sait, je vous écrirais peut être de là-bas. C’est beau internet. Ce qui veut dire aussi que je ne serais plus là pour vous surveiller dans le pit alors je compte sur vous pour continuer à foutre un beau bordel. |
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Chroniques de concerts – details